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Mélanie Maudran : « On va revenir à une Claire Estrela plus borderline comme au début de la série »

Alors que l’intrigue autour d’Alice va toucher à sa fin, une nouvelle intrigue impliquant cette fois Claire Estrela va démarrer en octobre. On en parle avec Mélanie Maudran depuis le tournage de la série.

Si dans Un si grand soleil tous les regards sont tournés en ce moment vers Alice, impliquée dans une intrigue dense et forte, une nouvelle intrigue va démarrer en octobre qui concernera cette fois-ci Claire Estrela. Nous avons pu nous rendre hier sur le tournage à Montpellier et en parler avec son interprète Mélanie Maudran.

En découvrant cette intrigue, on est ravis de voir revenir la Claire plus « badass » des débuts …

Mélanie Maudran : Mais oui, enfin un peu d’action pour mon personnage. En fait, elle revient à ce qu’elle est profondément. La série a commencé comme ça avec une Claire un peu borderline. Il était temps qu’elle retrouve le feu qui est en elle. Elle était gothique, passionnelle, passionnée, intense, extrême même. Tout ça avec les années s’est un peu atténué avec les épreuves de la vie, le fait de devenir maman et de d’avoir élevé seule son fils. Mais elle va vivre une vraie transformation dans l’intrigue à venir qui est le fruit d’événements à la fois personnels, mais aussi sociaux. Elle a vécu des choses intenses en première ligne durant le confinement (en tant d’infirmière ndlr) et elle fait partie de ceux qui ont fait face à la pandémie. Nerveusement et psychologiquement, ça a été dure pour elle d’assister à des événements traumatiques. Ce fut d’ailleurs fort émotionnellement pour moi de me dire que je pouvais évoquer à mon niveau cette situation qui a concernée toutes celles et tous ceux qui sont restés actifs durant le confinement et qui ont été réellement en danger. Claire a donc été touchée et fragilisée par ce qu’elle a vécu. Et ça peut se traduire de 2 manières : s’effondrer ou se révolter, et ça va être le cas de Claire.
Car comme c’est le cas dans la vie, Claire va demander de manière assez légitime une augmentation (et donc une reconnaissance) et on va lui refuser. A cause de ça, elle ne peut pas aller voir son fils en Afrique. Elle va le vivre comme une injustice absolue, elle pour qui la notion de justice veut dire beaucoup, c’est sa colonne vertébrale. Et sa manière à elle de se révolter va être radicale. De manière un peu caricaturale, elle en marre d’être justice face à une société qui est injuste.

On se trompe si on dit qu’avec l’intrigue qui arrive, on a Claire qui est actrice des choses qui lui arrivent, et plus victime, voire même provoquant des choses chez les autres ?

Mélanie Maudran : C’est exactement ça. Comme elle était au début en reprenant son destin en main et en décidant de vivre pleinement telle qu’elle l’entend. Même si dans ce cas précis, elle franchit la ligne et va de l’autre côté, du côté de l’illégalité sans en dire plus. Et ça ne se fait pas à n’importe quel moment, mais au moment précis où elle rencontre une autre âme révoltée, une autre femme en colère en la personne de Myriam (Pauline Paolini). Une rencontre de ce type est toujours source d’étincelles. On va donc se diriger vers un petit « Thelma et Louise« , deux femmes qui souhaitent se faire justice elles-mêmes, avec leur propre conception de la justice : marre des inégalités, des abus, d’être exploitées, de cette société qui ne tourne pas rond. Elles ont envie de vivre autrement.
Avec ces événements, Claire ouvre une porte vers une partie d’elle qui ne demandait qu’à exister, cela aura forcément des conséquences, avec une forme de ras le bol d’être dans les clous tout le temps. Elle comprend que penser à soi de temps en temps, c’est important.

On imagine que ça vous a fait du bien à vous aussi ce changement pour votre personnage ?

« La crédibilité d’un personnage passe par le fait qu’il ne lui arrive pas des choses hallucinantes tout le temps »

Mélanie Maudran : Totalement oui. D’un coup, on se retrouvait dans le mouvement, dans l’action, dans le concret. C’était agréable de jouer une Claire qui sort de sa zone de confort. Mais c’est aussi important de se dire que la crédibilité d’un personnage passe aussi par le fait qu’il ne lui arrive pas des choses hallucinantes tout le temps. Il est donc important d’installer un personnage dans un quotidien, une routine pour qu’il reste un personnage auquel s’identifier. Mais c’est aussi important que cette routine ne devienne pas une attitude récurrente et qu’on en sorte, sinon cela devient prévisible. Ca me réjouit de retrouver ce feu dans mon personnage.
De plus, j’ai eu une partenaire géniale, Pauline Paolini avec qui jouer. On était vraiment un binôme de femmes révoltées et c’était top à faire, en repoussant nos limites ensembles. Elles sont toutes 2 emportées dans un tourbillon qui les dépasse un peu mais qui les exalte complètement. Vont-elles s’arrêter ? Basculer ? Était-ce juste une étape pour avancer et s’extirper de deux conditions qui ne leur convenaient plus ? En tout cas, dans cette histoire, Claire va mettre beaucoup de choses en danger, à commencer par son couple. Florent lui a permit de se stabiliser, de se calmer et c’est peut-être le premier homme de sa vie qui a un côté rassurant. Et tout ça, elle pourrait le perdre !

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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