« Torturez un homme et il vous racontera n’importe quoi ». Tel est le slogan de la nouvelle campagne d’Amnesty International, qui dénonce le non-respect des droits humains dans le monde.
Dévoilées à l’occasion du 30e anniversaire de la Convention contre la torture, les affiches qui condamnent cet acte inhumain ne laissent personne de marbre. On peut voir le visage tuméfié d’Iggy Pop qui affirme « l’avenir du rock c’est Justin Bieber » ou bien celui du Dalaï-lama qui déclare « un Homme qui n’a pas de Rolex à 50 à ans à rater sa vie ». Abordez un thème aussi sensible avec humour, il fallait oser.
A travers cette campagne, Amnesty International tient à rappeler que la torture est une réalité pour des milliers d’hommes, de femme et d’enfants. Elle ne doit pas être oubliée, ni banalisée.
Les 5 pays ciblés par la campagne sont le Maroc, l’Ouzbékistan, les Philippines, le Nigéria et le Mexique. Non pas parce qu’ils pratiquent plus que d’autres la torture mais parce qu’ils ont une forte influence sur leurs voisins et qu’un changement chez eux pourrait provoquer des changements en chaîne dans toute la région. Du moins, c’est ce qu’espère l’association.
Les affiches ne sont pas les seuls moyens de sensibiliser le public.
Sur le site de l’association on retrouve des fiches détaillées de personnes qui ont été torturées et souvent, le sont encore.
Ainsi, on apprend qu’un jeune étudiant de l’Etat du Delta a été arrêté, torturé à coup de machette et de matraque et condamné à mort pour le vol de trois téléphones.
Pour lui et pour toutes les autres personnes présentées sur le site, et la liste ne cesse de s’agrandir, il est possible de signer une pétition.
Amnesty international a aussi répertorié tous les moyens de torture. L’association tient notamment à rappeler que la torture n’est pas que physique, elle est aussi très souvent psychologique.
Elle affirme aussi que les informations reçues concernent très souvent les actes de torture d’agents d’Etat. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pays concernés ne sont pas forcément les plus éloignés de nous. D’après une étude d’AI, basé sur des témoignages, seulement 47 % de la population espagnole interrogée pense ne pas risquer d’être soumis à la torture. En Grèce, seulement 34 % des personnes interrogées se sentent protégées.
Le monde occidental n’est donc pas exempt de ce genre de pratiques et les mentalités le prouvent. Toujours d’après une étude d’Amnesty international, 45 % des sondés américain justifient la torture dans certaines circonstances.
Le 26 juin prochain, date d’anniversaire de le Convention contre la torture, sera déclarée journée internationale contre la torture.
Pour l’heure, près de la moitié des membres de l’ONU ont signé la Convention mais cela n’a pas vraiment d’importance lorsqu’on sait que 113 des 193 pays membres pratiquent la torture.
La campagne, qui fait déjà le buzz sur internet, durera jusqu’en 2016.