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On a vu pour vous … Leonardo, entre biographie et fiction policière (France 2)

Pour retracer la vie de Léonard de Vinci, la série Leonardo qui porte son nom jongle entre biographie et enquête policière fictive. La série arrive sur France 2 le 7 février à 21h10.

C’est quoi, Leonardo ? Milan, 1506. Léonard de Vinci (Aidan Turner) est emprisonné, accusé d’avoir empoisonné la belle Caterina da Cremona (Matilda de Angelis) qui fut autrefois sa muse. Chargé de l’enquête, l’officier Stefano Giraldi (Freddie Highmore ) interroge l’artiste et se penche sur son passé. Il découvre alors une vie tourmentée et une œuvre fascinante. Depuis ses débuts dans l’atelier de Verrocchio (Giancarlo Giannini) jusqu’à son incarcération, en passant par ses séjours à Milan auprès de Ludovico Sforza ( James D’Arcy) et à Florence auprès des Médicis, son amitié avec son apprenti  Tomasso Salai (Carlos Cuevas ) ou sa rivalité avec Michel-Ange, Leonardo s’est imposé  comme un génie protéiforme. Mais l’accusation de meurtre met sa carrière et même sa vie en péril… 

Après Les Médicis, la Renaissance italienne continue d’inspirer Frank Spotnitz : il s’intéresse cette fois à un certain Leonardo – da Vinci, évidemment.  La série, présentée dans le cadre du dernier festival Série Séries, est née de l’alliance entre la RAI, France Télévisions, ZDF et RTVE. Et c’est donc logiquement que l’on y retrouve un casting tout aussi international avec notamment Aidan Turner (Poldark) excellent dans le rôle-titre, Matilda De Angelis (The undoing) , Freddie Highmore (Good doctor), Carlos Cuevas (Merli), James D’Arcy (Broadchurch) ou encore Robin Renucci (Un village français). 

Ce n’est pas la première fois que Léonard de Vinci est le héros d’une série. Il y a quelques années, on l’a vu par exemple sous les traits de Tom Riley dans Les démons de Vinci, récit nettement moins biographique que fantastique. Il faut dire que la figure de cet artiste de génie se prête facilement à l’extrapolation et la fiction, sa vie restant nimbée de mystère. Celle du Leonardo de la série de Spotniz l’est même davantage puisque le récit de son parcours se double d’une enquête policière totalement inventée. 

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Tout commence en 1506 à Milan,  lorsque notre homme est arrêté pour le meurtre de Caterina da Cremona. Pour le compte de la Podesta, l’officier Giraldi interroge le suspect et commence son enquête. Le récit revient alors à la fin du siècle précédent pour retracer la vie de Leonardo en commençant par ses débuts en tant qu’apprenti dans l’atelier de Verrocchio à Florence. C’est là qu’il rencontre la belle Caterina, qui deviendra sa muse et sa confidente.

On alterne alors entre deux lignes temporelles : l’enquête de Giraldi est entrecoupée de longs flashbacks racontant le passé de notre héros.  Dans le même temps, la série explore alors ce qui a fait de lui le génie incomparable que l’on connaît, la manière dont son œuvre a brisé les règles établies, son inépuisable curiosité concernant les arts et les sciences, sa profonde soif de connaissances et sa détermination à percer les mystères du monde qui l’entoure.

Giraldi enquête : Leonardo a-t-il tué Caterina ?

En huit épisodes, Leonardo s’attache à autant de ses œuvres majeures. Chaque épisode se focalise sur la réalisation d’un de ses tableaux ou d’une de ses sculptures les plus célèbres, comme La Cène ou la Joconde. Très esthétique, jouant avec la symbolique et la lumière, Leonardo montre alors le processus créatif, les ébauches et dessins, les inspirations et les doutes de son héros au moment où il cherche à traduire une image ou une impression sur le papier. Mais aussi son obsession pour la vérité – comme lorsqu’un mécène lui commande un portrait de sa fille souriante, et qu’il la peint mélancolique et triste à la veille d’un mariage imposé. Chaque tableau, chaque statue, chaque invention prend alors du sens et s’inscrit parfaitement dans l’histoire. C’est ce qui permet à la série de compenser d’autres défauts, comme des dialogues convenus et assez plats et quelques longueurs au fil des épisodes en particulier lorsqu’on en revient à l’enquête qui sert de fil rouge. 

On peut du reste se demander s’il était vraiment nécessaire d’inclure cette histoire policière. La vie de Léonard de Vinci n’était-elle pas déjà suffisamment riche, passionnante voire rocambolesque, sans qu’il y ait besoin de l’agrémenter d’un complot criminel ? En effet, l’investigation sur la mort de Caterina donne à la vie de Leonardo des airs de thriller de la Renaissance, certes riche en intrigues romanesques pleines d’amour, de trahison, de jalousie et de complots, mais qui affecte la vraisemblance de l’ensemble.

Leonardo devant l’ébauche de La Cène

Leonardo a d’ailleurs soulevé des débats en Italie lors de sa diffusion, en raison de l’inévitable  polémique sur l’exactitude de son propos – débat récurrent qui accompagne toute œuvre biographique ou historique. En l’occurrence, la série s’affirme clairement comme un exercice mêlant éléments de la vie de son héros, représentations de son art,événements et personnalités historiques (Cesare Borgia, Machiavel, etc), mais aussi fiction et personnages inventés ou presque. Le nom de Caterina da Cremona par exemple, apparaît dans des écrits de Léonard mais on ignore tout d’elle (certains pensent même qu’elle n’a jamais existé et n’était qu’un fantasme imaginé par l’artiste).  

Du point de vue purement biographique,  Leonardo s’appuie sur des faits documentés (des lettres notamment) mais aussi sur des hypothèses et des extrapolations crédibles quoi qu’incertaines quant à la vie de son personnage et le contexte politique. De sorte que la série n’est ni strictement exacte ni totalement inexacte. Il est parfois évident que ce que l’on voit n’est pas la vérité, et il est parfois plus difficile de démêler le vrai du faux . Heureusement, Google est notre ami. 

Au-delà de tout débat sur la nécessité d’une part de fiction rocambolesque dans la vie de Leonardo, la série mérite d’être vue. Quiconque a compris qu’il regardait une fiction et pas un récit biographique farouchement exact y trouvera un bon divertissement, une jolie histoire à la réalisation classique mais soignée , portée par  un Aidan Turner très convaincant. Sachez également qu’une deuxième saison a déjà été officiellement annoncée : Leonardo (le vrai comme celui de la série) a encore beaucoup de mystères et de secrets à nous révéler. 

Leonardo
8 épisodes de 50′ environ
Sur France 2 le 7 février
Présentée à Série Séries

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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