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Mort de Nahel : pourquoi certains membres de l’Exécutif évoquent “le fantôme de 2005” ?

Des violences urbaines ont éclaté dans de nombreuses villes de France après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi par le tir d’un policier pour refus d’obtempérer.

La violence est montée d’un cran cette nuit. Depuis la mort de Nahel, les scènes de violences se sont multipliées en France. Dans la nuit de mercredi à jeudi, au moins 150 personnes ont été interpellées. Près de vingt ans après les émeutes dans les banlieues françaises, un conseiller de l’exécutif évoque « le fantôme de 2005« , et exprime son inquiétude de « voir des mouvements se structurer sur les réseaux sociaux » autour de l’affaire. Selon lui « il y a tous les ingrédients pour que cela pète potentiellement ».

Deux jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi 27 juin par un tir d’un policier, les circonstances du drame s’éclaircissent peu à peu. Pour rappel, il est un peu plus de 8 heures du matin à Nanterre (Hauts-de-Seine) quand, après plusieurs infractions du code de la route, deux policiers contrôlent Nahel. Un des policiers braque le conducteur. La voiture démarre, un des policiers tire à bout portant et tue le jeune automobiliste. Sur un trottoir de la commune des Hauts-de-Seine, la voiture s’encastre dans un panneau. Les secours interviennent immédiatement, en vain. Ce jeudi, le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache, a conclu que les explications fournies depuis deux jours par le policier devant les enquêteurs ne justifiaient pas son tir, il affirme que « les conditions légales d’usage de l’arme ne sont pas réunies ». Le procureur a finalement annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire à l’encontre du policier auteur du tir mortel.

La vidéo du drame fait très vite le tour des réseaux sociaux. Le soir même, des violences éclatent dans la cité Pablo Picasso de Nanterre, des fusées d’artifice sont lancées aux abords de la préfecture et des feux allumés aux abords du RER. Plusieurs communes d’Île-de-France suivent, la mairie annexe de Mantes-la-Jolie (Yvelines), au Val Fourré, est incendiée et détruite. 350 forces de l’ordre étaient mobilisées, 42 véhicules ont brûlé et 24 personnes interpellées. Les émeutes se sont depuis propagées dans d’autres villes de l’hexagone comme Toulouse et Lyon.

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« Le fantôme de 2005 »

Ces épisodes de violences font directement écho à ceux intervenus en 2005, dans les banlieues françaises. 27 octobre 2005, en plein mois du ramadan, à Clichy Sous Bois (Seine-Saint-Denis), Zyed et Bouna, 17 et 15 ans meurent dans un transformateur électrique, après avoir évité un contrôle de police. La ville s’embrase. Ainsi débutent trois semaines de violences urbaines étendues à 300 communes et relayées dans le monde entier.

Ce scénario-là, Emmanuel Macron et son équipe gouvernementale veulent absolument l’éviter. Gérald Darmanin tente, quant à lui, de ne pas reproduire les mêmes erreurs que Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.

Environ 40 000 policiers et gendarmes seront mobilisés jeudi 29 juin, dans la soirée, pour tenter d’éviter une troisième nuit d’affrontements, a annoncé le ministre de l’intérieur lors d’un déplacement à Mons-en-Barœul (Nord).

A lire aussi : Refus d’obtempérer : que dit la loi pour les conducteurs et les forces de l’ordre ?

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