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On a été voir … Le comble de la vanité, au Théâtre de la Pépinière

La rentrée théâtrale est marquée par l’humour noir et savoureux du Comble de la vanité au Théâtre de la Pépinière à Paris.

C’est quoi Le comble de la vanité ? Un testament et un objet inattendu trouvé au fond du grenier vont venir bouleverser l’équilibre vacillant d’une famille bien sous tous rapports. Quand la mère, les deux frères, la sœur et la belle-sœur se retrouvent coincés  dans la maison familiale, rien ne se passe comme prévu ! Quand les parents ne règlent pas leurs problèmes ils les lèguent…

Il n’y a rien de pire que l’ouverture d’un testament pour mettre la pagaille dans une famille déjà instable. C’est le point de départ du Comble de la vanité, la pièce hilarante de Valérie Fayolle au Théâtre de la Pépinière depuis cette rentrée. Très loin des traditionnelles pièces de boulevard à coup de portes qui claquent et d’amant caché dans le placard, Le comble de la vanité propose de le meilleur de l’humour anglo-saxon, corrosif à souhait, et un humour noir qui fait mouche à chaque fois. Non seulement l’écriture est fine et enlevée, mais l’histoire n’oublie jamais de multiplier les retournements de situation comme un bon vieux thriller qui soignerait ses effets. En voyant la pièce, on pense à ce film de 1995, L’ultime souper de Stacy Title dans le savant mélange que ces 2 histoires proposent.

Si au début tout semble démarrer « tranquillement », ou du moins assez logiquement pour ce type d’histoire, tout change quand les héritiers découvrent une lettre laissant penser que leur défunt père avait un 4ème enfant, « le meilleur ami » de l’un d’eux. Pour avoir le fin mot de l’histoire, il faut parler cette maman à la mémoire plus que sélective et qui distille le vrai et le faux avec une maestria toute particulière (campée par l’excellentissime Virginie Pradal). Puis, à la manière de poupées russes « sans fin », les révélations se multiplient et l’histoire devient, pour notre plus bonheur, de plus en plus sombre, surfant sur une ligne de crète difficile à maintenant entre le grotesque et le grand guignolesque… Pour ne jamais tomber ni d’un côté ni de l’autre. Et quand on pense déjà avoir touché le fond dans la déconstruction de cette famille, l’histoire nous assène un ultime retournement de situation délicieux possible et qui, à sa manière, relance totalement toute l’histoire. Au point qu’on aimerait en savoir plus sur le passé de cette maman décidément pas comme les autres.

Réussite absolue que ce Comble de la vanité brillamment incarné par Mikaël Chirinian, Julie Farenc, Virginie Pradal, Cécile Rebboah et David Talbot, qui plus qu’à une joute verbale « mortelle » où les mots sont parfois plus violents que les actes eux-mêmes. C’est drôle, intelligent, sans temps morts et on se dit même que l’histoire serait parfaite pour une adaptation cinématographique d’une histoire qui fait du bien. Assurément la pièce à voir en ce moment !

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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