Au lendemain du D-Day, l’Allemagne et le Royaume-Uni se s’accordent pas sur un point crucial qui définira le cap que doit prendre l’Europe. Il s’agit du choix du candidat qui présidera la commission européenne. Ces divergences doivent être réglées rapidement puisque le terrain doit être déminé d’ici au sommet des 26 et 27 juin.
C’est au cours d’un sommet en Suède, à l’invitation du Premier ministre Fredrik Reinfeldt, en présence de David Cameron, Angela Merkel et chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte, que les quatre politiques ont discuté de l’avenir de l’Europe. Hormis les questions économiques habituelles, le point de désaccord principal porte sur la personne qui succédera à José Manuel Barroso a la tête de la Commission de l’Europe. Jean-Claude Juncker, le candidat du Parti Populaire Européen qui a d’ailleurs battu le Français Michel Barnier, déclenche une tempête européenne.
Il semble disposer du soutien de la plupart des Chefs d’Etat et de gouvernement. C’est le cas d’Angela Merkel qui affirme haut et fort qu’il est le prétendant idéal. David Cameron n’est pas de cet avis. Il a récemment plaidé pour « quelqu’un qui comprenne le besoin de changement, le besoin de réformes« . Or, les Britanniques estiment qu’il est trop fédéraliste et qu’il est dans le circuit depuis trop longtemps. D’ailleurs, le Times a titré un éditorial « Junk Juncker » (Juncker pourri). Les deux autres participants à ce mini-sommet sont restés discrets sur leur opposition à l’ex-premier ministre luxembourgeois.
A priori, ce combat sera dur, que ce soit la Chancelière ou le Premier Ministre britannique, l’un des deux devra céder. Tous les scénarios sont envisageables puisque Cameron fait du chantage car il sait que le retrait de la Grande Bretagne de l’Union Européenne aurait des conséquences dramatiques. Berlin critique Cameron qui « tourne l’UE en ridicule (…) Il est temps que Londres joue selon les règles admises», note l’hebdomadaire Der Spiegel.
Les désaccords ne peuvent durer plus longtemps. Les dirigeants doivent s’accorder rapidement sur ce point puisque les chefs d’Etat et de gouvernement européens doivent proposer un nom lors de leur prochain sommet, les 26 et 27 juin à Bruxelles. Le Parlement européen se prononcera par la suite sur cette proposition lors d’une session plénière à Strasbourg à la mi-juillet.
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