En Afrique du Sud, deux fillettes âgées d’environ quatre ans viennent d’apprendre qu’elles ont été échangées à la naissance. Problème : la mère de l’une veut récupérer sa fille biologique mais pas celle de l’autre.
Si les cas de bébés échangés à la maternité sont rares, ils ne sont malheureusement pas impossibles. C’est cette douloureuse mésaventure que vivent actuellement deux familles sud-africaines dont les enfants ne sont pas allés dans la « bonne » famille à leur sortie de la maternité. Une méprise commise par le Tambo Memorial Hospital de Boksburg, dans la banlieue de Johannesburg, et qui a été découverte lorsque la mère de l’une des deux petites filles a réclamé à son mari une pension alimentaire. Comme l’explique le Times, ce dernier aurait alors demandé un test ADN de paternité pour être bien sûr que l’enfant était de lui. Mais ce test s’est finalement révélé négatif… pour les deux parents.
Depuis, le Tambo Memorial Hospital a reconnu son erreur et l’affaire est passée devant la justice. Ainsi, à l’issu du procès, les deux mères ont enfin pu rencontrer leur fille biologique. C’était en décembre dernier. Et là, une nouvelle bataille a commencé.
En effet si l’une des deux femmes souhaite garder auprès d’elle la fillette qu’elle a élevée pendant quatre années et qu’elle considère comme sa « vraie » fille, la seconde fait passer les liens du sang avant les liens du cœur et désire récupérer l’enfant qu’elle a porté durant neuf mois. La situation est donc extrêmement délicate, surtout pour les deux très jeunes enfants qui se retrouvent à présent déchirés entre mère « naturelle » et mère adoptive. Car le risque de perte de repères, voire d’identité, est grand. Et ce qui peut être vécu comme un abandon avoir de lourdes conséquences sur l’avenir des fillettes. Dans une étude intitulée Les Enfants Abandonnés, le Docteur Colette Vidailhet souligne d’ailleurs que « toute rupture des liens d’attachement fragilise le développement somatique, affectif, cognitif et social » de l’enfant.
Alors, dans l’intérêt de ces deux petites filles, le tribunal de Pretoria a demandé au Centre juridique pour enfants de l’université de la capitale, Johannesburg, de trouver le meilleur dénouement à cette affaire compliquée. Et ce dans les trois mois à venir.
En mars 2013, Manon et Mathilde, 19 ans, avaient ainsi elles aussi vu leur destin bouleversé en apprenant avoir été échangées à la naissance, dans une maternité cannoise. Pour voir un extrait du reportage que l’émission 66 minutes (sur M6) leur avait consacré, cliquez ici.