Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » de l’aéroport de Zaventem, minimise son rôle dans les attentats de Bruxelles devant le juge d’instruction.
« Je ne ferai pas de mal à une mouche », declare celui qui a reconnu être l’homme au chapeau de l’aéroport de Zaventem. Devant le juge d’instruction, Mohamed Abrini nie être radicalisé, et avoir séjourné en Syrie en 2015. Il nie également avoir eu l’intention de faire sauter la ceinture à explosifs qu’il portait à l’aéroport de Zaventem le 22 mars, en compagnie des kamikazes Ibrahim et Khalid El Bakraoui.
Selon ses déclarations (que s’est procurées BFMTV), ce sont les frères El Bakraoui et Najim Lachraaoui qui ont organisé les attentats du 22 mars à Bruxelles. Il affirme même qu’il ne partageait pas leurs idées et qu’il avait coopéré avec eux pour « se cacher ». A l’aéroport, Abrini se serait enfui après les deux explosions et aurait jeté sa ceinture à explosifs dans une poubelle et abandonné son chapeau.
Il affirme que c’est Ibrahim El Bakroui qui a choisi des cibles précises à l’aéroport, à savoir les halls d’embarquements pour les Etats-Unis, la Russie et Tel-Aviv. Dans son magazine Daqib, l’organisation Etat Islamique a affirmé que les frères El Bakraoui avaient permis de fournir armes et explosifs pour les attentats de Paris et Bruxelles, et que Najim Lachraaoui était l’artificier.
Sa cavale avec Salah Abdeslam
Abrini a raconté que l’Euro 2016 organisé en France du 10 juin au 10 juillet, était initialement visé par la cellule djihadiste bruxelloise, avant que l’arrestation de Salah Abdeslam ne vienne contrarier leur plan. Il a confessé avoir passé une partie de sa cavale avec ce même Salah Abdeslam, son ami d’enfance, portant perruques et changeant de planques pour ne pas être repéré. Les deux se seraient notamment retrouvé avec quatre autres hommes dans une planque à Forest, une commune bruxelloise.
Des traces d’Abrini avaient été retrouvées dans deux logelents à Schaerbeek, une autre commune bruxelloise. Un des logements contenait des traces de Salah Abdeslam et l’autre, situé rue Max Roos, était le point de départ du commando de l’aéroport de Bruxelles.
Après l’arrestation d’Abdeslam le 18 mars, l’enquête a pu découvrir les liens d’Abrini avec les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, dont un possible soutien logistique. Il a été filmé en compagnie d’Abdeslam deux jours avant ces attentats dans une station-service de l’Oise (Nord de Paris), à bord d’une voiture ayant servi à transporter les kamikazes au Stade de France.
Ce jeudi, il doit comparaître devant une juridiction d’instruction siégeant à huis clos, qui doit décider de son maintien en détention.