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On a vu pour vous : Sleepy Hollow, une nouvelle ère en saison 4 ?

La saison 4 de Sleepy Hollow marquera-t-elle le renouveau de la série ? Rien n’est moins sûr, malgré les changements opérés dans le premier épisode.

C’est quoi, Sleepy Hollow ? Lorsqu’une série d’évènements mystérieux se produit dans la petite ville de Sleepy Hollow, le lieutenant Abbie Mills (Nicole Beharie) a bien du mal à croire que des forces surnaturelles sont à l’œuvre. La mort de son collègue et mentor, massacré par un cavalier sans tête, la contraint à se rendre à l’évidence. Au même moment, Ichabod Crane (Tom Mison) revient à la vie, plus de deux cent ans après sa mort : ancien officier britannique, bras droit de George Washington, il a lui-même affronté le cavalier sans tête et les forces des ténèbres, lors de la guerre de sécession… Plongé dans le monde contemporain, il va s’allier à la jeune inspectrice pour empêcher la victoire des ténèbres et sauver le monde de l’apocalypse.

Menacée d’annulation en raison d’une audience toujours plus faible, Sleepy Hollow lutte depuis déjà plusieurs saisons pour sa survie et la reconduction semblait très improbable. Contre toute attente, la Fox a pourtant commandé une quatrième saison, permettant à Ichabod Crane de poursuivre son combat, d’une part contre la fuite des spectateurs, et d’autre part contre les cavaliers sans tête, les goules, les fantômes, les démons et toute l’engeance surnaturelle  qu’il connaît bien pour l’avoir déjà affrontée deux siècles plus tôt, aux côtés de George Washington, de Betsy Ross et de Benjamin Franklin…

Le premier épisode de cette nouvelle saison avait la lourde tâche de relancer la série, qui s’était achevée l’année dernière sur un final ressemblant furieusement à une conclusion définitive – avec, notamment, la mort d’un des personnages principaux. Sleepy Hollow avait donc une opportunité de se réinventer, d’initier avec cette saison 4 une nouvelle ère pour corriger les erreurs du passé.

Et effectivement, cette nouvelle saison pose les bases d’un changement radical. Pour commencer, Ichabod quitte Sleepy Hollow et se retrouve à Washington : enlevé par une organisation secrète, il parvient à s’enfuir mais se retrouve immédiatement aux prises avec un démon, apparemment lié à la décapitation de la statue de Lincoln au Capitole. Au cours de son enquête, il fait la connaissance de Diana Thomas (Janina Gavankar), agent spécial qui reprend le rôle de l’acolyte laissé vacant par Abbie Mills. Mère célibataire, elle élève seule sa fille Molly – une gamine d’une dizaine d’années, frappée de mutisme mais qui entretient visiblement un lien étrange avec Ichabod, qu’elle n’a pourtant jamais vu. Dans le même temps apparaissent deux autres nouveaux personnages : Jake et Alex, sortes de geeks employés de l’Agence 355, un département négligé par l’Etat et qui compile des données sur les forces maléfiques menaçant la sécurité intérieure. Confirmant l’adage selon lequel plus on est de fous, plus on rit, Sleepy Hollow nous présente également son « méchant » de la saison, un homme d’affaires nommé Malcolm Dreyfuss (Jeremy Davies), toujours filmé à contre-jour (ça, c’est très mystérieux) et impliqué dans un business louche avec les Chinois et les démons  (c’est mystérieux aussi). Il semble avoir des vues sur Ichabod, qu’il a placé sous surveillance…

Au final, et si l’on excepte Ichabod Crane, le seul personnage rescapé des trois premières saisons est Jenny Mills (Lyndie Greenwood), la sœur d’Abbie, dure à cuire habituée à zigouiller les monstres.

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FOX

Malheureusement, l’arrivée de nouveaux protagonistes ne suffit pas à faire souffler un vent de fraîcheur sur Sleepy Hollow, qui renoue instantanément avec ses travers passés dans un épisode peu convaincant. D’abord, parce que l’introduction de la nouvelle héroïne est en tous points similaire à celle d’Abbie Mills en saison 1 : après la mort de son coéquipier, tué par un démon, elle croise la route de Crane, dont elle se méfie.  Après quelques minutes d’étonnement, la jeune femme est convaincue de l’existence des démons et se résout à faire équipe avec cet excentrique sorti de nulle part, qui semble en connaître un rayon sur les créatures sataniques… La rencontre et la relation ont donc un goût de déjà vu,  tout comme les dialogues stéréotypés. De même, la construction de l’épisode est calquée sur celle à laquelle nous sommes habitués – irruption d’un démon, recherches dans les grimoires, découverte d’un lien avec un personnage du passé (en général George Washington), et affrontement final.

Pour autant, la répétition de la structure et l’idée d’un mélange entre fantastique et Histoire n’est pas forcément un défaut. Cela permet à Sleepy Hollow de perpétuer son style et d’affirmer sa spécificité, avec un ton original ; cette astuce donne aussi l’opportunité de complexifier le personnage de Crane et d’explorer son passé. Mais ici, cela ne fonctionne pas (ou plus), parce que la série a laissé passer sa chance en ne renouvelant pas son contexte et l’environnement dans lequel elle aurait pu développer une narration désormais codifiée. Ce premier épisode laisse certes entrevoir les intrigues à venir et soulève quelques questions, mais sans parvenir à relancer l’intérêt. Au final, Washington devient une extension de Sleepy Hollow, et les nouveaux personnages ne sont que des avatars de leurs prédécesseurs. Reste Ichabod Crane, à la fois drôle et attachant, interprété par un Tom Mison parfaitement à l’aise dans le rôle, et qui maintient la série à flots. Pas sûr qu’il ait les épaules pour porter à lui seul Sleepy Hollow

Après un final qui concluait péniblement les trois premières saisons, Sleepy Hollow avait l’opportunité de se réinventer. Elle ne fait pour l’instant que déplacer le problème, en changeant le cadre géographique et le nom des personnages. Il est fort improbable que cela suffise à relancer l’intérêt des spectateurs, qui n’a cessé de s’émousser au fil des saisons. Laissons néanmoins une chance à Sleepy Hollowsans se prendre la tête.

Sleepy Hollow – FOX.

Saison 4 en cours de diffusion aux Etats-Unis

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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