France 3 va rediffuser dès le 1er juin sa saga, Jugée coupable, portée par Garance Thenault. Faut-il se laisser porter par cette saga ?
C’est quoi Jugée coupable ? Lorsque Lola Brémond, 25 ans, se présente à l’hôtel des Roches Blanches pour un entretien d’embauche, elle déchante très vite : il n’y a jamais eu d’entretien de prévu. Accueillie fraîchement par Inès Leroux-Battaglia, la propriétaire de l’hôtel, elle ne comprend pas. Elle reçoit alors un message qui lui intime l’ordre de lire le journal local et elle y découvre qu’un crime terrible a eu lieu précisément vingt-cinq années plus tôt et qu’il a terriblement marqué la région ! Mais, surtout, la victime a une ressemblance physique frappante avec elle et pour cause…, elle va découvrir qu’elle est sa véritable mère, une jeune femme dont la rumeur, prompte à juger, dit qu’elle avait bien cherché ce qui lui était arrivé … C’est le début d’une affaire qui, dans un climat inquiétant de vengeance et de meurtres, va plonger Lola dans un passé dont elle ignorait tout ! Une enquête sur l’identité de son père mais également de l’assassin de sa mère ainsi qu’une quête existentielle à la découverte de sa propre histoire.
Jugée coupable, nouvelle intrigue estivale de France 3
Moins présente depuis le milieu des années 2000, les sagas de l’été font petit à petit leur grand retour sur nos écrans, essentiellement sur France 3 qui a proposé ces dernières années des séries comme Jeux de dames, Noces rouges. Sur les autres chaînes, ce sont les feuilletons quotidiens qui ont supplantés ces séries, n’hésitant pas, à la manière de Plus belle la vie par exemple, à baptiser « saga de l’été », leur grande arche estivale. Mais les chaînes semblent préférer miser sur des sagas de la rentrée comme Le temps est assassin (TF1).
Jugée coupable diffusée sur France 3 répond parfaitement aux codes du genre : des secrets de famille qui refont surface, un casting de visages connus du grand public (Jérôme Anger, Alexis Loiret ou encore Elodie Frenck), associés à une nouvelle « reine de la saga » comme le furent des comédiennes comme Claire Keim, Ingrid Chauvin, ici Garance Thenault, et enfin des twists qui ne manquent pas à chaque épisode avant LA grande révélation finale. Pour répondre à ce cahier des charges, la production a fait appel à Franck Ollivier, rompu à l’exercice puisqu’il a signé lui même La vengeance aux yeux clairs et surtout Zodiaque sur TF1. Le point de l’héritage (et donc les secrets) porté d’une génération à l’autre est très présent dans cette nouvelle série. Franck Ollivier l’explique ainsi lors de la présentation à la presse de la série : « J‘avais des notes sur lesquelles étaient inscrites la phrase leitmotiv de la série à savoir « Les enfants paieront pour les crimes de leurs parents« . Etonnant quand on sait que c’est mot pour mot le message reçu par Gabriel St André dans le tout premier épisode de Zodiaque, série écrite par … Franck Ollivier. Comme souvent, la présence d’un « corbeau » qui dévoile les secrets à l’héroïne s’y trouve également présente, ressort dramatique puissant et largement emprunter à la « vraie vie » puisqu’on la retrouve notamment dans la dramatique affaire du petit Grégory.
Une série efficace et une nouvelle héroïne magnétique
Si Jugée coupable s’inscrit dans les pas d’un héritage télévisuel plus qu’elle ne le réinvente, elle le fait bien. L’intrigue est bien menée, sans temps mort, avec des rebondissements qui ne nous laissent jamais de côté et ne manquent pas de nous surprendre même si certains sont plutôt attendus. Grégory Ecale signe une réalisation enlevée, rythmée par les découvertes de Lola sur son passé. Depuis que les sagas ont adopté le format 52 minutes, elles ont sensiblement gagné en efficacité et cela se ressent assez vite. L’intrigue ne traîne jamais, dès les premiers instants de l’épisode 1, le spectateur est immergé dans la série pour ne plus être lâché avant la toute fin de l’épisode 6.
Côté casting, certains s’en sortent mieux que d’autres à l’image de Jérôme Anger dont le personnage trouble est délicieusement incarné par l’acteur qui semble prendre du plaisir à camper les patriarches un poil retord. A ses côtés, les personnages sont des archétypes de la saga, pas trop de surprises, mais on ne boudera pas son plaisir car cela fonctionne toujours. Mais la grande découverte de la série reste Garance Thenault que l’on retrouve enfin dans un grand principal dans une fiction (malgré de nombreuses apparitions dans beaucoup de séries depuis ses débuts dans Plus belle la vie). Magnétique au possible, son jeu épuré, naturel (tellement naturel qu’elle donne le sentiment d’être et de ne pas jouer) lui permet de littéralement porter la série et de s’imposer dans une distribution pourtant portée par des comédiens qui n’ont plus rien à prouver. Il est certain qu’il y aura un avant et un après pour la comédienne parfaitement crédible en héroïne de séries. Une vraie révélation.
Ce que l’on retient de Jugée coupable