Alors que Frankenstein Junior ressort dans les salles retour sur le parcours de Mel Brooks à travers trois de ses films emblématiques.
Mel Brooks c’est l’homme qui a influencé les Nuls, les ZAZ et tant d’autres, un homme-orchestre qui a changé la face de la parodie. Réalisateur d’une dizaine de films dont 3 sont classés parmi les 100 films les plus drôles du cinéma américain par l’American Film Institute Mel Brooks est l’un des rares artistes à avoir remporté l’Oscar, le Tony Award, l’Emmy Award et le Grammy Avard. Mais c’est également le producteur d’Elephant Man ou de La Mouche, le créateur de la série culte Max la menace en 1965, Oncle Phil dans la série Dingue de toi et même l’un des premiers rappeurs de l’histoire avec son It’s Good to Be the King en 1981. Homme de scène, réalisateur inventif, compositeur, doubleur, il aura donné à la parodie ses lettres de noblesse et aura fait rire plusieurs générations. La ressortie en salle de son cultissime Frankenstein Junior, qu’il a d’ailleurs adapté pour Broadway en 2007 (homme orchestre je vous dis…), est l’occasion de vous proposer ce petit top 3 totalement subjectif (parce que Les producteurs aurait certainement mérité d’y figurer)
Frankenstein Junior – 1974
De Mel Brooks
Avec Gene Wilder, Marty Feldman, Peter Boyle, Madeline Kahn
Mais c’est quoi déjà… Frankenstein Junior ? Peu fier de son ascendance, le Docteur Frederick Frankenstein accepte pourtant de retourner sur les terres de ses ancêtres. Rattrapé par la folie familiale, il décide de suivre les traces de son aïeul et de créer à son tour une créature à partir de cadavres, avec l’aide de son fidèle serviteur Igor. Malheureusement, chargé de trouver le cerveau d’un génie, ce dernier se trompe et rapporte à Frankenstein un cerveau anormal…
Frankenstein Junior est le meilleur film de Mel Brooks, son chef-d’œuvre et l’une des grandes comédies de l’histoire du cinéma. Avec ce film Mel Brooks trouve l’équilibre parfait entre la parodie et l’hommage. Tourné en partie dans les décors du Frankenstein de 1931 de James Whale, Frankenstein Junior est un film porté par un duo génial, car si Mel Brooks a réalisé et scénarisé le film, Gene Wilder a lui aussi participé à l’écriture du long-métrage, il en est même à l’origine, et il trouve là un de ses plus beaux rôles au côté de Marty Feldman (sans oublier l’apparition drolatique de Gene Hackman). Hommage poétique et hilarant, imaginé par des amoureux du genre, qui, en respectant le matériau d’origine, les lumières, les décors, les ambiances, et même le jeu des acteurs, donne à la parodie ses lettres de noblesse !
Le Shérif est en prison (Blazing Saddles) – 1974
De Mel Brooks
Avec Gene Wilder, Cleavon Little, Slim Pickens, Mel Brooks, Madeline Kahn
Mais c’est quoi déjà… Le Shérif est en prison ? Une petite ville de l’Ouest, un gouverneur et un juge peu scrupuleux qui veulent exproprier les habitants des lieux au profit d’une compagnie de chemin de fer, un shérif et son adjoint alcoolique. Tels sont les ingrédients classiques qui ont permis à Mel Brooks de réaliser une parodie délirante des Westerns.
1974 est une année phare pour Mel Brooks. Il réalise cette année-là son film le plus célèbre, Frankenstein Junior. Mais c’est également l’année du Shérif est en prison qu’il a co-écrit avec Richard Pryor, film moins connu, mais l’une des parodies les plus réussies de Mel Brooks, qui invente un langage humoristique qui influencera nombre de réalisateurs dont les fameux ZAZ (Zucker Abrahams Zucker) qui lui doivent beaucoup (presque tout…). Comme à son habitude Mel Brooks est extrêmement respectueux du matériau d’origine et respecte les codes du western, en nous offrant de magnifiques paysages, un film en cinémascope, des indiens, des poursuites et un shérif noir! Il rajoute une touche de burlesque, des gags énormes, une attaque en règle contre le racisme et un final complètement loufoque. Il expérimente ici le détournement de situations, transformant des scènes classiques en moments totalement absurdes. Il pose les bases d’un humour novateur qui explosera quelques mois plus tard dans Frankenstein Junior. Un film à voir pour se replonger aux origines de l’absurde !
La Folle Histoire de l’espace (Spaceballs) – 1987
De Mel Brooks
Avec : Rick Moranis, Bill Pullman, John Candy, Mel Brooks, John Hurt
Mais c’est quoi déjà… La Folle Histoire de l’espace ? Aidé du sombre Casque Noir, le Président Skroob décide de s’emparer de l’atmosphère de la pacifique planète Druidia. C’était sans compter l’intrépide Lone Starr et son fidèle Barf, la princesse Vespa et son droïde Dot Matrix, et le mystérieux Yogurt, grand maître du « Schwartz »…
Les années 80 sont pour Mel Brooks celles des grosses parodies avec La Folle histoire du monde et La Folle histoire de l’espace. Moins fin qu’à ses débuts (avec Mel Brooks le mot finesse est de toute façon extrêmement relatif…), le réalisateur n’hésite pas à sombrer un peu trop souvent dans une certaine lourdeur. C’est le cas pour cette parodie de Star Wars, truffée de références à une multitude de films comme Alien ou La Planète des Singes. Comme à son habitude Mel Brooks a soigné l’aspect visuel et respecte infiniment l’original. Quelques gags tombent à plat avec un coup de mou vers le milieu du film, mais les bonnes idées et les trouvailles sont légions, comme ce passage énorme où Lord Casque Noir visionne la cassette vidéo de La Folle Histoire de l’espace pour découvrir où sont cachés ses ennemis… C’est gros, c’est parfois gras mais souvent drôle et culte pour beaucoup, et si dans les années 80 ce sont les ZAZ qui ont pris le pouvoir de la parodie avec Airplane ou The Naked Gun, Mel Brooks leur rappelle avec Spaceballs qu’il est toujours là !