Après les récents éclats qui se sont déversés sur les militaires français en Centrafrique, c’est au tour d’autres d’être dans le viseur de la justice française. Le parquet de Paris a confirmé mardi 30 juin au soir l’ouverture d’une enquête concernant les soupçons d’actes sexuels pratiqués sur mineurs qui pèsent sur les militaires envoyés au Burkina Faso.
On dénombre 220 soldats français sur le sol du Burkina Faso, en mission dans le cadre d’une lutte anti-terroriste et deux d’entre eux sont déjà suspendus, accusés de pédophilie sur deux enfants, dont une âgée de 5 ans. C’est une grosse tache qui vient directement se loger sur les décorations des militaires. Ces scandales à répétition viennent éclabousser la réputation de toute l’armée française. Déjà un peu plus tôt dans l’année, en mai 2015, la justice s’était penchée sur l’affaire des 14 militaires accusés d’avoir pratiqué des actes sexuels sur des enfants entre 9 et 13 ans.
Honte au deux soldats #Francais qui ont abusé d’une fillette de 5 ans au #burkina . #afrique
— NFC (@surpasseToi) 1 Juillet 2015
Une des victimes est âgée de 5 ans
L’un des deux enfants concernés par ces atroces pratiques est une fillette âgée de 5 ans. Selon, les déclarations d’un haut responsable burkinabé de la gendarmerie relayées par l’AFP, les deux militaires soupçonnés étaient des amis des parents de la victime. Un soldat aurait filmé la scène tandis que l’autre effectuait des attouchements sur la petite fille de 5 ans. Les agresseurs auraient « oublié la caméra » avec laquelle ils avaient enregistré toutes les scènes de viols. Le père de la fillette a attaqué en justice les deux hommes à l’ambassade de France à Ouagadougou, après avoir pris connaissance des faits par le biais de la vidéo.
Les soldats français en mission d’exploration de “terrains vierges” http://t.co/bNn46ECErR pic.twitter.com/BSqYd488cV
— NetAfrique.Net (@netafriquenet) 1 Juillet 2015
Une affaire aux antipodes de la précédente
Le scandale des viols par les quatorze soldats français avait écorné l’image de l’armée et du gouvernement. Et pour cause, le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian avait été hautement critiqué pour avoir passé sous silence cette affaire bien qu’il ait lancé une enquête interne dès juillet 2014 lorsqu’il avait pris connaissance des faits. L’infamie a été révélée en avril 2015 dans un rapport de l’ONU relayé par le quotidien britannique The Guardian.
Le scénario est bien différent pour cette affaire. Les deux soldats, jouissant encore de la présomption d’innocence, ont été directement suspendus et le scandale a été exposé au grand jour. Le ministère français a annoncé hier soir qu’une « enquête de commandement a été déclenchée par le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers » et que « si les faits étaient avérés, l’armée se montrerait implacable à l’égard des deux personnes concernées« .
C’est toute l’armée française qui en pâtit, et nombreux sont ceux qui craignent la multiplication de ce genre d’accusations. « Soit ces affaires sont avérées, auquel cas c’est extrêmement grave […] C’est toute une armée qui en prend plein la figure », relève le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser. « Soit ce n’est pas avéré et c’est aussi grave […] Tous nos soldats sont assimilés à des violeurs d’enfants. »
#entenduàlarédac « Je peux titre mon papier « les soldats français, les nouveaux prêtres » ? »
— Julie Guesdon جولي (@CelineMoustach) 1 Juillet 2015