Ce sera sans aucune doute l’un des événements de la rentrée de TF1 : La mante, thriller avec Carole Bouquet et Fred Testot arrive bientôt. Que vaut ce polar ?
C’est quoi La mante ? « La mante » c’est le surnom d’une célèbre tueuse en série qui a tué plusieurs hommes en s’inspirant des façon de tuer des animaux dans la nature. 25 ans plus tard, un copycat reproduit ses crimes. Elle accepte de collaborer avec la police à une condition : n’avoir comme seul interlocuteur que son fils devenu flic et qui refuse de lui parler depuis son arrestation. Quelles sont les motivations de « La mante » ? Et de son copycat ?
MAJ du lundi 14 août 2017 : La mante sera diffusée sur TF1 dès le lundi 4 septembre 21h
Un polar terriblement efficace
Il n’y a bien entendu aucune fatalité mais on peut sentir le potentiel d’une série si on peut la pitcher en quelques mots qui donnent immédiatement envie. La mante est de ces séries. Dès le début, il y a la promesse d’une histoire qui peut nous tenir en haleine, à condition qu’elle ne devienne pas un ersatz de Blacklist ou du Silence des agneaux, ce que nous aurions été parfaitement capables de faire.
Même s’il est impossible de ne pas y penser, La mante s’émancipe de ces références pour construire sa propre identité grâce aux talents de ses auteurs Nicolas Jean, Alice Chegaray, Grégoire Demaison et Laurent Combecau Vivier. Si la narration est feuilletonnante tout en maintenant un structure en épisodes qui ne nous épargnent aucun rebondissement, c’est à une seule et même histoire que l’on assiste et qui nous prend. Fausses pistes, égarements sont au programme comme dans toute série du genre mais dès les premiers instants, La mante nous attrape pour ne plus nous lâcher. Prime sur TF1 ou pas, la série ne rechigne pas sur les scènes violentes et elle nous embarque dans les tréfonds de personnages dérangeants mais passionnants. La seconde partie de la série (à partir de l’épisode 3) est encore plus réussie que les débuts, pourtant déjà très maîtrisés, et la conclusion très réussie. On regrettera en revanche, mais c’est le format qui l’impose, qu’il n’y ait aucun moment de « respiration » et que l’on soit dans la tension permanente.
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Face à face réussi pour casting 5 étoiles
Il fallait donner vie à ce face à face entre une mère criminelle et son fils flic, avec tous les tiraillements que cela implique pour l’un comme pour l’autre. On dit souvent des serials killers qu’ils sont froids et qu’aucune émotion ne transparaît. A ce jeu, Carole Bouquet y parvient très bien, même si elle manque parfois de relief et que son jeu peut devenir un peu systématique. A ses côtés, Fred Testot excelle et confirme dans le registre dramatique, très convaincant dans ce rôle de flic et qui ne détonne jamais au milieu de comédiens plus « confirmés » comme Carole Bouquet ou Jacques Weber. Ce dernier est une des très belles incarnations de cette série, surprenant à mesure que l’histoire évolue dans le rôle du père de « la mante ». Son face à face avec sa fille est savoureux. Pour compléter ce casting, Pascal Demolon toujours juste et Manon Azem (Section de recherches) que l’on prend plaisir à découvrir dans un autre registre qui lui va bien et dans lequel il faut la retrouver très vite.
Il convient aussi de saluer la réalisation de Alexandre Laurent qui confirme après Profilage et Le secret d’Elise qu’il est un de nos très bons réalisateurs de fictions télé, qui sait donner corps à des histoires complexes avec classe tout en conservant une approche « grand public » nécessaire. Pas d’effets pour faire des effets, c’est très agréable.
Enfin, une nouvelle fois, François Liétout vise juste avec sa partition musicale, notamment son générique finement composé à partir d’une reprise du standard « Donna Donna« .
Quelle belle rentrée ! La mante est une nouvelle belle surprise en fictions françaises pour cette nouvelle saison. Même si la dernière scène est « cheap », que certains rebondissements sont un peu attendus, et s’il y a ici et là quelques petits fausses notes, La mante est une mini série très réussie, bien écrite et mise en scène qui nous attrape pour ne jamais nous relâcher. Mieux, elle confirme les prises de risques nécessaires que sait prendre TF1 depuis quelques temps en ne tombant pas dans la facilité et laisse présager le meilleur pour l’autre histoire de tueur en série qui va arriver sur TF1, l’adaptation de The Fall. Très bonne production française, on en redemande.