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Nouveau talent : Hervé, dans les pas d’Eddy de Pretto et Clara Luciani

Petit protégé du label Initial, qui abrite entre autres Clara Luciani et Eddy de Pretto, Hervé intrigue. Dans Si elle me revient pas, balade sortie sur YouTube il y a quelques semaines, il apparaît de dos, filmé au clavier au beau milieu chez lui.

Après son showcase au Bus Palladium dans le cadre du MaMA Festival, on a voulu en savoir plus sur cet ultrasensible qui défriche la nouvelle scène française.

Qui es-tu, Hervé ?

J’ai 26 ans, je viens de banlieue parisienne. J’ai grandi entre Trappes et Versailles, je suis auteur-compositeur-interprète et aussi producteur de mon album.

Là je démarre tout juste, on a sorti une première chanson comme ça pour voir, et ensuite ça va s’enchaîner tout doucement. Déjà un EP, avec deux grandes lignes : la ligne du format chanson auquel je tiens beaucoup, et puis des titres vraiment plus dansants. Et aussi de vraies balades, très épurées, pas forcément trop produites. Et puis des titres qui chaloupent un peu plus !

Comment composes-tu ?

J’écris tout le temps. Sur mes notes de téléphone, sur mon scooter j’ai des mélodies qui me viennent… Je fais tout tout seul, dans ma piaule.

Pourquoi ce format chanson en français ?

C’est ma culture, c’est ce que j’aime. C’est d’où je viens, ce que j’écoutais gamin, ce qui résonne un peu dans l’inconscient et qui s’est réveillé ces derniers temps. J’ai toujours aimé la chanson française.

Qui sont tes idoles ?

J’aime beaucoup Higelin, son fils aussi (Arthur H), et sa fille (Izia, ndlr). J’aime beaucoup Jacques, Bashung, Christophe, Bobby Lapointe, et Gainsbourg évidemment. C’est ce que j’ai toujours écouté, et forcément il y a un mimétisme quelque part.

Comment appréhendes-tu la scène ?

Je suis un traqueux ! Je me dis que si on a pas peur, c’est qu’on aime pas ça, c’est Brel qui disait ça. Avant j’ai joué au foot pendant longtemps et je n’ai jamais eu peur sur un gros match ou une compétition, mais avant de monter sur scène j’ai un peu peur. ça n’est pas très naturel ! J’aime ça au final, une fois que j’y suis, c’est cool. Mais avant j’ai peur, je suis dans un état lamentable !

C’est comme un sport ?

Oui, il y a un truc de performance un peu. Ca n’est pas un rapport de compétition avec le public du tout, il y a un truc d’entertainment, de spectacle qui est omniprésent. Dans la musique il y a le studio, mais jouer les chansons devant les gens… il y a un fluide, un truc qui se passe, c’est en direct quoi ! C’est immédiat.

Où rêverais-tu de jouer ?

Aux Vieilles Charrues en Bretagne, chez moi. Toute ma famille vient de Bretagne. Ne serais-ce qu’une demi tente dans un stand obscur du fond du truc, je prends !

Tu as l’impression qu’il y a un retour de flamme de la chanson française ? L’anglais n’est plus le premier réflexe ?

Oui, il y a eu ce truc post-french touch, où on pouvait aller chercher l’international avec des groupes comme les Daft où Laurent Garnier.

Ce qui est revenu ensuite c’est du rock en français, avec les bébés rockeurs. Aujourd’hui la chanson, c’est le rap français.

La chanson en français reviendra toujours parce que le format qui a fonctionné à l’international c’est un format très instrumental. Mais on est un pays de textes, de poètes, on a une langue tellement belle qu’il y quelque chose d’instantané qui est important.

Il y a eu ce fantasme de prendre une guitare et de faire des « Ooh Yeah » et tout ce truc là (rires). Mais aujourd’hui on vit une époque pas simple, forte, beaucoup de gens ont besoin d’exorciser, d’écrire, de raconter, de capturer des instants, de vider le sac quoi ! Et c’est bien, je pense que c’est important.

En plus on communique énormément, de plus en plus, sous des formes incroyables, donc je pense que la chanson fait partie de ces canaux d’expression. Si on s’applique à essayer d’écrire, de mettre des mots sur des idées, c’est naturel. Le fantasme de faire de la musique instrumentale, anglo-saxonne, pour des français c’est un exercice super cool ! Mais c’est vrai que si on peut le faire en français, vu notre héritage incroyable…  Un héritage moderne, on est pas obligé de revenir à La Renaissance pour trouver des bêtes de chansons (rires) ! On a envie de ça je pense, avoir un son qui va avec une époque et qui traverse les âges.

Le son qui passe le plus chez toi en ce moment ?

J’écoute beaucoup le dernier album du groupe The war on drugs. Sinon je réécoute beaucoup Roulette Russe, le premier album de Bashung.

Un truc un peu rock, années 70, j’aime beaucoup donc je me replonge un petit peu là-dedans.

Si demain ton téléphone sonne, un(e) artiste te demande d’écrire pour elle / lui. C’est qui ?

Dans mon rêve absolu ? Il y en a deux. Christophe, et Vanessa Paradis. J’aime beaucoup la pop, travailler pour les autres, et c’est vrai que Vanessa ça serait génial. Elle a un truc, un dandinement qui va bien ! (rires)

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

D’être bien, d’être heureux, et puis de faire des chansons ! Peut-être même de collaborer, composer, écrire pour les autres, baigner là-dedans !

En attendant l’EP d’Hervé, revivez l’édition 2017 du MaMA Festival ici !

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