Ce jeudi 14 mai 2015, le président Barack Obama a convié les dirigeants de 6 pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à participer à un sommet au Camp David afin de tenter d’apaiser les tensions avec l’Iran. En effet, l’influence croissante du pays chiite dans la région attise les craintes de ces 6 pays du Golf arabo-persique (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman). Ainsi, l’objectif de ce sommet dans ce lieu de villégiature des présidents américains dans le Maryland était d’assurer ces 6 pays du soutien américain tout en évitant une marginalisation de l’Iran.
Les négociations avec l’Iran afin d’arriver à un accord définitif fin juin sur son programme nucléaire controversé ne fragiliseront pas les six pays de la rive occidentale du Golfe. C’est le message que voulait faire passer Obama à ses alliés du Golfe. Et il semblerait que l’objectif soit atteint. En effet, le président Obama a réussi à convaincre ces 6 pays à affirmer, dans leur communiqué de presse conjoint, que cet accord avec l’Iran serait dans leur intérêt à tous.
LES ETATS-UNIS, ALLIÉ INDÉFECTIBLE DES PAYS DU GOLFE …
Les principales bases militaires américaines sur le territoire des pays du Golfe
Afin de parvenir à ce communiqué de presse, Obama a du assurer les pays du Golfe de la présence indéfectible des États-Unis à leurs côtés. En outre, il a ouvertement critiqué les « activités déstabilisatrices » de l’Iran dans la région. En effet, le République islamique n’hésite pas à livrer des armes à ses alliés chiites tels que le Hezbollah libanais et la rébellion Houthiste yemenite notamment, ce qui déstabilise grandement la région dans son ensemble.
Ainsi, les Etats-Unis de Barack Obama se sont engagés à défendre ces 6 pays du Golfe en cas d’agression mais aussi à coopérer dans la lutte contre les « activités déstabilisatrices » citées ci-dessus. Toutefois, malgré les demandes des pays du Golfe, Obama n’a pas proposé de traité similaire à celui qui lie les membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), traité beaucoup plus liant.
… SANS POUR AUTANT TOURNER LE DOS A L’IRAN
Barack Obama et Hassan Rohani, président de la République islamique d’Iran
Malgré cet accord avec ces 6 pays du Golfe, Barack Obama ne souhaite pas négliger ses relations avec l’Iran, notamment à cause du rôle primordial de la République islamique dans la lutte contre Daech. En effet, il a assuré que « l’objectif d’une coopération en matière de sécurité n’est pas de perpétuer une confrontation au long cours avec l’Iran ou même de le marginaliser … » tout en affirmant « [qu’]aucun de nos pays [Etats-Unis, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman] n’a intérêt à un conflit ouvert avec l’Iran ». Enfin, il a affirmé « [qu’un] Iran qui joue un rôle responsable dans la région sera le bienvenu ».
En définitive, Barack Obama ne semble pas avoir pris de risque au cours de ce sommet. Toutefois, il clairement réussi à consolider les relations entre les Etats-Unis et les pays du Golfe tout en maintenant l’Iran dans son statut d’acteur régional, mais également en n’hésitant pas à critiquer les manœuvres officieuses du « Pays des Ayatollahs ». Barack Obama a donc fait son possible pour tenter de pacifier les relations entre les monarchies du Golfe et l’Iran et, en cette période de troubles, toute action visant à pacifier le Moyen-Orient doit être saluée.