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On a revu pour vous … le pilote de la série L’arme fatale

Adaptation de la franchise ultra célèbre, Lethal Weapon (L’arme Fatale) était attendue au tournant. Que vaut le pilote de cette série casse gueule par excellence ?

L’arme fatale : un film culte

Quand le producteur Joel Silver achète pour 250.000 dollars le script d’un jeune scénariste de 23 ans, Shane Black, intitulé Lethal Weapon (L’arme fatale en VF), il ne se doute pas encore qu’il a touché le jackpot. Le réalisateur Richard Donner (Superman) est engagé pour le porter à l’écran avec dans les rôles principaux le comédien australien Mel Gibson, qui sort de la trilogie Mad Max de George Miller et Danny Glover. Quand le film arrive sur les écrans en 1987, il remet le buddy cop movie sur la plus haute marche du podium grâce à un box-office nord-américain triomphal suivi d’un succès mondial.

D’une précision chirurgicale et d’une intensité dramatique inattendue le scénario est un petit bijou transcendé par l’art de la punchline que Shane Black maîtrise à merveille. L’interprétation allumée et puissante de Mel Gibson est saluée de toutes parts et la chimie de son duo avec Danny Glover est un régal. Ajoutons à cela la bonne dose d’humour et de scènes d’action impressionnantes et vous obtenez un blockbuster de haut vol. Suivront trois autres volets certes inégaux mais au minimum plaisants, ayant surtout le bon goût de conserver la même équipe de base en ajoutant de ci de là de nouveaux personnages qui se greffent à ce qui devient une grande famille.

Du cinéma à la télévision

Hollywood n’ayant peur de rien, et 2016 connaissant l’apogée en terme de remakes et autres reboots, la franchise pointait son nez à la télévision dans une adaptation extrêmement redoutée par les fans de la première heure.

Martin Riggs, flic texan et ancien de la Marine, perd sa femme et son bébé et déménage à Los Angeles pour repartir de zéro. Il devient le co-équipier du détective Roger Murtaugh, qui a récemment subi une crise cardiaque « bénigne » et doit à tout prix éviter les situations de stress. Un duo de choc qui risque de faire des étincelles.

Disons le d’emblée nous n’avions pas d’à priori négatif à découvrir Lethal Weapon, mais plutôt une collection complète d’à priori EXTRÊMEMENT négatifs. Comment redonner vie à une franchise tellement installée dans la pop culture et identifiée viscéralement au cinéma de la fin des années 80 et du début des années 90 sans se prendre violemment les pieds dans le tapis ? Comment passer après le duo on ne peut plus charismatique de Mel Gibson et de Danny Glover ? Impossible sans doute si l’on se pose en ayatollah opposé à toute nouvelle version mais c’est dans l’inconscience de l’équipe créative mais aussi dans sa conscience que le média et le terrain à défricher sont différents, que réside certainement le fait que l’on ne puisse pas dire que le résultat soit une catastrophe.

Au bout du compte Lethal Weapon n’est pas L’arme Fatale. Elle en reprend certes les caractéristiques emblématiques des films (le côté tête brûlée de Riggs, celui chef de tribu de Murtaugh entre autres) mais elle propose autre chose que ce que les trailers laissaient présager. Elle n’est pas juste la resucée appliquée des films de Richard Donner et notamment du premier et du second avec le ton sous-jacent des volets 3 et 4, mais plus globalement elle ressemble à une espèce de mash-up de décennies de duos de flics découverts au cinéma et à la télévision. Une recette déjà appliquée des milliers de fois ce qui rend la série impersonnelle et sans imagination mais paradoxalement elle peut pourtant se targuer de ne pas être désagréable à regarder. C’est un divertissement efficace, sans fioritures, drôle parfois, et qui file à toute allure sans que l’on s’ennuie.

On valide ou pas ?

Passé la surprise de ne pas assister à une véritable catastrophe et en essayant d’analyser à froid ce pilote, on peut établir plusieurs constats. D’abord que le duo Clayne Crawford-Damon Wayans fonctionne plutôt pas mal. Leur jeu du chat et de la souris et leur entente passe bien à l’écran et on y croit, condition sine qua non pour s’immerger un tant soit peu dans le récit et pour éprouver de l’empathie envers nos deux protagonistes. Mais si le duo marche bien, Clayne Crawford est paradoxalement dénué de charisme et dès qu’il se retrouve seul au centre des scènes, son jeu stéréotypé et son manque d’envergure ressortent avec plus d’acuité. Damon Wayans ne fait rien qu’on ne l’ait déjà vu faire, mais il le fait bien et son Murtaugh est assez réussi.

Le souci d’écriture de la série à ce stade réside entre autres dans le manque d’envergure des personnages secondaires qui sont plus des silhouettes qu’autre chose. Les femmes notamment (Jordana Brewster, Keesha Sharp…) sont réduites à leur condition féminine et n’ont malheureusement pas grand-chose à jouer et un personnage féminin fort, en phase avec l’évolution narrative actuelle fait défaut à la série pour qu’elle soit ancrée dans son époque et ne semble pas archaïque. De plus, une intrigue avec plus de moelle et des enjeux narratifs intenses ne seraient pas de trop car ce premier épisode repose sur une enquête dénuée du moindre intérêt dont on voit chaque étape arriver avec des longueurs d’avance.

L’arme fatale
Dès le 1er mars sur SerieClub 21h

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Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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