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On a vu pour vous… la troisième saison de The bear (Disney+)

La nouvelle saison de The bear reprend les ingrédients qui ont fait son succès, avec une approche subtilement différente et plus introspective.

C’est quoi, The bear (saison 3) ? A Chicago, le restaurant The Bear est ouvert. Mais malgré l’afflux de clients, la situation est loin d’être idéale. Après sa rupture avec Claire, Carmen (Jeremy Allen White) est en plein doute et traverse une période de remise en question ; Sydney (Ayo Edebiri) est obligée de gérer les tensions exacerbées entre le chef et Ritchie (Ebon Moss-Bachrach) en salles ; les dépenses excèdent les bénéfices. Au sein de la brigade, chacun cherche sa place dans l’établissement – dont le succès et le financement dépendent en grande partie des futures critiques gastronomiques que Carmen attend avec une anxiété croissante.

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Une série qui a gagné en popularité

Lancée en toute discrétion en 2022 (et disponible en France sur Disney+), The bear n’a pas tardé à faire parler d’elle. Bien que confidentielle, la série créée par Christopher Storer avait attiré l’attention dès le départ, mais c’est avec la deuxième saison – dont deux épisodes au moins peuvent être qualifiés de chefs-d’œuvre – que sa popularité a explosé. Les dix Emmy Awards remportés en janvier 2024 (et la campagne publicitaire très hot de Jeremy Allen White pour Calvin Klein…) ont achevé de la mettre en pleine lumière.

Le succès est largement mérité. Pour raconter l’histoire de Carmen Berzatto, chef d’un restaurant prestigieux qui reprend le modeste steakhouse familial à Chicago après le suicide de son frère, The Bear a su nous plonger dans  le quotidien vertigineux et anxiogène des cuisines tout en explorant progressivement les rêves, les tourments et l’évolution de ses personnages. Avec une mise en scène souvent astucieuse et une narration impeccable passant du drame à l’humour et de la tension à l’émotion, elle a ainsi imposé son style (dont  l’utilisation obsessionnelle du mot « chef » dans les dialogues.) 

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Les mêmes ingrédients

La troisième saison de dix épisodes ne fait a priori rien de neuf. C’est d’ailleurs un reproche émis par certains critiques qui ont jugé que la série se répétait. Et il est vrai qu’on retrouve des scènes qui auraient pu figurer dans les saisons précédentes. Remplie de dialogues explosifs, de scènes de tension et d’engueulades, la première se concentrait sur les tensions dans les cuisines du steakhouse ; la deuxième sur l’ouverture du restaurant The bear tout en creusant la personnalité des différents personnages dans des épisodes plus intimistes et plus paisibles. 

Ces nouveaux épisodes opèrent une fusion entre les deux. Les séquences en cuisine en plein coup de feu, sont toujours aussi bruyantes et mouvementées ; on crie toujours autant, même en plein service ;  un épisode entier est consacré à Tina ; Ritchie doit faire face à un bouleversement familial ; Sydney est confrontée à un dilemme quant à sa carrière… Entre le stress et les hurlements en cuisine d’un côté, et les scènes plus intimes qui mettent en lumière l’état d’esprit des personnages, The bear n’oublie pas non plus quelques moments comiques pour relâcher la tension, principalement grâce au duo Neil et Ted (Mattie Matheson / Rickie Staffieri). Et toujours une bande-son délicieuse, comprenant notamment Nine Inch Nails, Van Morrison ou Otis Redding.

The Bear
Sydney, obligée de jouer les médiatrices…

On retrouve aussi la même galerie d’acteurs brillants. Même le talent d’un Jeremy Allen White, magnifique dans ce rôle intense, n’éclipse pas celui de ses partenaires – auxquels s’ajoute une poignée de guests. Citons Jamie Lee Curtis, Will Poulter, Olivia Colman ou parmi les nouveaux venus, un John Cena irrésistible. 

Une saveur légèrement différente

L’intrigue de The bear est toutefois moins intense, plus diluée que précédemment. Sans doute pour deux raisons. D’abord, on sent que cette saison a été écrite en même temps que la suivante, et elle fait presque office de long prélude à la suite. Ensuite et surtout, The bear adopte un angle inédit, plus introspectif et subjectif. 

Le premier épisode est à ce titre emblématique. Comme d’autres séquences au fil de la saison, il se déroule intégralement dans l’esprit de Carmen, quasiment sans dialogues. Après les événements de la saison précédente, le chef est hanté par ses souvenirs, ses doutes, ses pensées intrusives qui tournent en boucle sans chronologie ni cohérence, du passé au présent et vice-versa. A travers des flash-back, il revit sa formation sous les ordres de plusieurs chefs plus ou moins bienveillants, ses disputes avec son frère (Jon Bernthal), le repas de Noël tragique de la deuxième saison, sa rupture amoureuse… 

Dans la tête de Carmy

La série prend ainsi le temps de sonder la psychologie de son héros, de détailler les circonstances qui ont fait de lui cet homme aussi génial et tyrannique en cuisine que perturbé dans la vie. Mais elle aborde aussi frontalement une problématique sous-jacente jusqu’à présent : la persistance et l’impact de certains traumatismes. The Bear nous a montré jusqu’ici un Carmen écrasé par un environnement de travail chaotique et exigeant, où les sacrifices, la pression et les altercations étaient indispensables pour viser la perfection. Épuisé par la frustration, la colère, la tristesse et l’anxiété, il se pose une autre question : peut-on faire les choses différemment ? Est-il possible de nourrir ses ambitions d’une manière moins destructrice ? D’accepter de lâcher prise, de ne pas tout contrôler ? Et si le bonheur était à ce prix ? Ce n’est pas le seul thème de la saison, mais c’est celui qui apporte un rayon de lumière et atténue la dramatisation oppressante à laquelle nous étions habitués. 

Si objectivement,  The Bear est moins intense et moins chaotique que précédemment, s’il manque sans doute cette fois-ci des épisodes aussi forts et marquants qu’en deuxième saison, elle n’en reste pas moins excellente. Elle  reprend certes les ingrédients désormais familiers qui ont fait son succès, avec les grandes scènes de tension et les moments plus intimistes, mais elle adopte surtout un regard différent, plus introspectif, sur son héros Carmen. Un changement subtil, intelligent et même brillant, pour ce qui apparaît comme une saison de transition avant la quatrième déjà annoncée. 

The bear
Saison 3 – 10X 30′ environ.
Sur Disney+.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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