Durant la conférence de presse qu’il a organisée hier mardi 14 janvier, une annonce implicite de François Hollande s’avère en fait importante : le chef de l’État souhaiterait diminuer le nombre de régions, une décision incluse dans son plan de baisse des dépenses publiques.
Actuellement, la France compte 26 régions (22 en métropole plus 4 en outre-mer). « Il n’y a pas de raison que (ce nombre) soit le même dans quelques années« , a déclaré le chef de l’État hier après-midi, au cours de sa conférence de presse bisannuelle. Une décision qui serait bien entendue lourde de conséquences : elle entraînerait une lourde phase de restructurations des régions concernées (quatorze au total, plus la région PACA qui changerait de nom). Une initiative qui date en réalité de 2009 : Édouard Balladur avait alors remis un rapport au gouvernement Fillon préconisant une restructuration des régions françaises. Ce rapport était surtout centré sur la restructuration de l’administration de l’Île-de-France.
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UN PROJET TRÈS LOURD À METTRE EN PLACE
Le député PS Thierry Mandon, codirigeant du « conseil de simplification » créé par François Hollande, est naturellement très favorable à cette réforme : « Cela permet de gagner à peu près une semaine de secrétariat sur un appel d’offre significatif pour une PME » a-t-il notamment annoncé sur RMC. Il justifie même le caractère implicite de l’annonce du chef de l’État : « il ne veut pas froisser trop de monde« . Les enjeux économiques de ce projet, dont celui mentionné dans la première citation, sont bien là : « là où il y a une métropole forte et là où il y a un département, on fait converger les deux » a détaillé Thierry Mandon. Dans le détail, neuf fusions seraient au programme, avec notamment la « réunification » de l’Alsace et de la Lorraine, le processus à priori ayant le plus de chances d’aboutir.
Cependant, une telle organisation demande du temps, et surtout l’accord de toutes les régions métropolitaines (l’outre-mer n’est pas concerné par cette réforme), et c’est loin d’être acquis : les identités régionales, notamment en Bretagne, seraient difficiles à paralléliser avec une restructuration des régions. L’argument économique est également encore à justifier : « il n’y a nulle part un objectif chiffré et précis », reconnaît Thierry Mandon. L’intérêt pour la baisse des dépenses publiques est également faible : les régions pèsent pour seulement 2 % dans le total des dépenses de l’État.
Autant de raisons positives et négatives qui pousseraient François Hollande à restructurer le nombre de régions, afin de donner aux subdivisions françaises une identité plus « européenne », à l’image des Länder allemands. Une initiative qui de toute façon, sera prise à long terme.
Le nouveau redécoupage des régions tel qu’on en parle aujourd’hui