TF1 se lance dans une nouvelle série policière Balthazar et accueille pour l’occasion un nouveau héros incarné par Tomer Sisley. Que vaut cette nouvelle série présentée au Festival de la Fiction TV ?
C’est quoi Balthazar ? Raphaël Balthazar a tout pour plaire. Il est charmant, beau, intelligent… et il sait faire parler les morts comme personne. Médecin légiste le plus doué de sa génération, il fascine autant qu’il exaspère. Irrévérencieux et taquin, il croque la vie sans en perdre une miette, souvent au mépris des normes et des conventions. Un défi de taille pour le Commandant de police Hélène Bach, mère de famille débordée et récemment débarquée à la Criminelle, qui va devoir collaborer avec cette personnalité hors du commun. Ensemble, ils vont faire face aux meurtres les plus complexes en nous entraînant dans les méandres du royaume de la mort.
Balthazar, nouveau flic ? Nouveau polar indéniablement. Nouveau flic pas vraiment même s’il aide aux enquêtes. Balthazar est légiste et collabore en éclairant de ses connaissances et analyses les meurtres très complexes (et violents) sur lesquels Hélène Bach et son partenaire enquêtent. A l’image des héros de Les experts, Balthazar dépasse régulièrement ses attributions et « entre dans l’action » comme tout héros de séries qui se respectent. Des meurtres complexes et graphiques, à l’image de cette affaire où la victime voit son visage littéralement « glisser », un procédé déjà utilisé par exemple dans la série Contact et qui apporte un réel plus aux enquêtes. Idem on pouvait craindre que la diffusion en prime sur TF1 limite un peu les scènes d’autopsie mais il n’en est rien, on y plonge sans détourner le regard, une règle élémentaire quand on veut faire de son héros un légiste.
Que vaut Balthazar à l’issu de ces deux épisodes ?
Si on a eu un peu peur au début en voyant la série peiner à se lancer, si on n’est pas trop convaincu par l’utilité d’avoir deux équipes travailler sur les affaires (l’équipe de Balthazar et le binôme de policiers), ni sur le « will they-won’t they » vers laquelle on semble se diriger inexorablement, force est de constater que Tomer Sisley est un très bon choix pour incarner ce nouveau héros. Son personnage comporte des similitudes avec celui de Simon Baker dans The Mentalist (tantôt cabotin, tantôt blessé, brisé même) et le voir parler avec sa défunte épouse comme prolongement de son psyché est une très bonne trouvaille ; un élément scénaristique reproduit avec les victimes qui se « matérialisent » devant lui et illustrent ses pensées.
On reconnaît enfin à la tête de cette série la patte de l’une de ses créatrices, Clothilde Jamin qui, comme elle l’a montré sur Falco, sait maîtrisé et mélanger le procedural pur avec une bonne dose de feuilletonnant nécessaire pour tenir le spectateur en haleine. On ne vous dira pas quoi mais un rebondissement survient à la toute fin du premier épisode et donne vraiment envie de voir la suite. On regrette cependant que le fil rouge ne serve qu’à boucler les épisodes pour finir sur un cliffhanger plutôt que de le mélanger comme dans Contact.
Si au premier abord Balthazar ne semble pas révolutionner le genre du polar, la série permet cependant de mettre en avant un nouveau héros bien caractérisé et très intéressant dont on a vraiment très envie de découvrir la suite des aventures et les secrets gardés. Initialement prévue pour être d’abord présentée sous forme de double pilote, Balthazar s’est finalement vue offrir une saison complète (6 épisodes) ce qui n’a rien d’étonnant. Un futur succès, on prend les paris.