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Notre coup de cœur pour Philharmonia : toujours le même après 6 épisodes ?

Philharmonia, projet très attendu s’il en est, était notre coup de cœur du Festival de la Fiction TV de la Rochelle après 2 épisodes. Où en est-on une fois le visionnage de la série terminé ?

C’est quoi Philharmonia ? Après 20 ans d’absence, Hélène Barizet revient à Paris pour prendre la tête du Philharmonia, Orchestre National dans la tourmente depuis la mort brutale de son chef. Nommée contre l’avis des musiciens et du Directeur, cette femme aux méthodes atypiques a une saison pour faire sa place et  sauver l’orchestre, réputé pour être « un tueur de chefs ». 
Hélène n’a pas de temps à perdre, elle vit chaque jour comme le dernier. Dès son arrivée, elle remplace le premier violon, traditionnel pilier de l’orchestre, par Selena Rivière, une tuttiste de vingt ans, assise au troisième rang. En l’écoutant jouer, Hélène se reconnaît immédiatement dans cette jeune violoniste prodige. La musique comme absolu, la passion comme moteur. Le maestro est bien décidé à faire de Selena son héritière.  Mais comment transmettre quand tout ce que l’on souhaite, c’est rompre avec le passé ?

© Jean-Claude Lother / Merlin Productions / FTV

 

Le verdict est sans appel : Philharmonia est un moment unique, une sensation de vertige émotionnel qui nous étreint durant 6 épisodes (notamment en raison de la partition sans fausses notes de Marie-Sophie Ferdane et Lina el Arabi).
On craignait après la claque ressentie avec les deux premiers épisodes d’être presque obligatoirement déçu par la suite. Il n’en est rien même si, rétrospectivement, une fois la série terminée, il y a une retombée, certes légère, sur les épisodes 3 et 4. Mais le souffle hitchcockien emporte de nouveau tout dès la suite, en particulier l’épisode 6 d’une puissance et d’une efficacité redoutable. Les dernières minutes de la série donne tout son sens à la description que l’on pourrait faire de la série : un thriller psychologique musical.

Quels sont les points forts de Philharmonia ?

La partition d’Etienne Perruchon : grand musicien qui a notamment œuvré sur des films de Patrice Leconte, Etienne Perruchon a composé pour la série deux titres sublimes : « Ten for nine eleven » et « Philia’s Song« . Impossible de ne pas être saisi d’émotion par leur portée et leur beauté. Voir Marie Sophie Ferdane et Lina el Arabi jouer « Philia’s Song » face à face dans les derniers instants de la série est juste saisissant, bouleversant. Un duel musical de femmes d’une grande beauté et d’une grande subtilité.

L’écriture sans faille de Marine Gacem / la réalisation maîtrisée de Louis Choquette : Marine Gacem parvient à un équilibre quasi impossible sur le papier entre le thriller puissant, la musique présente et le portrait de deux femmes comme on en a rarement vu dans nos séries. Si le thriller n’est pas la partie qui génère le plus de surprises, elle emporte néanmoins tout par sa puissance. Quant à Louis Choquette, il montre ce que donne la parfaite entente entre une auteure et un réalisateur travaillant de concert pour la même oeuvre.

La bouleversante partition de Marie Sophie Ferdane et Lina El Arabi : Les deux actrices nous avaient bluffé sur les deux premiers épisodes. Elles nous subjuguent sur le reste de la série, emportant tout sur leur passage. Magnétique, Marie-Sophie Ferdane, par son jeu atypique, donne corps à Hélène Barizet de la plus belle des manières qui soit. Face à elle, Lena El Arabi vous assène une série d’uppercuts émotionnels. Elle fait monter son jeu au fil des épisodes jusqu’à un sixième épisode renversant. Impressionnante de bout en bout, faisant preuve d’une maturité de jeu incroyable, Lina El Arabi se hisse au niveaux de très grandes actrices. A elles deux, Marie-Sophie Ferdane et Lina El Arabi nous dressent le portrait de deux femmes en quête d’amour et de reconnaissance. Hélène et Séléna sont un peu comme dans Black Swan, le cygne blanc et le cygne noir … sauf que l’on aurait affaire à deux cygnes noirs. A leurs côtés, si le casting est réussi et tout aussi remarquable, il est assez difficile de trouver un personnage qui ne soit pas écrasé par des ces deux personnalités hors norme… sauf Tomer Sisley. Son incarnation de Rafael Crozes est glaçante et bouleversante aussi par moment. Le comédien, comme souvent, donne à Crozes un charisme naturel indéniable.

Philharmonia, une réussite implacable, du très haut niveau.
Philharmonia c’est la réussite du mariage entre exigence de qualité et programme grand public. Ne ratez pas ce voyage symphonique dans la relation électrique entre Hélène Barizet et Séléna Rivière.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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