La Grèce s’apprête dès ce lundi à expulser vers la Turquie tous les migrants arrivés illégalement sur son territoire après le 20 mars ou n’ayant pas obtenu d’asile.
Le petit port turc de Cesme et celui de Dikili s’apprêtent à accueillir les réfugiés (y compris syriens) que la Grèce va leur envoyer. Selon l’accord du 18 mars entre l’Union Européenne et Ankara, tous les réfugiés arrivés illégalement en Grèce après le 20 mars ou n’ayant pas obtenu de demande d’asile sont concernés par ces expulsions vers la Turquie.
En contrepartie, pour chaque syrien renvoyé, un autre doit être réinstallé dans l’UE depuis le territoire turc, dans la limite maximale de 72 000 places. Entre lundi et mercredi, 500 personnes vont donc partir à Dikili en provenance de l’île de Lesbos en Grèce, à bord de deux navires turcs affrétés par Frontex, une agence chargée des frontières extérieures de l’Union européenne. 200 autres vont arriver au port de Cesmé, en provenance de l’île de Chios.
Les riverains mécontents de l’arrivée des réfugiés
Cette arrivée de migrants en provenance de Grèce n’est pas vue d’un bon oeil de la part des riverains turcs. Nombre d’entre eux ont manifesté. « Je n’ai pas à subir le résultat de la politique catastrophique du gouvernement Erdogan », estime une manifestante. « Nous ne savons pas qui sont ces gens, comment puis-je être sûr qu’ils ne sont pas des terroristes, des violeurs ou des tueurs ? Ils vont détruire notre paix« , déplore un autre.
Du côté grec, ce sont les migrants eux-mêmes qui ont exprimé leur désaccord quant à leur expulsion vers la Turquie. « Ni la Turquie, ni la Grèce, nous voulons aller en Autriche, en Allemagne, nous demandons à l’Europe de nous accueillir, s’il vous plaît !« , implore l’un d’eux. Les associations ont également dénoncé ces expulsions, alors que l’ONG Amnesty International avait accusé vendredi dernier la Turquie d’expulser des réfugiés syriens vers leur pays d’origine.
*Image en une : lapresse.ca