À la veille de Noël, les esprits s’agitent : ai-je acheté tous les cadeaux ? N’ai-je rien oublié pour le repas du réveillon ? N’oublions pas que Noël est avant tout l’occasion de se retrouver en famille… et de manger ! L’heure est à la détente, à la bonne humeur, aux quelques kilos en trop et aux traditions. Partons dans l’une des régions les plus traditionnelles de France,éloignée au large de la Méditerranée : la Corse. Nous connaissons bien les paysages et les plages paradisiaques de l’île de beauté, symbole de soleil et de chaleur, mais qu’en est-il des traditions de Noël ?
Cet hiver comme tous les hivers à la période de Noël « Petit papa Noël quand tu descendras du ciel » a été chanté par les enfants et entonné dans les rues. Mais n’oublions pas que le père Noël est Corse ! Chanté par Tino Rossi – Constantin de son vrai prénom – cette chanson, qui est l’un des plus célèbres chants de Noël, est ajaccienne. Cette année le beau temps et la chaleur ont du mal à annoncer Noël. Mais rien n’est perdu, les parades animent les rues des villes de Bastia et d’Ajaccio entre défilés et chants. Aujourd’hui cependant, veille de ce jour sacré, les habitants de l’île ont chargé leurs voitures et s’apprêtent à prendre la route en direction de leur village,reculé dans le maquis. Plus question de rester en ville, place à la maison de leurs racines.
Les familles se sont réunies, le français on ne l’entend plus : le corse résonne dans tout l’habitacle. Le houx ramassé décore les maisons et l’odeur du bois crépitant dans les cheminées, parfume les intérieurs. En Corse, pas d’illuminations dans les jardins et sur les façades des maisons, juste l’esprit des retrouvailles en famille. La simplicité est le maître mot ici.
La tradition du feu demeure : ce soir, après la messe de minuit, le Rocchiu (nom du bûcher) sera allumé devant l’église du village. Ce dernier a été préparé par les enfants dont le travail est de chercher et de rassembler les bûches dès le matin du 24 décembre. Le feu brûlant a le pouvoir de réunir tous les villageois, toutes les générations, qui prient les yeux fermés et chuchotent leurs voeux. Le lendemain, les cendres du Rocchiu seront ajoutées au feu de cheminée de chaque famille dans lequel le nombre de bûches doit exactement correspondre au nombre des membres de la famille présents autour du repas de Noël.
Autrefois, en Haute-Corse, particulièrement en Balagne, dans le Fiumborbu ou en Castagniccia, des petits groupes de jeunes rendaient visite à 7 familles du village et leur apportaient une bûche de bois. Un moment de convivialité qu’ils partageaient tous ensemble en dégustant les pâtisseries maison de la Mamma.
Et puisque la Corse et les corses sont réputés pour être des personnes généreuses et chaleureuses, une assiette est ajoutée à table, « u piattu di u puvarettu » : l’assiette du pauvre.
Assiette dans laquelle défileront cabri, pulenta à la farine de châtaigne, figatellu, brocciu, fiadone généralement cuisinés par les grand-mères; châtaignes grillées au feu de cheminée. De quoi donner l’eau à la bouche !
Un verre de Limoncello ou d’Eau de vie pour digérer le tout en attendant Babbu natale et il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un bon réveillon; Pace e Salute a tutti !