Bienvenue à Suburbicon le nouveau film réalisé par George Clooney et écrit par les Frères Coen fera débat mais on vous donne trois raisons d’aller le voir
Mais c’est quoi déjà… Bienvenue à Suburbicon ? Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence… Bienvenue à Suburbicon.
3 raisons pour voir Bienvenue à Suburbicon
Raison N°1 : Pour le ton
Si George Clooney a une filmographie diverse et variée (Good night and Good luck, Les Marches du pouvoir, Monuments Men…), son sixième long métrage est vraiment inattendu. Avec un ton décalé et un humour trempé dans l’acide, il nous offre un film d’une noirceur totale alors que l’on s’attendait à découvrir une comédie estampillée sixties. Tout l’aspect aseptisé que le film aurait pu véhiculer est gommé très rapidement par une tonalité iconoclaste et une vision abrasive de la famille qui fera grincer des dents. Sous le vernis brillant une réalité bien différente se profile et c’est un jeu de massacre à la fois jouissif et dévastateur qui va se dérouler sous nos yeux ébahis. Surprenante version du rêve américain qui déraille, Bienvenue à Suburbicon propose une histoire d’une apparente banalité avant de la transcender en prenant une toute autre direction qui en étonnera plus d’un.
Raison N°2 : Pour le scénario
Le ton décalé et le traitement apposé s’expliquent dès lors que l’on constate que le film est co-écrit avec les frères Coen. Bienvenue à Suburbicon porte incontestablement leur patte, cette manière de distordre la réalité pour montrer autre chose que ce l’évidence voudrait nous faire voir. Les situations absurdes, la noirceur intrinsèque des personnages, l’humour décalé, tout cela concourt à mener le spectateur à ressentir un malaise latent devant tous ces êtres dénués de morale et capables du pire. Mêlant les influences (on pense notamment à Assurance sur la mort, à Mississipi Burning ou à la série The Wonder Years, voire même à plusieurs films des Coen…), le script est savamment orchestré et doté de quelques scènes diaboliques réjouissantes et d’un cynisme total, que l’on appréciera dès lors que l’on a un peu d’appétence pour l’humour noir et trash.
Raison N°3 : Pour Matt Damon et Julianne Moore
Saluons les performances de Matt Damon et Julianne Moore. Les deux comédiens livrent des prestations réellement enthousiasmantes. Matt Damon, totalement à contre-emploi, nous régale avec ce personnage à la duplicité et à la noirceur profondes. Il est incroyable de veulerie et sait proposer des nuances dans un jeu jamais stéréotypé, démontrant que sa palette est vraiment très large. Julianne Moore, dans un double rôle, s’en sort elle aussi magnifiquement. Après l’émotion qu’elle véhiculait dernièrement dans Le Musée des Merveilles, elle impose elle aussi la versatilité de son (ses) personnage(s) en étant la digne héritière de ces héroïnes de film noir qui firent le bonheur du cinéma américain des années 50 et 60. Deux acteurs au CV impressionnant (auxquels il faut ajouter le génial Oscar Isaac dont la performance est remarquable) qui donnent à Bienvenue à Suburbicon sa singularité et sa propension à devenir au fil des minutes une comédie noire corrosive.
Les années coup de coeur meets Assurance sur la mort et Mississipi Burning!Avec #BienvenueASuburbicon Clooney et les Coen passent au vitriol la banlieue américaine dans un réjouissant jeu de massacre d’une noirceur peu commune
Bienvenue à Suburbicon de George Clooney – En salles le 6 décembre 2017