Le Monde, le célèbre quotidien du soir traverse une crise, depuis plusieurs mois. Sept rédacteurs en chef sur onze ont donné leurs démissions à la direction. L’occasion pour eux de manifester leurs colères.
Démission collective ! Sept rédacteurs en chef sur onze du Monde, ont envoyé leur lettre de démission, hier, à la directrice de la rédaction, Natalie Nougayrède. La journaliste de Libération, Isabelle Hanne, a annoncé la nouvelle sur son compte Twitter.
Quasi toute la rédaction en chef du #Monde vient de démissionner (sauf @ArLeparmentier, MP Lannelongue @mpmapil et N. Herzberg) #presse — Isabelle Hanne (@isabellehanne) 6 Mai 2014
Les journalistes sont « en désaccord » avec leur direction. Depuis plusieurs mois, les rédacteurs ont prévenu, et alerté leur hiérarchie. Ils estiment que des « dysfonctionnements majeurs perturbent notre rôle de rédacteurs en chef. » Ils ont pris cette décision, car les rapports entre la rédaction en chef, et la direction des rédactions sont tendus. La communication est de plus en plus difficile. Une situation, qui devenait insupportable pour les rédacteurs. « Nous faisons aujourd’hui le constat que nous ne sommes plus en mesure d’assurer les tâches qui nous ont été confiées, et c’est pourquoi nous démissionnons de nos postes respectifs. » Les journalistes demeurent quand même salariés du groupe.
Des raisons sociales et éditoriales
Plusieurs conflits sont en suspens depuis plusieurs mois. Un plan de mobilité interne, visant 57 salariés du groupe doit être mis en place, dans les prochaines semaines. Pour protester contre cette décision, les rédacteurs en chefs ont démissionné. La nouvelle formule du quotidien print devait arriver au printemps 2014. Celle-ci a été repousée au mois de septembre 2014. Une attente trop longue pour les journalistes. Des journalistes qui ont aussi protesté contre le projet de quotidien sur tablette, dont Xavier Niel, l’un des trois actionnaires du Monde, avait retoqué le concept. Avec toutes ces raisons, Le Monde apparaît comme un quotidien totalement désorganisé, perdu, et en perte de repères. C’est dommage.