TF1 proposera le 12 avril les 2 premiers épisodes de sa nouvelle série Le remplaçant avec un JoeyStarr plus qu’étonnant dans le rôle titre.
C’est Le remplaçant ? Nicolas Valeyre est un prof de français original et sans complaisance, que ce soit à l’égard de ses collègues ou de ses élèves. Ses méthodes fantaisistes, sa misanthropie affichée et son style brut de décoffrage en font un OVNI dans la salle des profs. Mais il dérange autant sa hiérarchie qu’il inspire naturellement confiance à ses élèves… Sous ses dehors d’ours mal léché, c’est un hypersensible passionné, prêt à tout pour les aider à trouver leur voie.
« L’école et ses profs anticonformistes » à l’honneur
Longtemps, la fiction française se limitait à deux genres : le polar et la comédie. Face à la montée en puissance dans notre pays du volume de séries, la fiction s’ouvre enfin vers d’autres genres comme la fiction en milieu scolaire. Pourtant il fut un temps pas si lointain où on comptait davantage de séries sur ce thème à l’image de L’instit, La cours des grands ou encore Madame le proviseur (et plus loin dans le temps, Pause café) pour ne citer qu’elles. En quelques mois, le genre est remonté en flèche et s’installe on l’espère durablement sur nos écrans. Sam a ouvert le bal mais on compte aussi dernièrement pas moins de 3 autres projets : La faute à Rousseau, L’école de la vie (bientôt sur France 2) et donc Le remplaçant. Ce qui ne plaide pas a priori en faveur de cette dernière c’est que 3 de ces séries reposent sur le même postulat : un prof anticonformiste, façon Le cercle des poètes disparus, qui entend « secouer » le système éducatif par ses méthodes peu conventionnelles. Et hasard du calendrier ou pas, ces séries sont diffusées à quelques semaines d’intervalle.
Et si la nouvelle série avec JoeyStarr rappellera assez vite l’esprit de La faute à Rousseau (les 2 séries ont la même influence – le film de Robin Williams), elle pourra aussi compter sur des atouts qui lui sont propres et qui la rendent immédiatement attachante.
Le remplaçant peut compter sur JoeyStarr très convainquant
« Il débarque sur son grand cheval blanc mais il est vite rattrapé par ce que sont les jeunes d’aujourd’hui et l’époque dans laquelle nous vivons. Droit dans ses bottes et drapé dans ses convictions, il est sans complaisance que ce soit avec ses collègues ou ses élèves. Plutôt du genre rentre-dedans ! » Voilà de quoi présenter le plus efficacement possible ce nouveau personnage qui à n’en pas douter saura convaincre le public à l’issu de ce double pilote très réussi.
Créée par Chloé Marçais, Joris Morio et Jean-André Yerlès, Le remplaçant repose clairement sur le charisme indéniable de JoeyStarr qui apporte ce qu’il faut au personnage sans en faire trop. Fort et sensible, le comédien se glisse dans le personnage de héros de série avec une facilité déconcertante tant il s’impose d’entrée de jeu. S’appuyant aussi bien sur des échanges avec les élèves qu’avec le corps professoral (ses joutes avec Stéphane Guillon sont savoureux : « Ah c’est toi … la tête de con, il en faut toujours un« ) ou la direction de l’école, la série installe ses personnages de manière fluide (même si on aimerait que certains personnages soient moins caricaturaux). Comme dans la plupart des séries « policières », Le remplaçant installe un « binôme » de héros, jouissif ici entre JoeyStarr et Sébastien Chassagne toujours excellent.
Mais les jeunes ne sont pas non plus oubliés dans la série. On reconnaît d’ailleurs la patte de Joris Morio qui savait si bien les écrire ces personnages dans Les Grands (OCS). Si on craint au départ qu’une nouvelle fois on nous serve la formule éprouvée « du jeune de l’épisode » dont le prof va résoudre le problème, la série s’en éloigne assez vite pour épouser, en tout cas dans ce pilote, une forme plus chorale.
Il convient de noter l’excellente partition de celle qui sera l’une des révélations de cette série : Laure-Kenza Aazizou (Judith) dont le rôle (tout comme l’ensemble de l’intrigue de ce pilote avec le concours d’éloquence) n’est pas sans rappeler celui de Lauryn Hill dans Sister Act II. C’est d’ailleurs sur ce point qu’on aurait souhaité que la série se démarque plus des autres séries citées plus haut. Une fois de plus, on ne plonge pas le héros dans un lycée trop difficile pour ne pas sacrifier sans doute aux éléments de comédie qu’il faut maintenir dans ces séries familiales. On aurait aimer voir JoeyStarr expérimenter « ses méthodes » dans un lycée façon Esprits rebelles (1994) avec Michelle Pfeiffer mais cela aurait sans doute supposer une série bien plus sombre.
Pilote réussi pour Le remplaçant de TF1 dont on espère donc que la série ne fera pas que passer et qu’elle obtiendra un « poste » régulier sur la chaîne. Servie par un JoeyStarr impeccable et convaincant, rock mais aussi tendre, et une distribution de jeunes réussie, la série donne tout ce qu’il faut pour avoir envie de prolonger l’aventure, tout en espérant qu’avec un personnage comme celui-ci et un acteur comme JoeyStarr, elle se permette d’être plus poil à gratter à l’avenir, et moins « gentille comédie familiale ».
Ce qu’il faut retenir de Le remplaçant
JoeyStarr surprenant dans ce rôle de prof rock, anticonformiste et touchant
Une distribution de jeunes soignée et réussie, à commencer par la découverte Laure-Kenza Aazizou
Un pilote réussi dont on espère qu’il débouchera sur une série plus corrosive
LE 12 AVRIL SUR TF1
D’après une idée originale de JoeyStarr
Une série créée par Chloé Marçais, Joris Morio et Jean-André Yerlès
Réalisée par Nicolas Guicheteau
Avec : JoeyStarr (Nicolas Valeyre), Barbara Schulz, Héléna Noguerra, Stéphane Guillon, Sébastien Chassagne , Laure-Kenza Aazizou, Alexander Ferrario
Une production EXILÈNE FILMS (Françoise Bertheau-Guillet) et BLACK DYNAMITE PRODUCTION (Éric Hannezo)
en coproduction avec TF1