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Pour tout le reste, il y a le Qatar

 

Nous avons tous en mémoire ces grands moments de Ligue des Champions. On se souvent de cette finale gagnée par Manchester en 99 dans les arrêts de jeu, de Ronaldo, ovationné par Old Trafford après un triplé légendaire, ou encore de Liverpool remontant 3 buts à un Milan AC imprenable cette année la. Une osmose entre équipe mythique et supporters prêts a tout pour faire respirer leur stade.

Alors aujourd’hui on s’étonne que Paris soit incapable de gagner la ligue des champions. Des millions investis, une équipe à faire pâlir la New Pie, un stade sous projecteurs Hollywoodien, un président au sourire Colgate et au fair-play à limite de la démagogie. Comment avec tous ça, le PSG a t-il trouvé le moyen de se faire éliminer par cette équipe de soi-disant « supporters aux cols blancs » ?

Il suffisait de regarder l’ambiance à Stamford Bridge pour comprendre. Comme toujours après une défaite en coupe d’Europe,  le discours façon média training avance le fameux « manque d’expérience ». Les abonnés de la rive droite crient au scandale! C’est sur, quand on est habitué à voir son équipe appliquer un tarif de trois buts aux « attardés » de la ligue 1, la défaite à Chelsea ne s’explique pas. Alors Cavani devient un attaquant moyen, Verrati un joueur encore un peu trop jeune, et Laurent Blanc fait des mauvais choix. Ou sont passés les supporters capable de s’enflammer 90 minutes avec trois passes réussies ? Les temps changent et le football aussi. Surtout à Paris. Le PSG est à l’image de sa ville. Un microcosme aseptisé dans lequel Montmartre ou la tour Eiffel sont devenus des clichés à touristes à la recherche de babioles contrefaites ou de caviar « goût œuf de lompes ».

Côté communication, l’opération est réussie. L’emballage donne envie mais le contenu n’a pas d’âme. Le Parc a repoussé de ses tribunes ses  « supporters » comme Paris cache sa misère derrière le Périph. Ce stade ne vit plus, un quart de finale de Ligue Des Champions face à Chelsea n’excite plus. Désormais on paye pour un service. On se fait plaisir à reprendre le nom du buteur après un but, les « Ibra ! Ibra ! » transforment les footix en ultras survoltés, les « olé » pleuvent comme si ridiculiser Sochaux était un exploit. Cette euphorie est passagère. Ce sont les mêmes qui quittent le stade avant la fin comme ils tueraient pères et mères pour sortir les premiers du wagon.

Le PSG devait changer. De là à en faire un « Montana » du sport où il faut montrer pattes « gold » pour y pénétrer ou un repère à politcards en mal de popularité alors je dis non. Je dis non au tapis rouge, non aux non aux tifos rouge et bleu du dimanche soir pour le « Prime canal », non à cette propagande et  non à ce stade «  ou l’on peut enfin amener sereinement ses enfants ». La construction du récit made in Qatar a pris. Une image lavée par le « taoub » traditionnel transforme en croyance unique l’histoire d’un club désormais stérilisé.

Le football attise les passions car il est accessible à tous. Sur la pelouse ou en tribune, ouvriers usés, jeunes de quartiers ou  parasites en mal d’identité le font vivre. Un « sport de pauvres » diront certains. Faux, il est populaire et l’argent l’accessoirise.

Mais quand l’argent sert à construire un club comme une entreprise, alors celui-ci est dénaturé. La passion s’estompe, les clients attendent  un retour sur investissement et les belles victoires deviennent impossibles à gagner. Sur ce marché aussi tout peut s’acheter mais l’authenticité n’a pas de prix.

Pour tout le reste il y a le Qatar.

 

Yann Quercia

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