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Mondial : Les raisons d'un K.O technique

Après une défaite 7-1 en demi-finale de son Mondial hier, le Brésil à officiellement abandonnée son rêve d’une sixième étoile sur ces terres. Humilié devant ces 200 millions d’habitants et tout le stade de Belo Horizonte, la Seleçao n’a pas convaincu durant ce mondial. Les raisons d’un K.O technique.

La planète entière est toujours sur le choc. Hier soir, la grande Seleçao, cinq fois championne du monde et six fois finalistes de la compétition a été humiliée, balayée, assassinée sur sa terre (7-1) par l’Allemagne. Il faut dire que les Brésiliens ont mal entamé cette compétition en remportant leur premier match grâce à une erreur d’arbitrage. La première polémique du Mondial qui avait alimenté la rumeur comme quoi le Brésil aurait vraiment du mal dans cette compétition. Mais cela, il fallait si attendre. Depuis 2010, la grande Seleçao est en déclin, son mondial sud-africain était déjà très limite (élimination en quart contre les Pays-Bas). Depuis 4 ans, le Brésil n’a pas jouer de match à enjeux. À part la Copa América qu’elle a quittée très vite et une Coupe des Confédérations remportée l’an dernier. Revenons sur cette dernière. Après sa victoire 3-0 en finale contre la Roja, le monde voyait le Brésil et Neymar remportés sa Coupe du Monde. Et tout naturellement, nous avons fait du Brésil le favoris incontesté pour 2014. Mais est-ce que nous nous sommes réellement penchés sur l’effectif et les qualités des Auriverde ? Non, sinon l’attente n’aurait pas été si forte.

Scolari n'a pas trouvé les solutions durant le Mondial.

Scolari n’a pas trouvé les solutions durant le Mondial

Un Brésil à bout de souffle

Comment avons-nous pu être aussi naïf avec l’équipe de Scolari ? Lui qui a était appelé en messie, pour faire gagner la Coupe du Monde à son peuple, à tout raté. Et ceux, déjà avant la Coupe du Monde. On ne peut pas se permettre de dire que le Brésil à une « mauvaise » équipe. Mais tout simplement pas une grande équipe. C’est ancré dans la mentalité des gens, tous les 4 ans, nous attendons cette équipe en finale minimum. Car oui, c’est le pays qui à l’histoire la plus riche en terme de ballon rond, mais cette année, mais l’effectif n’avait pas les épaules pour remporter le trophée. Quand on prend les 23 sélectionnés de Scolari, on constate une inexpérience du très haut niveau. Des joueurs comme Bernard, Paulinho, Luiz Gustavo, Willian, Fred ou d’autres n’ont tout simplement pas les qualités pour décrocher le Graal.

Ce n’est une remise en cause de la liste des 23, mais tout simplement une constatation triste pour la Seleçao. Aujourd’hui, le football brésilien n’a plus les moyens de jouer les premiers rôles d’une phases finale de compétition internationale. C’est aussi simple que ça, le talent ne se trouve pas sous le Corcovado malheureusement. Et bien que le seigneur soit avec eux, les cadres de l’équipe ne pouvaient pas effacer la fatigue accumulée de la saison pour porter l’équipe. La défense était surement la meilleure sur le papier. Mais Thiago Silva paye ses deux dernières longues saisons depuis mars. Le capitaine de la Seleçao n’était pas au niveau dans cette compétition, en témoigne son lourd craquage émotionnel après les tirs aux buts contre le Chili. C’était déjà le présage d’un naufrage moral et physique incarné par le taulier. Suspendu hier soir, il à constaté malheureux, aux côtés de son ami Dani Alves (aussi sur le banc après une saison trop remplie pour être au niveau de l’événement), que son équipe ne pouvait plus rien. Dante et David Luiz étaient perdus sur le terrain, tout comme Marcelo. Ces trois demi-finalistes de la Ligue des Champions ont subi le naufrage aux premières loges, en étant les principaux acteurs. C’est la preuve que les joueurs étant sensé incarner la puissance du Brésil était à bout de souffle, dépassé intégralement par le rouleaux compresseur de l’Allemagne.

Une tactique pas adaptée

Les plus anciens parlent souvent de ce fameux 4-4-2 de leurs enfances, avec les 10 meneur de jeu, les 9 buteur, le 11 en soutien. Aujourd’hui, la tendance est au 4-3-3. Le Real, le Bayern, Paris, Barcelone, Chelsea, bref tous les grands clubs du monde ont le même dispositif. À l’échelle de la Coupe du Monde, c’est pareil. Mis à part la Colombie, l’ensemble des quarts de finalistes du tournoi utilise ce fameux schéma de 4-3-3 avec une seule pointe. Ce système est parfois le poison du beau jeu et de l’efficacité. Il ne faut pas oublier que ce jeu à était mis en place par le Barça, qui lui à l’habitude de bien manier la balle, d’avoir l’emprise sur le jeu et le score, et surtout de faire participer l’ensemble des joueurs à l’attaque et à la défense. Et avec bien sûr un buteur en pointe. Il faut réunir toutes ces qualités pour avoir un 4-3-3 solide, qui joue bien au ballon.

Alors la question est pourquoi Scolari à t-il tenu absolument à évoluer dans ce système ? Est-ce les joueurs qui lui ont demandé de le mettre en place pour être dans les mêmes dispositions qu’en club ? Où est-ce tout simplement cette « mode » qui à séduit le champion du Monde 2002 ? Quoiqu’il en soit, sans un réel attaquant de pointe, le Brésil ne pouvait faire mieux. En refusant de « tenter » Hulk ou Neymar en pointe, l’ancien défenseur n’avait que les solutions Jo et Fred. Sans manquer de respect à ces joueurs, le niveau exigé par les supporters et par un tournoi d’une telle ampleur était beaucoup trop élevé. Au final, L’Equipe accorde un 1/10 à Fred pour sa prestation hier soir, à l’image de son Mondial marqué par 1 but, et aucun bon match. Pire, Fred serait pour les Brésiliens le pire attaquant de l’histoire du Brésil. Son implication dans le jeu en témoigne. Pour gagner une coupe du Monde, il faut de bonnes pointes, le Brésil en avait deux mauvaises.

En exilant Hulk et Neymar sur un côté, le jeu ne pouvait avancer direct face au but, mais sur ces bords. Ce qui empêcher le Brésil de surprendre ces adversaires. La règle générale en coupe du Monde pour une équipe qui n’a pas l’effectif qui sort du lot, c’est d’avoir la tactique qui surprend, le coaching payant. Ce fut tout le contraire.

Neymar, destin tragique

Neymar, du rire au larmes en quelques matchs.

Neymar, du rire au larmes en quelques matchs.

Digne des tragédies grecques, l’absence de Neymar sera la cause numéro une de l’élimination du Brésil pour son peuple. À 22 ans, l’attaquant du Barça est adulée dans son pays, avec plus de 200 buts déjà, il est considéré comme le nouveau Pelé, le nouveau meilleur joueur de l’histoire. Il faut dire que, à part les Brésiliens, personne ne pensait qu’un si jeune élément était aussi indispensable à son équipe. Voilà aussi une grande explication du couac. La mentalité locale très croyante n’imaginais qu’un homme providentiel. Tout comme ces partenaires. Il semble réellement que sur et en dehors du terrain, tout le monde comptait sur lui et sur personne d’autre pour alimenter le rêve. Et par chance (ou pas) il a répondu aux attentes en qualifiant son équipe au premier tour avec ses deux doublés et son tir au but contre le Chili. L’engouement s’est donc intensifié, et sa blessure samedi suivis du forfait officiel pour le reste du tournoi à enterrer toutes chances et espoirs.

Les qualités de Neymar sont indiscutables, c’est un futur grand. Mais qui aurait pu dire à Pelé lors du mondial 58 que se serait le meilleur joueur de l’histoire ? S’il avait eu la pression, l’espoir de tout un peuple sur le dos, aurait-il fait cette carrière ? Gagner ce titre de 58 ? Et même les autres ? On ne le saura jamais. Comme on ne saura jamais si Neymar avait été plus performant et moins surveillé s’il n’y avait pas eu cette médiatisation immense autour de lui. Quoi qu’il en soit, les spéculations sur le rôle du prodige de Santos en équipe nationale ne sont pas prêtes de s’estomper après la prestation de ces partenaires ce mardi soir. Mais les épaules de Neymar semblent bien fragiles, tout comme son physique, pour supporter des enjeux plus que sportifs sur quatre-vingt-dix minutes ou plus.

La malédiction du Mondial 50 refait surface

Les supporters sont au fond du trou après le cinquième but.

Les supporters sont au fond du trou après le cinquième but.

C’était une autre époque, un autre contexte, une autre histoire. Mais le parallèle entre la catastrophe du Maracana en 1950 et celle de Belo Horizonte de 2014 est faisable. Le Brésil accueille à ce moment-là la quatrième coupe du Monde de l’histoire, la première chez lui et de l’après-guerre. À cause de nombreux forfaits, le tableau final se joue en minis championnats où le Brésil n’a besoin que d’un nul lors de son dernier match pour être champion devant l’Uruguay. Mais ces derniers l’emportent à la surprise générale dans un Maracana plein à craquer. Un drame national. À ce moment-là, le gardien noir de l’équipe, Barbosa, est longuement pointé du doigt comme responsable. Outre le choc incroyable de cette défaite pour les Cariocas, les répercussions sur la société sont telles que se suis une grande crise sociale pendant des années. Une crise qui aurait même pu empêcher Pelé de jouer pour le Brésil, c’est dire la gravité de la chose.

Aujourd’hui, les Brésiliens sont exaspérés par la politique menée par Lula pendant huit ans et poursuivis par Dilma Roussef depuis bientôt quatre ans. Avant le Mondial, de grandes manifestations ont éclaté contre le pouvoir en place. Les prix exorbitants des infrastructures ont révolté les Brésiliens et on peut en conclure que si rien n’a bougé pendant que le Brésil était dans cette coupe du Monde, c’était pour éviter de déstabiliser l’équipe. Mais maintenant, il ne reste qu’un match pour du beurre, car le Brésil se fiche d’être troisième de son Mondial. Ce qui intéresse les Brésiliens aujourd’hui, c’est leurs conforts, retrouvez la stabilité économique, politique et sociale dans leurs pays. Le combat s’engage donc loin des terrains de football. Et même s’il a eu la classe de le rester pendant toute la compétition, il était dans la tête des joueurs. Chaque hymne national traduisait ce poids immense qui reposait sur les coéquipiers de Thiago Silva. Cela a parfois poussé l’équipe, mais malheureusement ça lui à nuit à 2-0 hier soir. À ce moment-là, le Brésil n’avait plus le mental pour revenir, plus la force et surtout plus les pour à la fois satisfaire son public, son coach, le football et eux-mêmes. Une mission qui aura était beaucoup trop dure pour la Seleçao, et qui explique sa cuisante défaite pour conclure un bien controversé mondial.

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