Nicolas Sarkozy, ancien président de la République est ce matin dans les locaux de la police judiciaire, à Nanterre, en garde à vue. La raison : il est entendu dans l’affaire du financement illicite de sa campagne présidentielle de 2007.
L’enquête a été ouverte en 2013, et pourtant c’est la première fois que Nicolas Sarkozy est entendu dans le cadre de cette affaire. Sa garde à vue pourrait durer quarante-huit heures, et à l’issue de celle-ci il pourrait être mis en examen. Son ancien ministre Brice Hortefeux lui, a également été convoqué ce matin mais en tant que suspect libre.
L’affaire du financement libyen
C’est le site Mediapart qui en 2012 a révélé un document libyen décrivant les financements de la campagne présidentielle de Sarkozy par Khadafi. Claude Guéant a été mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, lorsqu’il était ex-secrétaire général de l’Élysée.
En effet, celui-ci avait reçu 500.000 euros en mars 2008, en provenance d’une société d’un avocat malaisien. Autre fait étrange de l’époque: pendant la primaire du parti Les Républicains, un messager du nom de Ziad Takkiedine « avait affirmé avoir transporté 5 millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007 avant de les remettre à Claude Guéant puis à Nicolas Sarkozy » selon le journal Le Monde.
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D’autres proches de Kadhafi avaient confié que celui-ci avait bel et bien financé Sarkozy et sa campagne, dont Bechir Saleh, ancien grand argentier de Kadhafi.
#Sarkozy en garde à vue : « Je vous souhaite une bonne journée ! » ce moment où Nadine Morano raccroche au nez de Pascal Praud ? ? #Cnews pic.twitter.com/GVpSJHKsCN
— Nils Wilcke (@paul_denton) 20 mars 2018
De nouvelles découvertes
L’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales a remis très récemment aux magistrats un rapport dans lequel il est détaillé comment les flux de liquides se diffusaient au sein de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy.
La garde à vue de Nicolas Sarkozy ce matin pourrait donc signifier que les magistrats viennent de mettre en lumière de nouveaux éléments qui leur permettent de mettre en cause directement l’ancien président.