Jeudi dernier, une fusillade a coûté la vie à cinq policiers, lors d’un rassemblement contre les violences policières à Dallas. Micah Johnson, suprémaciste noir américain tué par la police, est le principal suspect.
Il aurait tué les cinq policiers de Dallas pour venger les Afro-américains morts à cause de la brutalité policière. C’est ce qu’a affirmé le chef de la police de Dallas, David Brown. Micah Johnson, 25 ans, a commis son forfait jeudi dernier. Ce jour-là, des centaines de manifestants protestaient pacifiquement à Dallas contre les violences policières qui ont coûté la vie à deux Afro-américains mardi et mercredi, respectivement en Louisiane et dans le Minnesota.
Micah Johnson vivait à Mesquite, dans la banlieue de Dallas. Réserviste de l’armée de terre, il avait été déployé en Afghanistan de novembre 2013 à juillet 2014, selon les informations d’une porte-parole de l’US Army, Cynthia Smith. Il était soldat, spécialisé dans la maçonnerie et la menuiserie. Il n’appartenait à aucun groupuscule radical et possédait un casier judiciaire vierge.
Mouvements de défense des noirs
Pendant les négociations avec la police, il a soutenu avoir agi seul en soutien du mouvement Black Lives Matter («Les vies noires comptent»). Micah Johnson affichait des sympathies pour les mouvements de défense des noirs sur les réseaux sociaux. Son compte Facebook a été suspendu après la tuerie, mais plusieurs clichés ont pu en être extraits avant sa clôture et circulent encore sur Internet.
Sur l’un de ces clichés, il apparaît vêtu d’une tunique colorée de style africain. Il a le poing levé, geste qui rappelle les luttes contre la ségrégation et l’émancipation aux Etats-Unis dans la deuxième moitié du siècle dernier et popularisé par Nelson Mandela. Derrière lui figure en arrière-plan le drapeau panafricain rouge, noir et vert qui était souvent porté comme symbole de ces mouvements dans les années 1960 en Amérique. Un dessin posté sur le site représente un poing en noir et blanc avec les mots «black power» («pouvoir noir») écrit en lettres majuscules.
Parmi les mentions « j’aime » du profil Facebook de Micah Johnson, une retient l’attention : l’African American Defense League («La ligue de défense africaine américaine», AADL), qui affirme être dirigée par un psychologue clinicien répondant au nom de Mauricelm-Lei Millere.
Après la mort d’Alton Sterling – abattu mardi à Bâton-Rouge, en Louisiane par des policiers – M. Millere avait appelé à des représailles violentes. Sur le compte de l’AADL, il avait écrit : « Vous et moi savons ce que nous devons faire et je ne veux pas dire manifester, faire beaucoup de bruit, ou se rendre à des conventions. Nous devons “rassembler les troupes”. Il est temps de se rendre en Louisiane et d’allumer un barbecue. Le clou de la soirée sera de répandre le sang des cochons [en anglais, le terme « pig », soit littéralement cochon, est utilisé pour désigner les policiers] !
Son mode opératoire
Après plusieurs heures de négociation et des échanges de coups de feu, Micahh Johnson a finalement été abattu par les forces d’élite au moyen d’un robot télécommandé porteur d’une bombe. Avant cela, Johnson avait affirmé avoir posé plusieurs explosifs dans le centre-ville. La police américaine a retrouvé vendredi du matériel servant à fabriquer des bombes lors d’une perquisition à son domicile. «Des gilets pare-balles, des fusils, des munitions et un journal personnel de tactiques de combat» ont aussi été découverts sur place, a détaillé la police de Dallas dans un communiqué.
*Image en une : Ouest-France.fr