Lors d’une conférence de presse, Michel Barnier, en charge de la négociation du Brexit pour l’Union Européenne, a réaffirmé la position de l’UE face aux propositions de Theresa May.
Une semaine après la publication du livre blanc de Theresa May (propositions concernant le Brexit), Michel Barnier tenait, vendredi 20 juillet, une conférence de presse pour révéler la position de l’Union Européenne. Principal constat : un accord entre l’UE et le Royaume Uni est loin d’être acquis, beaucoup de points restent en suspens.
Irlande du Nord / Irlande : pas de solution
Aujourd’hui, il n’existe pas de frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, depuis l’accord du Vendredi Saint de 1998. Actuellement, l’Irlande est un membre de l’Union Européenne et fait donc partie de l’union douanière. Jusqu’à maintenant les biens, marchandises et personnes pouvaient donc ainsi circuler librement entre les deux Irlandes.
Lorsque le Brexit deviendra effectif, l’Irlande du Nord sortirait de l’union douanière et du marché commun avec le reste du Royaume-Uni, ce qui constituerait le rétablissement d’une frontière entre les deux Irlandes.
Toutefois, l’Union Européenne et le Royaume-Uni sont d’accords pour ne pas reconstituer une frontière physique entre les deux Irlandes. Le point de divergence est la solution décidée par les deux acteurs :
- L’UE serait pour l’établissement d’un backstop : l’Irlande du Nord resterait dans l’union douanière et le marché commun mais l’UE contrôlerait quand même les biens et services.
- Le Royaume-Uni suggérerait de rester tout entière dans l’union douanière, inacceptable pour l’UE. Theresa May pourrait accepter un back stop mais uniquement sur les biens, pas les services, ce qui est inacceptable pour l’UE puisque trop avantageux pour le Royaume-Uni. Selon Libération, l’économie britannique serait composée à 80% de services
Des propositions intéressantes mais limitées
A l’occasion de la conférence de presse, Michel Barnier a poliment souligné que le livre blanc de Theresa May comportait des propositions intéressantes qui pourraient aboutir à deux accords de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni : accord commercial (libre-échange) et accord de sécurité.
Dans le cadre d’un accord de libre-échange, les propositions du Royaume-Uni soulèvent 3 questions qui demandent des réponses : sont-elles opérationnelles, dans l’intérêt de l’UE et compatibles avec les principes de négociation posés par l’UE ?
Néanmoins, plusieurs points du livre blanc ne respectent pas les 4 libertés (de mouvement, de personnes, de services et de capitaux), conditions essentielles pour rester dans le marché unique. L’Union Européenne et le Royaume-Uni ont à présent jusqu’à Octobre 2019 pour trouver un accord mais Bruxelles se prépare déjà à la possibilité d’un no deal.