CultureDestinations lointainesReportagesSéjours à thèmesVoyages

La Mongolie plongée dans une culture ancestrale : l’exemple du Naadam

La culture nomade est aussi riche dans son quotidien que dans ses traditions. Si j’ai pu vivre un mois le quotidien de berger nomade, j’ai également eu la chance de participer au Naadam, fête nationale mongole. L’avantage d’être chez l’habitant des steppes est que je n’ai pas assisté à l’évènement touristique d’Oulan-Bator, mais à l’authenticité d’un naadam dans les steppes, ainsi qu’à la féérie hors du temps de celui au village. Leur fête nationale a en effet la particularité de ne pas avoir une date fixe. Si la semaine officielle est celle autour du 11 juillet, le festival en lui-même se déplace de village en village tout le long du mois. J’ai donc assisté aux deux aspects de cette fête particulière : dans la convivialité familiale de la steppe, et dans la tradition d’un village de campagne.

Histoire du Naadam

©Charlotte Secco

© Charlotte Secco

Le mot « Naadam » signifie « fête » en mongol. S’il s’agit aujourd’hui de la fête nationale qui célèbre l’indépendance du pays, le Naadam est bien antérieur à cela. Cette fête était à l’origine donnée en l’honneur des dieux et des ancêtres par l’intermédiaire de sacrifices. C’est en 1924 que la République populaire de Mongolie prit la date du 11 juillet pour célébrer sa fête nationale. En 1992, après la chute de l’union soviétique, la fête est aussi devenue un hommage à l’empereur Gengis Khan.

Mais depuis son origine, quelques éléments des différents Naadams traversent les époques. Les « trois jeux virils » : la lutte, le tir à l’arc et les courses de chevaux, étaient organisés afin de mesurer la valeur militaire des différentes bannières. Ils sont aujourd’hui le symbole d’une culture ancestrale qui témoigne du passé prestigieux de la Mongolie.

Le Naadam dans la steppe

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco

Le Naadam dans la steppe est différent de celui de la ville et des villages. Le festival n’étant pas arrivé le jour J au village le plus proche, la semaine du 11 juillet est alors une occasion de se retrouver en famille. Les enfants partis en ville reviennent vers leur yourte natale à l’occasion de quelques jours où les festins s’enchaînent.

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco

 

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco – Les tontons nomades

Les hommes tuent la bête, et les femmes nettoient les intestins, en bref, les hommes dans le sang, les femmes dans les excréments. C’est ainsi que se déroule la préparation des repas. S’en suit ainsi les bolées de vodka, et les jeux en plein air. Le Naadam prend l’aspect d’une réunion de famille comme une autre, où chacun est content de se retrouver.

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco

Le Naadam au village

©Charlotte Secco

©Charlotte Secco

Le Naadam au village est quant à lui plus traditionnel. J’ai quitté ma yourte pour rejoindre le village Altanbulag, « source d’or », et ce fut un véritable voyage dans le passé. Pourtant, on ne s’en aperçoit pas immédiatement. Les alentours du stade prennent les allures d’une foire et j’étais même déçue par ce que j’ai vécu comme un affront culturel. Mais une fois dans le village ou encore dans le stade, on ressent toute la fierté qu’ils tirent du passé et on plonge dans un autre univers. Tous habillés en tenues traditionnelles, les vieux arborant fièrement les médailles gagnées dans le passé, ils fêtent tous leur cher pays. Des danses et des concerts sont organisés et où il est inutile de parler la langue pour comprendre qu’ils célèbrent la vertu et la beauté de steppes. On voit à travers les danses le passé de ce peuple qui a conquis le monde à cheval. Et en plus de ces festivités, j’ai enfin pu assister aux « trois jeux virils ».

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco – Ma famille et moi au stade

La lutte

© Charlotte Secco

© Charlotte Secco

Les lutteurs portent un slip brodé (le shuudag), un boléro (le zodog), les bottes traditionnelles ainsi que le chapeau traditionnel (zasuul). La compétition de lutte commence par la danse de l’aigle, une démonstration de force qui imite les aigles durant la saison des amours. Une fois leur chapeau retiré, le combat commence et le premier qui touche le sol d’une manière ou d’une autre perd le match. Le perdant défait le cordon de son zodog, passe sous le bras du vainqueur et quitte le stade en se tapant sur les cuisses. Le vainqueur quant à lui remet son chapeau, tourne une fois autour du drapeau mongol dans le sens des aiguilles d’une montre et se voit remettre des récompenses.

Bien que l’ambiance soit moins extrême qu’un match de boxe ou de catch, et surtout plus solennelle, c’est un sport très apprécié et la foule se déchaîne pour encourager ses champions.

Les courses

dsc01583_29210285405_o

© Charlotte Secco

 

©Charlotte Secco

© Charlotte Secco – Les 5 hommes qui attendent les 5 premiers arrivés

Les participants à ces courses sont des enfants qui parcourent, à crue, une distance de 25km en 2 heures. Les 5 chevaux gagnants sont attendus par 5 hommes à cheval qui remette aux cavaliers le khadag, une écharpe bleue. Selon la coutume, il porte bonheur pour un an de toucher la sueur d’un cheval gagnant.

Le tir à l’arc

©Charlotte Secco

©Charlotte Secco

Le tir à l’arc, du moins dans les villages, est de loin la compétition la moins populaire. J’ai seulement pu les observer de loin, ma famille ne s’y intéressant pas comme la plupart des personnes présentes.

Les festivités

En plus de ces trois jeux qui se déroulent sur trois jours, ont lieu d’autres festivités. En effet, les piliers de la communauté d’Altanbulag et de la campagne reçoivent des récompenses. Mon grand-père nomade en a lui-même reçu une pour ses mérites de fermiers. En plus de ces cérémonies, de nombreux spectacles sont donnés en l’honneur du pays. On remarque dans les dans l’allure d’un cheval, et dans les chants l’amour qu’ils ont pour leur pays.

©Charlotte Secco

©Charlotte Secco – Le chapeau, signe d’une distinction reçue

Et entre toutes ces activités, les familles et les amis se rejoignent dans les yourtes et les maisons dispersées sur les collines pour boire et manger, encore et toujours.

©Charlotte Secco

©Charlotte Secco – Ma famille

©Charlotte Secco

©Charlotte Secco

Moi qui rêvais de découvrir les traditions ancestrales de Mongolie, je fus servie. En plus de découvrir une très belle culture, j’ai également eu l’occasion de voyager à travers le temps!

Pour plus de photos du Naadam, visitez ma page Facebook.

About author

Informer, décrypter, divertir
Related posts
À la uneCultureSéries Tv

Quand sera diffusée la saison 5 de Stranger Things ?

À la uneCultureMusique

Le rappeur Nekfeu accusé de viols et de violences conjugales

À la uneCultureMusique

Qui était Quincy Jones, le producteur de Michael Jackson ?

Voyages

Le vol en montgolfière : une expérience unique dans les airs

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux