Le parfum du bonheur ou l’adaptation en mini série de Virginie Grimaldi, arrive sur France 2. Pour un résultat au delà de nos espérances.
Pauline, 38 ans, refuse de faire le deuil de son couple et de tirer un trait sur ses dix ans de mariage avec Ben. Persuadée qu’il est l’homme de sa vie, Pauline va tout faire pour le reconquérir, entre tentatives folles et absurdes et évocation émouvante de leurs souvenirs. Sourde aux inquiétudes de sa famille et de ses amis, elle se fixe la fin de l’été pour y parvenir. Que s’est-il passé entre leur rencontre drôle et poétique et la fin a priori inexplicable de leur mariage ? En revenant sur les moments fondateurs de sa relation avec Ben, Pauline est amenée à interroger sa propre histoire et à déterrer les non-dits familiaux.
FESTIVAL DE LA FICTION 2025
L’essentiel
C’est la grande tendance du moment, l’adaptation en séries de livres populaires. La saison a commencé avec la diffusion à succès sur TF1 de Rien ne t’efface de Michel Bussi et se poursuivra avec du Franck Thilliez (Il était deux fois) ou Xavier Dorison (Les sentinelles). Mais l’adaptation de l’un des romans de Virginie Grimaldi, Le parfum du bonheur, est un événement que le Festival de la Fiction a bien perçu puisqu’il lui a confié la présidence du jury cette année. C’est la scénariste Samantha Mazeras qui a écrit l’adaptation en séries et Baya Kazmi en a assuré la réalisation.
C’est un casting riche qui donne vie à cette histoire, à commence par le couple central, Caroline Anglade et Xavier Robic, mais aussi Michel Boujenah et Michèle Bernier, Felix Moati ou Alex Vizorek. On ne va pas se mentir : nous n’attendions absolument rien de cette histoire et de cette série, on s’attendait à un petit histoire non dénuée d’intérêt mais qui ne saurait jamais nous emporter. Une petite fiction sans prétention mais qu’on oublie aussi vite qu’on l’a vu.
C’est tout le contraire que l’on a vu et on est même déçu : France 2 a entre les mains son « This is us » et la série est (malheureusement) évacuée en 4 épisodes. On en voulait tellement plus !
On aime ?
A l’image des photos qui mettent en avant la série et que l’on partage ici, Le parfum du bonheur est une série sur deux personnes qui s’éloignent l’une de l’autre après avoir été celles qui comptent le plus. Et cette histoire d’amour qui se perd de vue avec le temps est un upercut que l’on reçoit en la regardant. D’une simplicité confondante, c’est précisément ce qui en fait une histoire bouleversante et universelle. C’est tout simplement un petit bijou d’émotion pure qui pourrait sans arrêt sombrer dans le pathos, le mielleux mais n’y va jamais car l’intelligence de l’écriture, de la mise en scène et du jeu, l’emmène justement ailleurs. Elle l’emmène précisément là où tout le monde peut vraiment se reconnaître, dans la plus petite situation. Malgré la présence de tètes d’affiche, tous s’oublient pour donner vie à des personnages dont la justesse ne cesse de nous bouleverser. Et à des situations dans lesquelles chacun pourra se retrouver.
Comme dans This is us, Le parfum du bonheur démarre sur une histoire qui a l’air d’être simple, banale même. Et même si elle le fait bien, on peine à comprendre où l’histoire veut nous emmener. C’est même troublant de voir en 2025 une femme être à ce point dépendante de l’homme qu’elle a aimé. Mais comme son homologue américain, la série de France 2 bascule dans autre chose à deux reprises grâce à un twist « à la This is us premier épisode » soit un rebondissement simple mais qui redéfinit tout, un rebondissement qui redéfinit ce que l’on nous donne à voir depuis le début. Face à ce déferlement émotionnel, Le parfum du bonheur prend un autre tournure, une autre facette. Elle est simplement le contraire de ce vers quoi on l’entraînait. Ce n’est pas l’histoire d’une femme qui est dépendante de son amour, mais celle d’une femme qui tente juste de s’en affranchir pour être « libre » et sans doute enfin heureuse. Pour filer la métaphore du bateau dont il est beaucoup question, la corde qui maintient le bateau à quai est celle qui l’empêche en réalité d’aller de l’avant.
Un casting absolument remarquable
La série est l’art des personnages. Ca n’a jamais été aussi vrai que dans Le parfum du bonheur qui redonne vie à des personnes que l’on avait pas vu aussi proches de nous depuis longtemps. Caroline Anglade et Xavier Robic incarnent un couple proche de la perfection et chacun délivre une prestation à nulle autre pareil, avec Caroline Anglade au sommet de sa forme et de son intelligence de jeu. Face à eux, Michel Boujenah et Michèle Bernier sont les grands parents comme on en voit dans toutes les familles, sauf que dans cette série, ils ne sont pas les faire-valoir des enfants, ils ont leurs envies et leurs problèmes problèmes, comme tout un chacun. A tour de rôle, Boujenah et Bernier traversent leur propre tempête et elle redéfinit ce que la série nous donne à voir : un grand père pas si gâteau que ça, et une grand-mère moins dures qu’elle ne veut le laisser paraître. Et sans en faire trop, c’est un geste, un pas vers l’autre que le changement de manifeste. Ils sont tous les deux absolument bouleversant dans ce qu’ils traversent, des traits de caractère que l’on ne voit pas assez dans la fiction concernant celles et ceux qu’on appelle les séniors. Et ce sont tous ces petits aspects mis bout à bout qui font du Parfum du bonheur une série simple mais sublime.
Face à une fiction française qui valorise souvent les concepts pour marquer les esprits, y compris dans les polars, quel bonheur de voir une série qui revient à l’essentiel : parler de nous !