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On a vu pour vous … Alex Rider, adolescent et espion du MI-6

Malgré quelques défauts, cette adaptation des romans Alex Rider d’Anthony Horowitz est une bonne surprise, susceptible de plaire à toute la famille. 

C’est quoi, Alex Rider ? Alex Rider (Otto Farrant) est un adolescent qui vit à Londres avec son oncle Ian (Andrew Buchan) depuis la mort de ses parents. Lorsque Ian Rider est assassiné, son neveu découvre non seulement qu’il travaillait pour le MI6, mais aussi que lui-même a été, toute sa vie et sans le savoir, préparé à prendre sa suite. Sous la pression du chef des opérations spéciales (Stephen Dillane ), Alex rejoint les services secrets. Il est alors envoyé en tant qu’infiltré à Point Blanc, un sévère internat des Alpes françaises où sont accueillis de riches adolescents avec de problèmes de comportement. A mesure qu’Alex approfondit son enquête, il découvre que les élèves sont en fait au cœur d’un complot plus large et plus inquiétant, lié à la mort de son oncle…

En lisant le synopsis de Alex Rider, on se dit qu’il s’agit sans doute d’une série d’espionnage pour ado. Et c’est le cas… mais pas seulement. Oubliez le film Alex Rider: Operation Stormbreaker (en 2007, et de toute façon dispensable) , oubliez que les livres à l’origine de la série sont classés en littérature jeunesse et imaginez plutôt un jeune Ethan Hunt dans la saga des films Kingsman. Vous y êtes : Alex Rider, c’est à peu près ça. 

Le personnage est né sous la plume de l’écrivain britannique Anthony Horowitz, auteur de littérature policière et d’espionnage qui a notamment écrit la suite des aventures de – excusez du peu – Sherlock Holmes et James Bond. La première saison de la série, qu’il a coécrite avec Guy Burt (Les Borgia) reprend des éléments du premier roman Stormbreaker mais surtout du deuxième, White Point. Or, Horowitz ayant initialement prévu de publier le deuxième roman avant le premier, il profite en quelque sorte de la série pour reprendre son plan narratif original. Non sans une certaine autodérision, comme lorsque Tom, le meilleur ami d’Alex, évoque un film d’espionnage en expliquant que de toute façon,  « le livre était bien meilleur »… 

Alex Rider est une pure série d’espionnage qui reprend les grands codes du genre : une esthétique et une intrigue aux ressorts classiques, des scènes d’action, du suspense, certains personnages qui répondent aux grands archétypes. En revanche, l’originalité qui infléchit l’ensemble vient de l’âge de notre héros. Alex est un adolescent (12 ans dans les romans, 16 ans dans la série) qui possède toutefois une certaine maturité. Très bien interprété par Otto Farrant, c’est un personnage charismatique auquel on s’attache vite, notamment en raison de son inexpérience, de ses fragilités et de son passé douloureux. Il est notre porte d’entrée dans ce monde de l’espionnage dont il ignore à peu près tout, qu’il va pourtant rapidement devoir appréhender et maîtriser s’il veut découvrir qui est responsable de la mort de son oncle et accessoirement sauver sa peau.

Alex Rider, bienvenue à Point Blanc

Certes, la série comporte quelques faiblesses ou facilités, précisément dues à ce mélange des genres entre espionnage et série s’adressant à des adolescents ou jeunes adultes. Il y a des moments où les scénaristes tirent le meilleur parti des deux registres, d’autres où ils n’y parviennent pas totalement. Ainsi, on passe assez vite sur les élèves de Point Blanc et les raisons pour lesquelles ils sont dans cet internat,  les « méchants » ont tendance à tomber dans le stéréotype et on regrette que le meilleur ami de Alex, Tom (génial Brennock O’Connor),  ne soit pas davantage présent  pour apporter une petite note de légèreté avec sa maladresse et sa naïveté.  Surtout, comme on peut le deviner, le scénario n’est pas vraisemblable ni même réaliste : il consiste surtout à lancer notre jeune héros dans une mission comportant une succession de scènes d’action, de rebondissements, de situations incroyables et de tension soutenue. 

Ce qui ne signifie pas que la série soit mauvaise. Car d’emblée, le rythme est soutenu et l’histoire se met rapidement en place. La série pose d’abord le contexte et l’événement qui va déclencher toute l’intrigue de la saison, soit la mort de Ian Rider ; on suit ensuite le recrutement et l’entraînement de notre jeune héros ; le troisième épisode plonge au cœur de l’intrigue de la saison, avec l’entrée d’Alex  à Point Blanc alors  qu’il entame sa mission. A partir de là, on bascule dans une histoire d’espionnage classique,  mais qui joue habilement avec la double nature de son héros : un adolescent qui, sans le savoir, a été préparé à travailler dans le monde des services secrets et dont on a aiguisé le sens de la déduction, les aptitudes au combat ou d’autres compétences.  

Alex, le teen James Bond recruté par le MI-6

Dès lors, et si l’on accepte le postulat de départ avec cet adolescent-espion, Alex Rider révèle sa grande qualité – à savoir sa dimension intergénérationnelle.  S’il n’y a aucune scène explicitement violente, il y a toutefois des bagarres, des coups de feu, des morts et surtout des scènes époustouflantes, dont une course poursuite dans la neige en guise de point culminant. C’est donc une série qui s’adresse à un large public : les plus jeunes s’identifient facilement au héros et apprécieront certainement les intrigues typiquement adolescentes se déroulant au sein de Point Blanc (on se croirait parfois dans l’Internat) , mais également les adultes avec en toile de fond une histoire d’espionnage parfaitement maîtrisée et qui dose habilement complot, scènes d’action, suspense et émotions.

D’ores-et-déjà renouvelée pour une deuxième saison, Alex Rider est un thriller aussi plaisant qu’efficace. Avec son héros adolescent impliqué dans des aventures et des missions d’espionnage classiques, voilà une série divertissante susceptible de plaire à toute la famille. Alex Rider, c’est un  jeune Ethan Hunt plein de ressources, capable de se sortir des situations les plus périlleuses… mais qui garde encore les attitudes et réactions typiques de l’adolescence. C’est charmant, léger mais aussi prenant. 

Alex Rider
10 épisodes de 45′ environ.
Sur OCS à partir du 8 Juin. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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