Le 17 juin, TF1 modifiera son offre de fictions en proposant un pur téléfilm d’action comme on en fait peu : Le saut du diable. Vertige ou pas vertige ?
C’est quoi Le saut du diable ? Paul Vilar, un ancien officier des Forces Spéciales, est un spécialiste de la survie et des sports extrêmes. Séparé de sa femme, il espère se rapprocher de sa fille de 17 ans, Sara, à l’occasion d’une randonnée en montagne. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Sara est témoin d’un meurtre. Paul et elle vont être pris en chasse par des passeurs qui ne reculeront devant rien pour les éliminer. Paul va devoir faire appel à toutes ses ressources pour protéger sa fille et affronter une nature impitoyable tout en échappant aux tueurs lancés à leurs trousses. Les épreuves traversées ensemble achèveront-elles de l’éloigner de sa fille, ou au contraire seront-elles l’occasion d’un rapprochement ?…
On le sait les chaines de télévision aiment deux choses : le polar et la comédie. On peut y ajouter les sujets sociétaux dès lors que l’on sort de cadre de la série et qu’on se tourne vers les téléfilms. Bon on carricature légèrement il y aussi les fresques historiques. En revanche si on veut trouver du genre comme le fantastique ou l’action pure comme les blockbusters américains en font, nos chaînes sont plutôt aux abonnés absents. C’est dire donc que le téléfilm Le saut du diable diffusé le 17 juin sur TF1 relève plutôt de l’originalité et de la proposition courageuse.
Un survival où, traqués par des passeurs sans scrupules, un père et sa fille doivent fuir dans la montagne. Dans le rôle du papa, ancien membre des forces spéciales, on retrouve Philippe Bas à qui le rôle va comme un gant tant on sentait déjà dans Profilage qu’il attendait ce type de rôle. A ses côtés, Maïra SCHMITT, habituée aux fictions de la chaîne puisqu’on l’a vu dans Mention particulière ou Léo Mattéi.
Ca donne quoi au final ? Paul Vilar (qu’incarne Philippe bas) est une croisement entre Mike Horn pour la survie et Gabe Walker, le personnage de Stallone dans Cliffhanger. D’ailleurs, honnêtement sur le papier, Le saut du diable fait grandement penser au film de Renny Harlin sorti en 1993. En ça, le film de TF1 ne propose pas une très grande originalité de traitement. Seuls contre tous, père et fille vont devoir affronter les méchants dans la montagne et notamment dans ce lieu si dangereux qu’est « le saut du diable » (dont on a bien pris soin de nous dire au début qu’il ne fallait surtout pas y aller car c’est le plus dangereux). Cette tension pourrait être palpable car Abel Ferry filme superbement la nature et la montagne mais le scénario désamorce trop souvent les effets qui pourraient mener à des scènes époustouflantes (comme avec ce lieu »si dangereux », ou même le barrage qui le surplombe). Les méchants sont bien méchants mais franchement, on ne fera pas la fine bouche car c’est exactement ce que l’on vient chercher dans ce genre d’histoire. On a envie de voir le héros se battre seul contre tous (comme Stallone affronte la bande de John Lithgow dans Cliffhanger). Et l’ensemble se regarde sans déplaisir comme un bon film d’action l’été même si les clichés du genre sont rarement évités.
Ca fonctionne très bien entre Philippe Bas (qui s’amusent vraiment et ça se voit) et sa fille à l’écran Maïra Schmitt (toujours si lumineuse) et les 90 minutes que dure le film passent très vite. On aurait juste aimé que le téléfilm multiplie plus les scènes vertigineuses comme celle à la toute fin. Bon d’accord elle est over the top mais c’est ça que l’on veut voir. En tout cas davantage que les traditionnels moments où, bien que poursuivis par des passeurs armés de fusils de chasse et un barrage qui menace de se déverser sur eux, père et fille prennent le temps d’avoir des discussions profondes et de régler leurs problèmes de famille.
Au final, Le saut du diable n’est pas exempt de défauts mais se déguste comme un bon divertissement d’été agréable et qui renouvelle l’offre d’ordinaire proposée en ouvrant nos fictions à l’action pure. On ne va pas s’en plaindre !