Nouvelle année, nouvelle série avec Erica, adaptation des romans de Camilla Läckberg avec Julie de Bona et Gregory Fitoussi.
C’est quoi Erica ? Erica Faure, 41 ans, est une écrivaine à succès de romans policiers. De retour dans sa ville natale pour vider la maison de ses parents décédés, elle découvre le corps sans vie d’Alexandra, sa meilleure amie d’enfance, les veines entaillées. Convaincue que ce n’est pas un suicide, Erica se lance dans une enquête où passé et présent s’entremêlent. Cependant, c’est surtout sa rencontre avec le capitaine Patrick Saab qui va bouleverser sa vie.
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L’essentiel
Avec sa nouvelle série Erica, TF1 adapte une héroïne éponyme des romans de Camilla Läckberg et son partenaire / amant : Erica Falck et Patrik Hedström. Tout en gardant les prénoms qui ont fait la renommée du binôme, la série est une véritable adaptation : elle transforme des parties de l’histoire. Si chaque soirée est bâtie en double épisode adaptant un roman (le premier double épisode adapte le premier roman « La princesse des glaces« ), les personnages comme leur environnement ont radicalement été changés. Ainsi Erica et Patrick ne sont plus ici amis d’enfance mais se rencontrent lors de la première enquête. Quant au cadre, fini les pays nordiques, place à la côte atlantique ce qui donne un cachet certain à la série. Chaque épisode mêle une enquête assez sombre (mais si où on a parfois l’impression que la série a levé le pied sur cette noirceur) et l’histoire d’amour entre Erica et Patrick. Fini ici la question que l’on met en place dans toutes les séries aujourd’hui : finiront ils ensemble ? La réponse est tranchée dès le début et la série ambitionne alors de raconter autre chose.
A noter que le personnage a déjà été porté à l’écran dans « Isprinsessan » pour la chaîne SVT
Soirée 1 : le roman « La princesse des glaces » est porté à l’écran
Soirée 2 : le roman « Le prédicateur » est porté à l’écran
Soirée 3 : le roman « Le tailleur de pierres » est porté à l’écran sous le titre « Le semeur de cendres« .
« On a zappé la comédie romantique pour arriver aux couches et au bébé qui pleure »
Cette adaptation des romans cultes de Läckberg est née de deux auteurs Julien Magnat et Sylvain Caron (Rivière-Perdue) qui ont eu ainsi la lourde tâche de transposer ces romans dans un environnement et un lieu différent pour en faire une série procédurale teintée de ce qu’il faut de comédie romantique (mais dont les codes auraient été zappés comme précise Erica elle-même dans l’épisode 5). L’écriture de la série est ainsi différente de ce que l’on peut faire d’ordinaire, chaque fin de roman (donc de soirée) marquant une ellipse dans la vie des deux héros. Les auteurs auraient pu choisir de séparer cette écriture propre aux romans et d’adopter la leur, plus proche de ce que l’on voit à la télé mais ils ne l’ont pas fait. Chaque adaptation peut donc se voir comme une soirée indépendante et même si le feuilletonnant est là, il ne perturbe pas une narration globale voulue comme « isolée ».
L’auteur de ces lignes n’a pas lu les romans d’origine mais peut sans nulle doute affirmer que globalement, Erica est une bonne série dont l’efficacité est certaine. On est tout à la fois pris dans les enquêtes qui ont ce qu’il faut de complexité pour nous tenir en haleine, mais aussi attachés aux personnages. Notamment le binôme central magnifiquement campé par Julie de Bona et Gregory Fitoussi, un couple à la Bones qui matche dès qu’on les met en contact l’un de l’autre. Grégory Fitoussi avec un look qui lui va si bien, campe un héros à l’américaine des plus efficaces. Quant à Julie de Bona, elle trouve dans cette série un personnage qui lui va aussi terriblement bien tant elle se montre pétillante en campant une héroïne de romcom plongée dans du polar. Son personnage comme son look ont été parfaitement pensé en amont pour donner un vrai style à cette héroïne d’aujourd’hui. Ce que l’on retiendra et qui est la toile de fond dans ces 6 épisodes c’est son rapport à la maternité et ce à différents stades de sa vie. Ses questionnements face à ce groupe de « mamounettes » donne à Erica une profondeur qui fait un bien fou.
La mise en scène de la série est une nouvelle fois parfaitement réussie par Frédéric Berthe qui avait déjà montré dans Tout pour Sarah combien il savait merveilleusement mettre en image cette région ouest de la France, lui donnant un petit effet « ville américaine » des plus réussis. On aime aussi le travail effectué sur la photo avec une vraie identité donnée à la série dès les premières minutes.
Si globalement Erica se démarque d’autres productions par un style et une identité qui lui est propre, si le binôme central de la série est vraiment réussi, on aura quelques réserves sur le ton de la 3e adaptation (épisodes 5 et 6). Si la série fonctionne c’est parce qu’elle fait un pas de côté par rapport à la partie comédie romantique en assumant de ne pas aller là on l’attend, la dernière soirée plonge davantage dans un ton propre à beaucoup de séries françaises à coup de belle-mère envahissante ou autres effets plus faciles. De la même manière, il faudrait qu’on arrête de penser les castings dans leur globalité (en dehors des rôles principaux) par des cases à remplir avec des visages connus (si possible de la chaîne). Un guest de temps en temps ne nuit pas à une série mais dans le cas qui nous intéresse, c’est un véritable défilé. Et c’est presque dommage dans une série où l’on raconte comment de si nombreux drames peuvent survenir dans un lieu unique, on ne laisse pas la possibilité d’aller caster davantage de nouveaux visages (un peu comme cela se fait dans les séries anglaises).