Après une première diffusion qui avait cartonné sur France 2, Borderline de Olivier Marchal revient sur paris Première le 16 avril.
Avant d’évoquer Borderline, on connait Olivier Marchal, ancien flic devenu comédien et scénariste, puis réalisateur d’abord pour la télévision et ensuite pour le cinéma avec entre autres le percutant 36 Quai des Orfèvres.
On connait sa vision sombre de la justice et de la police, son abnégation à montrer des flics souvent sur le fil, sa maîtrise des us et des coutumes d’un univers trop souvent mythifié puis sa percussion pour faire passer des éclairs de violence teintés d’humanité et de souffrance contenue.
Enfin on connait sa science du dialogue juste, de la formule qui claque, héritée des grands scénaristes français, et sa faculté à raconter les relations troubles et la frontière floue entre flic et voyou, mettant aussi en exergue les alliances qui se font et les trahisons qui éclatent…
Chantre de la désespérance et des illusions qui s’effondrent dans des polars noirs comme le jais, Olivier Marchal est de retour derrière la caméra pour un téléfilm diffusé sur France 2.
Borderline, c’est son titre, librement inspiré du récit autobiographique de Christophe Gavat, 96 heures, un commissaire en garde à vue, raconte l’arrestation et la garde à vue par la police des polices de Willy Blain, chef de la BRB, pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, vol en réunion et détournement de scellés, après 25 années d’une carrière jugée irréprochable.
Borderline comme toujours dans le travail de Marchal fait la part belle aux seconds rôles tout autant qu’aux premiers ainsi aussi bien Laure Marsac, Vincent Jouan ou encore Pascal Elso ont de vrais rôles à défendre. A noter également la participation plus anecdotique celle là de Jacques Perrin.
Indépendamment du fait que le téléfilm a trusté trois récompenses au Festival de la Rochelle 2015 (meilleur téléfilm, meilleur musique pour Erwann Kermorvant et meilleur interprétation masculine pour Patrick Catalifo), Borderline est vraiment réussi. S’il fait preuve d’académisme dans sa mise en scène toute entière au service de son propos, il n’en demeure pas moins qu’Olivier Marchal signe avec Borderline un de ces polars à l’ancienne, élégant et puissant. On pourra stigmatiser un certain classicisme mais, à la différence de tant d’autres œuvres du genre qui échappent à toute vérité, Olivier Marchal sait ancrer ses histoires dans un indéniable réalisme. Si l’on peut regretter un épilogue un peu abrupt et attendu, Borderline est un très beau téléfilm, romantique, touffu et sombre, une œuvre qui transpire la connaissance de son domaine couplé à des interprétations solides et qui parvient à soulever des questions sur les moyens et les méthodes que la police doit parfois utiliser.