Netflix, le géant américain du streaming devrait bientôt arriver en France. Les représentants de la firme devraient rencontrer en fin de semaine des producteurs, le ministère de la Culture ainsi que de l’Économie et la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). L’objectif ? Préparer l’arrivée de Netflix pour le mois de Septembre.
Pour commencer, il convient de rappeler ce qu’est concrètement Netflix. C’est une plateforme de vidéo à la demande ou SVOD comparable à Deezer ou Grooveshark pour la musique. La force du site réside en deux points essentiels : l’importance de son catalogue et le prix de son abonnement. Aux États-Unis la plateforme SVOD propose pas moins de 10 000 programmes pour un coût mensuel de huit dollars. Avoir accès à autant de films et séries pour environ six euros par mois, un véritable rêve pour n’importe quel internaute français.
Netflix déjà disponible en Europe, qu’attend la France ?
Disponible dans 41 pays du monde, le service est déjà présent chez quelques pays européens comme l’Irlande, la Suède, l’Angleterre et les Pays-Bas. L’offre y est réduite comparativement au catalogue américain avec en général, 4 000 programmes disponibles. Plusieurs éléments expliquent la difficulté pour la plateforme de s’installer en France.
Tout d’abord, le cadre de loi est assez strict en ce qui concerne la « chronologie des médias ». Il est interdit de proposer en vidéo à la demande un film avant un délai de trente-six mois, soit trois ans, à dater de sa parution en cinéma. Autre obstacle à l’arrivée de Netflix dans l’hexagone, l’obligation mise en place par le gouvernement pour chaque plateforme de SVOD de proposer un minimum de 40% d’œuvres françaises ainsi que de participer financièrement à la création cinématographique. Si l’on ajoute à tout cela la TVA et le fait que la France dispose déjà d’une bonne offre en matière de vidéo à la demande (Canalplay, Vidéofutur, FilmoTV…) conquérir le web français apparait comme un véritable parcours du combattant pour Netflix.
Des moyens détournés pour faciliter l’implantation du géant de la SVOD
Pour contourner ces lourdeurs administratives et financières, il était pressenti que Netflix puisse proposer son service en France en s’installant au Luxembourg par exemple. Une possibilité rejetée en bloc par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti qui a déclaré dans une interview accordée au JDD que la plateforme américaine « Ne doit pas être un passager clandestin qui profite sans abonder la création française ».
Pour la SACD, les conditions de l’implantation de Netflix en France sont simples et précises : la plateforme doit se plier à la loi française. Interrogée par téléphone, Agnès Mazet attachée de presse de la SACD a déclaré « La position de Pascal Rogard, le directeur général de la SACD est simple concernant Netflix, il désire que la plateforme respecte la loi française. Il partage la même position que Fleur Pellerin et Aurélie Filippetti sur ce sujet, la priorité est de défendre le droit d’auteur. ». Concernant l’arrivée de la plateforme de SVOD dans l’hexagone en Septembre prochain, madame Mazet nous a confirmé que « la SACD juge crédible l’installation de Netflix en France, mais que celle-ci ne peut s’envisager que par le biais de négociations ».