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On a vu pour vous… On va s’aimer, un peu, beaucoup et on adore

En voilà un programme alléchant! On va s’aimer, un peu, beaucoup la nouvelle série de France 2 fait souffler un véritable vent de fraîcheur.

C’est avec beaucoup d’envie et un peu de méfiance que l’on a découvert la saison une de la nouvelle série de France 2 On va s’aimer un peu beaucoup… . Beaucoup d’envie, car les deux premiers épisodes découverts au Festival Séries Mania nous avaient emballés par leur pep’s et leur fraicheur et un peu de méfiance car on espérait que ce ressenti perdure sur l’ensemble des huit épisodes, une gageure qui n’avait rien d’une évidence. Au sortir de cette première saison, un constat s’impose : Notre emballement n’était pas un feu de paille et On va s’aimer, un peu, beaucoup… est une vraie réussite, tantôt drôle, tantôt émouvante qui déploie un éventail de situations à même de renverser nos cœurs, le tout porté par une distribution unanimement convaincante. Revue de détails.

Mais c’est quoi déjà… On va s’aimer, un peu, beaucoup ? Astrid et Audrey sont mère et fille, avocates spécialisées dans le droit de la famille et ont fait le pari périlleux de travailler ensemble. Et elle a tellement changé, la famille, ces dernières années ! D’un bouledogue anglais écartelé par le divorce de ses maîtres à une affaire de marchand de gamètes, les dossiers se suivent et ne se ressemblent pas. Un seul point commun : leurs protagonistes en conflit, émouvants, à baffer ou comiques… C’est nous !

Contrairement aux apparences si On va s’aimer, un peu, beaucoup… pouvait faire penser sur le papier à Leibowitz contre Leibowitz également diffusé sur France 2, les similitudes entre les deux projets sont pourtant minimes et cette nouvelle série judiciaire axée sur les affaires familiales rappelle plus dans la manière Avocats et Associés qui fit les belles heures de la chaine durant 12 saisons. La diversité des situations, dramatiques ou cocasses et l’atmosphère féminine plus que féministe  qui prévalent dans On va s’aimer, un peu, beaucoup… permet pourtant à la série de s’affranchir de tout modèle et d’imposer un ton et une personnalité unique qui font souffler un véritable vent de fraicheur. Résultat, sans aucune prétention et avec l’air de ne pas y toucher, on est séduit et emporté par une bourrasque de bonne humeur.

Créée par Emmanuelle Rey-Magnan et Pascal Fontanille (Clem) On va s’aimer un peu beaucoup… (un joli titre un brin naïf mais en totale adéquation avec le propos), s’impose sans coup férir par la grâce d’un rythme fluide, de dialogues délicieusement écrits et d’une galerie de personnages qui suscite immédiatement l’empathie. Une belle réalisation, ample et élégante (de Julien Zidi pour les 4 premiers épisodes puis de Stéphane Malhuret pour les 4 suivants), un tempo soutenu qui ne faiblit pas (excepté un léger ventre mou en milieu de saison), les aventures de ces avocates et de leurs clients nous séduisent en un claquement de doigts. La diversité des cas qui leur sont dévolus permettent par ailleurs de nous placer dans les meilleures dispositions et de nous maintenir en haleine.

Construite un peu à la manière du modèle de Nina (une distribution chorale et des invités prestigieux à chaque épisode), des récits qui s’appuient sur les ressorts du soap et des affaires atypiques, on passe par une alternance de moments d’émotion et de drôlerie qui se répondent avec une réelle justesse. Ces sentiments contradictoires sont aussi véhiculés par les personnages composés par des vedettes invitées parfaitement choisies et qui ont tous de beaux rôles à défendre.

Car la force de la série est aussi de laisser de la place aux personnages secondaires qui sont faits de chair et sang et dont aucun n’est contraint de jouer les utilités. Excusez du peu mais Elisabeth Bourgine, Jean-Yves Berteloot, Nadège Beausson-Diagne, Guy Lecluyse, Diane Dassigny, Yannis Lespert, Yann Sundberg, Alexandra Roth, Luis Rego, David Kammenos, Sébastien Lalanne, Gil Alma, Nicole Ferroni, Sara Mortensen, la liste des guests est extrêmement séduisante et chacun a l’occasion de s’illustrer dans des registres souvent inattendus et de livrer des prestations puissantes.

A la lecture des lignes qui précèdent on pourrait croire que la série frise la perfection mais ne nous emballons pas, elle pêche par moments par un manque d’originalité de certaines intrigues dont on a la sensation qu’elles ont déjà été au centre de nombreuses séries et manque parfois d’un peu de mordant même si on le sait, les premières saisons doivent permettre au téléspectateur de se familiariser avec un univers et des personnages et que ce n’est qu’après un passage traditionnel obligé, que des narrations sophistiquées peuvent ensuite être tissées.

Le plaisir se niche aussi et surtout dans le suivi d’un récit estampillé « character driven », à savoir que ce sont les personnages qui font avancer l’histoire et en sont le moteur principal et là c’est un carton plein car non seulement les personnages ne sont pas unidimensionnels mais ils sont en plus faits d’aspérités qui se dévoilent en filigrane de la saison et qui leur confèrent toute leur dimension.

La place faite aux héroïnes dans la série en est l’idée centrale, permettant ainsi de dessiner un instantané de la femme active moderne à laquelle est ici associé un côté glamour assumé permettant à On va s’aimer, un peu, beaucoup… d’être dans le romanesque et l’émotion et d’en restituer la noblesse et la substantifique moelle. Sans pour autant afficher de revendications sociétales, on a à faire à de superbes personnages féminins qui se retrouvent aux prises avec les affres de leurs vies familiales, amicales et professionnelles. C’est une série moderne qui parle des femmes et donc par ricochet des hommes qui sont autour d’elles et qui existent aussi par eux mêmes.

On va s’aimer, un peu, beaucoup… peut se targuer d’avoir à son générique une distribution formidable où chacun parvient à trouver sa place et à exister. Les hommes (Lionel Erdogan, Samir Boitard, Moïse Santamaria, Joseph Malerba tous impeccables dans des registres totalement opposés…) dévoilant une facette diversifiée de la masculinité à travers le regard des femmes.

Mais ce sont évidemment les comédiennes qui sont au centre de toutes les attentions. Des actrices belles et talentueuses qui forment un quatuor homogène totalement emballant. Charlotte des Georges et Clémentine Justine qui l’une comme l’autre excellent tant dans la fantaisie que dans des tonalités plus graves composent des personnages dont on devine au fur et à mesure une part du background. Elles sont toutes les deux d’une justesse et d’une finesse renversantes jusqu’à l’excellent septième épisode qui leur permet de monter encore d’un cran.

Catherine Marchal, dans un registre plus léger que ceux auxquels elle est habituée démontre qu’elle maîtrise une large palette d’émotions et est excellente dans la gestion de celles-ci, laissant à plusieurs moments fendre son armure pour dévoiler toute sa vulnérabilité. Elle compose un vrai couple avec Ophélia Kolb, où de temps en temps la mère devient la fille et dont on sent que la complicité s’affine, jusqu’à une belle séquence de fin de saison. Ophélia Kolb qui elle est un ouragan, drôle, émouvante, rougissante, séduisante, un sourire XXL sur les lèvres ou laissant poindre des larmes l’instant d’après. Elle est une héroïne moderne irrésistible qui devrait tout emporter sur son passage.

On va s’aimer un peu beaucoup… c’est une série moderne sur les femmes et sur la société d’aujourd’hui, magnifiquement portée par une splendide distribution. Une série feel-good mais pas que, qui parle de la famille, de vous, de nous

A lire aussi : On va s’aimer un peu beaucoup… France 2 lance le tournage de la saison 2 avant la diffusion de la saison 1

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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