Présentée lors du Festival Séries Mania, The Swell, série hollandaise catastrophe, débarque sur Sundance TV en septembre. Que vaut le premier épisode ?
C’est quoi The Swell ? Une tempête d’une force sans précédent se dirige droit vers les côtes belges et hollandaises et menace de briser les digues. Alors que les autorités doivent décider d’évacuer les zones situées sous le niveau de la mer, les habitants risquent de se retrouver pris au piège.
Deep Impact, Twister, San Andreas, Le pic de Dante, … On connait tous des films qui mettent en scène de grosses catastrophes naturelles. Gros divertissements, ils nous promettent une avalanche de drames en tous genres servis par une batterie d’effets spéciaux. A la télévision, ces histoires sont beaucoup plus rares, voire quasiment absentes. Soit on se retrouve en amont d’une catastrophe pour mieux l’éviter (Odyssee 5) ou après (comme dans Revolution) pour en examiner les conséquences. Rares sont les séries qui ont mis en scène la catastrophe en elle même. D’abord pour des raisons de budget, ça coûte cher de filmer une typhon, un tremblement de terre ou une éruption volcanique (ou partiellement alors comme dans Desperate Housewives); ensuite car la narration au long court d’une série le permet peu (difficile d’imaginer un tsunami sur 7 saisons).
Lancée en 2016 aux Pays-Bas, The Swell y parvient plutôt très bien.
The Swell part d’un postulat somme toute assez classique : une tempête, baptisée tempête du millénaire, menace les côtes hollandaises en détruisant notamment les digues et inondant tout ou une partie du territoire.
Dans ce premier épisode, c’est la mise en situation. Et qui dit mise en situation, dit archétypes du genre : l’annonce imminente d’une menace / une opposition classique entre ceux qui veulent évacuer et ceux qui ne veulent pas (souvent au nom d’intérêts économiques) / la menace qui survient plus vite et plus forte que prévue. A ces éléments s’ajoutent aussi des archétypes de mises en situations d’une galerie de personnages (et même de personnages) : on devine assez vite que chaque « famille » de personnages est mise dans une configuration « tendue » qui va s’avérer terrible une fois la catastrophe arrivée.
La surprise c’est que tout ça marche très bien. En choisissant délibérément de se concentrer sur une menace « réaliste » (façon En pleine tempête de Wolfgang Petersen), The Swell permet une identification avec les personnages, personnages suffisamment divers pour présenter un tableau large de situations et de réactions face au danger.
Le choix de la tempête, de l’inondation est un choix très intelligent car il résonne en chacun d’entre nous. Avec l’incendie, la tempête / l’inondation est sans la catastrophe naturelle que l’on entend le plus dans les informations tout au long de l’année. The Swell reste à hauteur d’hommes tout en n’oubliant pas les politiques, les équipes de secours et la cellule de crise au cœur de laquelle nous sommes plongés.
Autre élément percutant pour faciliter le lien entre la série et les spectateurs. Par sa thématique, ses choix narratifs, The Swell entend éveiller nos consciences face aux dangers du réchauffement climatique et au risque de submersion par les eaux. Comme un compte à rebours, les rappels incessants à l’image via les synthés (indications de lieux incrustées à l’écran pour suivre l’action) que la grande majorité du territoire des Pays-Bas se situe en dessous du niveau de la mer, amplifient la tension. Les digues protègent le pays mais en cas de rupture des digues, qu’adviendra-t-il ?
Quand les eaux se déversent violemment à la fin du pilote, impossible de ne pas penser au tsunami de 2004 ou à Katrina l’année suivante. L’action est lancée, le spectateur happé.
En un épisode, The Swell nous « plonge » au cœur d’un drame qui reste toujours à hauteur d’hommes (et qui peut tous nous toucher à un moment ou un autre) sans délaisser le spectaculaire. Ce n’est pas de l’anticipation, le pire se produit déjà, The swell est un signal d’alarme efficace. Certes la série aurait pu être moins clichée par moment, mais on ne boude pas son plaisir et on passe un excellent moment.
The Swell
Dès le 6 septembre 20h35 sur Sundance TV
6 épisodes de 45 minutes