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La nouvelle féministe est un Homme

Mademoiselle est servie.

Aujourd’hui la femme aime le foot (et regarde le CFC) et aboie quand le dîner est un peu trop cuit. Menteuse ou grognasse, la femme se masculinise. Parce que ressembler à un homme est bien plus « fun » que de lutter pour gratter le résidu des inégalités avec ses doigts ou tout simplement parce que la rengaine selon laquelle les hommes seraient responsables de tous les maux féminins exaspère et désole ces femmes indépendantes, légères, à la recherche de l’homme viril, le vrai. Mais encore, peut être que certaines ne sauraient se culpabiliser à réclamer une égalité qu’elles n’ont aucune raison de vouloir (c’est lourd, cher et j’aime quand tu me (mal)traite comme ca). La ménagère, vache à lait – réceptacle humide ou puits sans fond – n’est plus. Finit le string ou le tanga, maintenant, c’est elle qui porte la culotte.

Pour Eliette Abécassis « la femme est la première victime du féminisme ». Pour Sihem Habchi, elles se seraient même « engoncées dans des carcans bourgeois, intellectuels » et auraient « fossilisé le combat ». En fait, le totalitarisme de ces femmes nous enseigne que seules deux classes existent : les dominés et les dominants, soit celles qui luttent pour l’égalité (ou le pouvoir ?) et les hommes, brutes épaisses dans l’âme mais aussi dans le déni.

Bref, victimes ou salopes, chiennes enragées ou humanistes invétérés, ces femmes ont perdu de leur crédit. Cette image du pompier pyromane a gagné du terrain, démobilise ou du moins peut-on dire que le visage du féminisme peine à se renouveler.

Ces femmes, ce sont les féministes de la 3ième vague, les post ou les néo-féministes. Sous  la cape du combat pour la parité dans les années 90’, ce mouvement voit du sexisme là où s’exprime la différence. Sous la coupe du gender feminism ou se définissant comme « queer », ces femmes veulent déconstruire la construction (selon elles culturelle) de la différence sexuelle. Le mouvement féministe s’asphyxie, la dérive fait peur. Ce qui est sûr, c’est qu’elles ont poussé l’universalisme de Beauvoir ou de Badinter au bout de sa logique et que le pervers dans l’histoire, ce n’est pas le mâle. Le sujet même du féminisme étant la femme et, celle-ci disparaissant, c’est leur lutte qui s’écroule.

Mais que veulent elles de plus ? Elles se trompent de combat, elles ont pris les armes alors que Rousseau leur avait donné l’amour. Si elles veulent du bonheur, c’est ailleurs qui faudra aller fouiner. Heureusement, l’homme est là pour les sauver.

Un relai à la ringardisation du « féminisme féminin » 

Le genre masculin influence ce féminisme sans femme. Mais qui es-tu petite fleur ? Maladie contagieuse ou prise de conscience d’une minorité masculine éclairée, « l’Homme féministe » existe et se fait entendre. Mais peut-il être (vraiment) féministe ? Si la réponse est oui, alors il serait capable de développer une conscience anti-masculiniste et une capacité, selon Vidal, à transformer la subjectivité masculine afin que cette conscience intègre pleinement l’existence des femmes et leur vécu opprimé. Remède miracle : l’empathie (remise en cause personnelle et rupture avec leur groupe social). Autrement dit impossible. L’homme ne peut pas et ne veut pas être féministe. A la rigueur, c’est un pro-féministe. Il pourra taper du point sur la table tant qu’il veut. On n’y croira pas. Traitre hypocrite ou démago, son « combat » n’est pas mené pour les femmes mais pour la femme qu’il est. Dans ces valeurs, il se reconnaît et trouve selon Vidal, une « posture identitaire de substitution ».

Sans dresser une liste exhaustive des raisons de leur engagement (courage, culpabilité, volonté de pouvoir inexorable ou fascination pour maman), ce qui est sûr, c’est que ces hommes souffrent. Nouveau fléau, garant de la constante évolution du taux de suicide masculin (et des ventes de Xanax) : la crise d’identité masculine.

Quand ils ont clamé « plus jamais la guerre », ils voulaient dire qu’ils ne voulaient plus jamais être des hommes. L’homme a perdu la légitimité de son autorité, il a été humilié, sa peine coagule. Défendre les droits des femmes est un exutoire pour ces hommes, heurtés et à fleur de peau qui veulent exister et faire parti d’un combat qui ressemble à celui qu’ils ne mèneront jamais. Le comble, c’est que la femme n’a de cesse de remuer le couteau dans la plaie. Quand elle s’expose guerrière, armée de ses seins (et d’une tronçonneuse), c’est un vieux démon qu’elle réveille. Il se féminise, elle se virilise, la révolution du sexe semble enclenchée et la menace terrible d’une société asexuée est réelle.

Touche pas à mon combat !

Mais comme l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux mêmes, il y en a qui n’aimerait pas se faire voler la vedette. Hélas, peut être que certaines devraient apprendre à lâcher le bout de gras : peut être que le féminisme pourrait redorer son blason humaniste, reprendre un peu de son souffle et renaitre de son suicide grâce aux hommes.

Peut être que certains ne seraient pas plus crédibles ni objectifs (et on sait de quoi on parle) mais c’est pourtant un beau paradoxe, et on a envie d’y croire. Car l’égalité des genres ne doit-elle pas exister aussi au sein même de la communauté féministe ?

Bonne question, mais il ne faudrait pas que derrière chaque grande femme…

Emeline Combi

 

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