Sixième saison pour Caïn et dernière pour celui qui a donné vie à ce personnage hyper attachant, Bruno Debrandt. Nous avons vu les 6 premiers épisodes de cette nouvelle saison, on vous en parle.
C’est quoi Caïn saison 6 ? En ce début de sixième saison, les enquêtes criminelles continuent et donnent de moins en moins foi en l’être humain. Mais elles sont aussi l’occasion de rencontres professionnelles et de collaborations plus ou moins forcées. Ainsi, dans le premier épisode, à la « faveur » d’une fusillade en plein cœur d’Istres, l’équipe du SRPJ se voit privée d’enquête au profit du lieutenant Aimé Legrand (David Baïot) qui travaille pour le commissariat de la ville en question. Très à cheval sur la procédure, il ne va pas se faire que des amis, mais son efficacité et sa perspicacité en épateront plus d’un… Le commissariat d’Istres le verra partir à regret pour intégrer l’équipe du SRPJ de Marseille, où Lucie a été reconduite à son poste. Cette dernière le nomme d’office coéquipier de Caïn, au grand dam de celui-ci, en lui faisant promettre de ne pas le tourner en bourrique. Legrand sera-t-il à la hauteur de la difficile tâche qui l’attend ?
Caïn saison 6 a un goût particulier car c’est la dernière pour Bruno Debrandt qui a donné vie il y a 6 ans au personnage, devenu un des héros phares de France 2. Un départ non prévu à l’écriture de la saison et qui donc ne se ressent pas, forcément, dans ces premiers épisodes.
Points forts, points faibles, que valent ces nouveaux épisodes de Caïn ?
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Les points forts de Caïn saison 6
Tant en terme d’intrigues que de jeu, Caïn est sur une dynamique très positive depuis 3 saisons.
Les intrigues policières « indépendantes » ont été musclées et le fil rouge est bien plus puissant, efficace et prenant. Cette saison, le gros point fort est qu’il y a une vraie continuité d’une saison à l’autre, l’arche consacrée à Tina Verde (Delphine Théodore, une actrice avec une vraie personnalité, excellente dans Un village français saison 7) se poursuit sur cette nouvelle saison. Mieux elle est imbriquée dans l’autre fil rouge de la saison, celle déjà commencée en saison 5 et centrée sur le juge Mirabeau (Brice Hillairet), une technique très maline qui permet une vraie fluidité entre l’une et l’autre quand l’arche de Tina se termine. Autre point fort de cette saison : les intrigues policières réussies et originales. Le jeu de chat et de la souris entre Caïn et les suspects est poussé à son paroxysme et l’on prend décidément beaucoup de plaisir à voir Caïn leur coller aux basques comme on dit familièrement.
Enfin il convient de souligner que Bruno Debrandt est toujours parfait pour donner corps à Caïn. Encore plus drôle, plus joueur, plus espiègle, il habite le personnage dans son intégralité et fait corps avec lui.
A la veille de son départ de la série, une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal : Bruno Debrandt est un très bon comédien, sensible, au jeu intelligent, qui a su donner du relief à un personnage qui du coup ne sombre jamais dans la caricature.
Les faiblesses de Caïn saison 6
Tout n’est malheureusement pas réussi dans cette saison. A commencer par les guests. Non pas qu’ils ne soient pas bons, bien au contraire. Mais leur utilisation systématique fausse l’intrigue policière. On fait très très rarement appel à un guest pour 2 minutes de présence ou pour un rôle mineur. Or la construction de l’intrigue n’est pas, comme dans Columbo, basée sur le fait que l’on connaisse dès le début l’assassin. Or le guest donne souvent une très forte indication sur l’évolution de l’intrigue (comme dans l’épisode avec Frédéric Diefenthal, aperçu 2 secondes au début avant que son personnage « ne meurt » dans une explosion).
Si il y a une vraie continuité dans la qualité d’écriture des épisodes, certains sont moins maîtrisés que d’autres. Ainsi le double épisode central de la saison, »Sur les quais« , étire trop une intrigue, passionnante du reste, qui aurait pu à notre avis tenir en 52 minutes. En tout cas, un épisode moins fort qu’en saison 5 où le double épisode était consacré à la disparition de Moretti et focalisé sur nos personnages.
Petite aparté, l’auteur de ces lignes demandent aux auteurs de séries de donner un rôle majeur dans une série à la comédienne Camille Claris, guest de l’épisode « Sur les quais ». Bouleversante comédienne, les émotions transpirent par tous les pores de sa peau et est sous utilisée dans nos séries. Ces scènes avec Bruno Debrandt comptent parmi les scènes très réussies de cette saison.
Ce qui paraît dommage en revanche c’est l’arrivée d’un nouveau personnage dans l’équipe.
David Baïot (que le public connaît notamment grâce à Plus belle la vie) est un très bon comédien, il est plutôt à l’aise dans le rôle d’un flic et son face à face avec Caïn fonctionne bien. Mais son arrivée déséquilibre artificiellement le groupe. Un groupe de 3 personnages c’est déjà beaucoup avec une personnalité forte comme Caïn (qui pourrait se suffire à lui même), mais l’ajout d’Aimé Legrand place Borel au second plan. Pire, Lucie se retrouve, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, prise entre deux hommes et tous les enjeux installés entre Caïn et elle durant 5 saisons semblent écartés dans le but de relancer l’intrigue. Cela aurait pu fonctionner mais sans doute pas là, pas comme ça, pas après ce qu’ils ont vécu en saison 5. Après la mort de Moretti, on aurait davantage imaginé que le groupe se resserre plutôt qu’il ne s’élargisse
Que l’on ne s’y trompe pas. Certes il y a des choses qui nous ont moins convaincues cette saison, mais grâce notamment à une écriture en constante progression et un héros toujours aussi bon, Caïn saison 6 demeure un vrai plaisir et le départ de Bruno Debrandt ne va en être que plus douloureux (mais ça, ce sera l’enjeu d’un prochain article …). [divider]NOTRE SONDAGE[/divider]