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On a revu pour vous… Dexter, le tueur en série le plus sympathique de la télévision

En attendant son retour dans une mini série en Novembre, (re)découvrons Dexter Morgan, analyste de la police scientifique le jour et tueur en série la nuit.

C’est quoi, Dexter ? Expert médico-légal de la police de Miami spécialisé dans l’analyse des taches de sang, Dexter Morgan (Michael C Hall) est aussi un tueur en série. Dès son plus jeune âge, il a appris à canaliser ses pulsions grâce à son défunt père adoptif Harry (James Remar), inspecteur de police, qui lui a forgé une sorte de code moral : Dexter assassine uniquement les criminels – meurtriers, pédophiles, trafiquants de drogues – qui ont échappé au système judiciaire. Confronté à des tueurs aussi redoutables que lui, il doit aussi échapper à ses collègues policiers parmi lesquels sa sœur adoptive Debra (Jennifer Carpenter). 

Showtime l’a annoncé l’année dernière : Dexter, le tueur en série le plus populaire du petit écran, va faire son retour dans Dexter : New blood le 7 Novembre prochain, sept ans après la fin de la huitième et – pensait-on – dernière saison. C’est en 2008 qu’a été diffusé le premier épisode de la série adaptée d’un roman de Jeff Lindsay ; d’abord assez fidèle à l’histoire originale, Dexter s’en est toutefois vite éloignée pour développer différemment les personnages et imaginer d’autres intrigues.  

Générique : sur une musique de Rolfe Kent, Dexter se réveille, se rase, prend son petit déjeuner, se brosse les dents, enfile un t-shirt et sort de chez lui. Une routine matinale banale, qui prend pourtant une dimension angoissante : les lacets et le fil dentaire ressemblent à des cordes d’étranglement, le ketchup a la couleur du sang, le couteau pourrait servir à découper autre chose que de la viande, le sourire de Dexter dans la dernière image est plus ambigu qu’avenant.

«Je m’appelle Dexter, et j’ignore qui je suis vraiment. Je sais juste qu’il y a une partie obscure en moi. Et je la cache, je n’en parle jamais. Mais elle est là, en permanence. Ce Passager Noir. » C’est ainsi que se présente à nous Dexter, psychopathe qui se laisse régulièrement submerger par sa noirceur quand ses pulsions meurtrières prennent le dessus. L’expert de la police scientifique de Miami à la vie apparemment rangée traque alors implacablement ses victimes, les anesthésie, les découpe en morceaux alors qu’elles sont encore vivantes et se débarrasse des cadavres. Non sans avoir au préalable prélevé un échantillon de leur sang, qu’il conserve comme trophée. 

Pendant ce temps-là, toi tu collectionnes bêtement les timbres

Dexter est l’anti-héros par excellence, un tueur en série comme l’est Hannibal Lecter. Mais contrairement au tueur cannibale, Dexter suscite l’empathie. On est frappé par la froideur avec laquelle il accomplit méthodiquement sa routine meurtrière et prend plaisir à torturer ses victimes et pourtant, on est de son côté.  D’abord parce, en voix off, Dexter nous gratifie de commentaires ironiques en décalage avec les réactions qu’il montre en public, mais surtout parce qu’il nous confie ses pensées et son ressenti, ce qui humanise énormément le personnage. On découvre en outre rapidement que ses pulsions et ce double qu’il baptise le « passager noir » sont nés d’un événement traumatique de son enfance. 

Et puis Dexter ne tue pas n’importe qui. Il respecte le « code éthique » théorisé par son père adoptif Harry, décédé mais avec qui il entretient des conversations fantasmées. Remarquant ses tendances psychopathes, celui-ci lui a appris à les dissimuler et  à canaliser ses pulsions pour assassiner des criminels restés impunis. En bref, des gens qui méritent d’être tués  – sa première victime dans la série est un pédophile, qui pourrait trouver à y redire ? Dexter est un mal nécessaire, une sorte de justicier à la morale certes discutable, mais avec une morale quand même. 

Pour toutes ces raisons, le spectateur se sent de plus en plus proche de Dexter, au point même de juger acceptable l’élimination de certains de ses collègues qui se rapprochent un peu trop de la vérité. D’autant que  le risque d’être découvert et l’anxiété de notre héros (et du spectateur) augmentent au même rythme que le nombre des disparitions et des cadavres. 

L’étau se resserre autour de Dexter

D’une saison à l’autre, Dexter est confronté à divers assassins ou criminels. En tant qu’expert médico-légal, il analyse les traces de sang retrouvées sur les scènes de crimes et en profite pour choisir ses proies et satisfaire son appétit meurtrier. En parallèle, chaque saison suit une intrigue feuilletonante avec un antagoniste principal.  Citons le Ice truck Killer qui va révéler à Dexter les secrets de son passé ; le procureur Miguel Prado (Jimmy Smits) avec qui il s’est lié d’amitié ; le redoutable Arthur Mitchell alias Trinity (impressionnant John Lithgow, de retour dans Dexter New Blood) dont la traque aura des conséquences dramatiques ; ou encore la séduisante mais vénéneuse Hannah McKay (Yvonne Strahovski).

A écouter aussi : La loi des séries, le vrai Dexter Morgan

En marge de ses activités « récréatives », nous voyons Dexter interagir avec ses collègues et  ses proches. Sa supérieure Lagertha (Lauren Velez), le sergent Doakes (Erik King) qui le soupçonne dès le départ de cacher quelque chose, le sergent Battista (David Zayas), son collègue Masuka (CS Lee, personnage comique qui allège un peu la tension) et surtout sa sœur Debra (Jennifer Carpenter), elle-même enquêtrice et avec qui il entretient des relations très étroites, bien qu’elle ignore tout de sa double vie. 

Dexter, père de famille modèle

Interprété par un Michael C Hall époustouflant, Dexter fait semblant de sourire, de s’émouvoir et d’être attaché à ses proches. Toutes ses relations sont factices et ont pour seul but de dissimuler sa vrai nature. Sauf que ce psychopathe devient plus humain au fil du temps. Sur le plan sentimental notamment, il est en couple avec Rita (Julie Benz), une jeune femme au passé douloureux qu’il a d’abord fréquentée pour donner une apparence de normalité à sa vie. Mais il s’est attaché à elle et à ses deux enfants, ils auront un bébé ensemble et Dexter découvre des sentiments comme l’affection ou les remords, qu’il se  croyait incapable de ressentir. Une évolution progressive qui le déstabilise complètement, en créant un conflit intérieur avec les démons qu’il pensait contrôler. 

Au fil des huit saisons, plusieurs showrunners se sont succédé (James Manos, Daniel Cerone, Clyde Phillips…) et la série a connu des hauts et des bas avec des intrigues inégales, certaines plus réussies que d’autres. Par exemple après une quatrième saison magnifique (qui aurait pu être la dernière, avec son final très Karma is a bitch), les deux suivantes ont été de l’avis général beaucoup plus médiocres. Après le cliffhanger attendu mais choquant de la septième saison, Showtime a annoncé que la suivante serait la dernière. Malheureusement, le dénouement choisi par les scénaristes a été très controversé et même éreinté par une large partie du public. Clyde Phillips, showrunner du revival attendu cet année, a d’ailleurs déclaré que ces nouveaux épisodes allaient « corriger le final ». Dont acte. On n’en a pas fini avec Dexter, ni lui avec nous. 

Bienvenue à Miami en compagnie de Dexter, ce «sympathique tueur en série » adepte des joyeuses virées nocturnes. Inégale au fil des saisons et avec un dénouement pour le moins controversé, Dexter n’en est pas moins addictive et prenante. Et le final en question a au moins un avantage : il nous permet de retrouver Dexter dans une mini-série de 10 épisodes que quasiment personne n’avait vue venir. Surprise, motherf***ers !

Dexter 
8 saisons – 96 épisodes de 50′ environ.
Disponible sur MyCanal. 
Dexter : New Blood le 7 Novembre sur Showtime

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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