Du 6 au 8 février 2016 se tiennent les 16e Journées Mondiales sans téléphone portable et smartphone. Lancées en 2001 par un écrivain, Phil Marso, elles ont pour thème cette année « se déconnecter de l’insécurité ». Ces objets du quotidien représentent-ils réellement un danger pour leurs utilisateurs ?
Selon une enquête de l’Arcep et du Conseil général de l’Economie, plus d’un Français sur deux est désormais équipé d’un smartphone (58 % de la population). C’est plus du double d’il y a trois ans. Outil indispensable de connexion, le smartphone est devenu, 20 ans après son apparition, un appareil incontournable pour les Français. Ils consultent leur smartphone plus de 900 millions de fois par jour. Cet objet qui a investi notre vie quotidienne pose pourtant certains problèmes.
Des problèmes de santé
Une « textonite » ou tendinite du pouce peut se déclarer à force de pianoter sur son téléphone, ce qui met à rude épreuve nos articulations.
Maux de dos, raideur dans la nuque… Les ostéopathes mettent également en garde contre le syndrome du « text neck », des douleurs au cou consécutives à l’utilisation des smartphones. Le poids de notre tête augmente en effet avec l’inclinaison : en position penchée le poids de notre tête passe de 5 kg en position normale à 27 kg.
La lumière bleue émise par les téléphones portables serait hyper-stimulante et pourrait avoir des effets proches de ceux de la caféine. La lumière perturbe la production de mélatonine (l’hormone du sommeil) et le rythme naturel du corps, qui associe la lumière au jour. Ils pourraient donc favoriser les insomnies. Ils peuvent aussi être à l’origine d’une fatigue visuelle.
Les ondes électromagnétiques sont souvent décriées, car elles pourraient augmenter le risque de tumeur au cerveau, selon plusieurs études scientifiques.
Insécurité sur la route
Au volant, l’utilisation des portables représente un vrai danger. Elle est d’ailleurs sanctionnée par une amende de 135 € et un retrait de 3 points du permis de conduire. Le fait de consulter ou manipuler son téléphone est également interdit et est passible des mêmes sanctions. Le site de la sécurité routière rappelle que le smartphone cumule les quatre sources de distraction (auditive, visuelle, physique, cognitive) qui peuvent détourner l’attention d’un conducteur. Écrire un message en conduisant multiplierait le risque d’accident par 23.
Ces accidents ne concernent pas uniquement les conducteurs de voitures, mais aussi les piétons. Marcher en utilisant son smartphone peut causer chutes ou collisions. Entre 2005 et 2010, le nombre d’accidents de piétons utilisant leur portable aurait doublé. En novembre 2015, l’association américaine des chirurgiens orthopédiques (AAOS) indique que ce type d’accident est en forte augmentation. D’après la Governors Highway Safety Association (GHSA) ils ont causé 4 700 décès aux Etats-Unis en 2013.
Insécurité pour la vie privée des utilisateurs
Utiliser un smartphone représente également de nouveaux risques pour la vie privée. « La mutation technologique des Smartphones engendre davantage d’insécurité auprès de l’usager » peut-on ainsi lire sur le site des Journées Mondiales sans téléphone portable et smartphone. La preuve en quatre points, abordés lors de cette seizième édition :
– Le vol avec violence des Smartphones dans les transports en commun fait monter les chiffres de la délinquance.
– Le Smartphone, objet de convoitise du piratage par simple SMS insécurise vos données bancaires, votre vie privée.
– Le Smartphone terrain de jeu du chantage avec le phénomène sex-tape.
– Le Smartphone et ses réseaux sociaux : une porte ouverte pour les cambriolages ?
Pratique mais pas indispensable
Cependant, le but de cette initiative n’est pas de nous convaincre de renoncer à notre téléphone portable. Ce rendez-vous annuel vise plutôt à ouvrir « un débat de réflexion autour de cet outil de communication« . Phil Marso déclare ainsi pour le Figaro : «Je veux démontrer qu’avoir un smartphone est pratique mais que l’on peut se débrouiller si on l’oublie chez soi.»
Pour l’occasion, M. Marso a ainsi inventé six défis sans smartphones : se repérer dans la ville avec un plan, prendre des photos avec un appareil numérique, trouver un container pour jeter sa bouteille en verre, se rendre au 1 rue ou avenue de la République de sa ville, trouver une cabine téléphonique pour joindre quelqu’un et enfin acheter une carte postale et l’envoyer à l’adresse de Phil Marso.
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