Dans une atmosphère plus Gossip Girl que Riverdale, Katy Keene s’annonce comme une série légère, sympathique et pétillante.
C’est quoi, Katy Keene ? A New York, Katy Keene (Lucy Hale) est une jeune femme pleine de talent et d’énergie, qui rêve de devenir styliste. En attendant, elle travaille dans un grand magasin en tant qu’assistante d’une personal shopper tyrannique et vit en collocation avec Jorge (Jonny Beauchamp), comédien qui se travestit le soir dans des numéros de cabaret, sous le nom de Ginger. C’est avec eux qu’emménage Josie McCoy (Ashleigh Murray), jeune chanteuse venue de Riverdale pour lancer sa carrière. Entre relations amoureuses et amicales, succès et déconvenues, tous poursuivent leurs rêves : après tout, ils sont à New York, la ville qui ne dort jamais et où tout est possible.
Alors que la quatrième saison de Riverdale est en cours de diffusion (en France sur Netflix), la CW vient de lancer un spin off intitulé Katy Keene. Créée en 1945, Katy Keene est d’abord apparue au second plan dans les Archie Comics avant de devenir l’héroïne de ses propres histoires quelques années plus tard. Après Les nouvelles aventures de Sabrina sur Netflix, c’est donc la troisième série dérivée du Archieverse. Comme Riverdale, la série est produite par Greg Berlanti ; son showrunner Roberto Aguirre-Sacasa est aussi celui du reboot de Sabrina.
Si Katy est apparue dans un épisode de la série d’origine (S04E12), la connexion avec le spin-off s’effectue grâce au personnage de Josie. Cinq ans après Riverdale, la jeune chanteuse profite des connexions de son amie Veronica Lodge pour s’installer à New York afin de faire carrière dans l’industrie musicale. C’est en partie à travers le regard de cette jeune femme, bien connue des spectateurs de Riverdale, que l’on pénètre dans l’univers de Katy Keene et que l’on rencontre cette nouvelle héroïne et son entourage.
Interprétée par une Lucy Hale (Pretty Little Liars) lumineuse, Katy créé ses propres vêtements sur la machine à coudre de sa défunte mère. Travaillant dans un grand magasin de la 5ème avenue comme assistante d’une personal shopper glaciale – qualifiée dans la série de « Diable qui s’habille en Gucci » – elle semble toutefois avoir abandonné son idée de devenir styliste, et c’est l’arrivée de Josie qui va lui donner envie de poursuivre à nouveau son rêve.
Son colocataire Jorge rêve de brûler les planches à Broadway et, tous les soirs, il se transforme en son alter ago Ginger, drag queen dans un night club. Il y a aussi Pepper (Julia Chan), activiste féministe et socialite qui connaît tous ceux qui comptent à New York et enfin KO Kelly (Zane Holtz), le petit ami de Katy et aspirant boxeur – pour le moment, le personnage le plus plat (contrairement à ses abdos et ses pectoraux…)
Les protagonistes ont encore quelque chose d’un peu caricatural, mais il n’est pas difficile de s’attacher à eux. Sans doute en grande partie parce qu’ils possèdent tous une énergie, une pulsion de vie, des ambitions et des rêves. Le premier épisode est parsemé de petites discussions sur leurs désirs respectifs, leurs projets, la nécessité de tenter de les réaliser envers et contre tout. Ils sont à un moment de leur vie où tout est possible, et ils sont à New York – l’endroit parfait pour se lancer.
Vif et rythmé, le pilote vous plonge tout de suite dans l’histoire : Katy, ses amis, leurs situations respectives et leurs aspirations sont rapidement esquissés, et on n’a besoin de rien d’autre pour entrer dans la série. L’humour n’est pas absent : le parallèle avec Le Diable s’habille en Prada est totalement assumé, les cliffhangers des deux premiers épisodes délicieusement tournés en dérision, et mise en garde sur les dangers de New York, Josie explique qu’elle ne craint pas grand chose puisqu’elle vient de Riverdale : «The murder capital of the world »…
L’ambiance de Katy Keene est à mille lieues de celle, sombre et criminogène, de la petite ville où vit Archie. C’est une bouffée de fraîcheur et d’optimisme, pleine de joie, de paillettes et de glamour, dans un New York fantasmé : celui des Carrie Diaries ou de Gossip Girl, une ville lumineuse et fébrile où l’on surmonte tous les obstacles et où on trouve toujours un moyen de se réaliser grâce au soutien de ses amis.
Décrite au départ par la chaîne comme une comédie musicale, Katy Keene aborde la musique de manière pragmatique et l’intègre à son histoire : Josie chante avec une musicienne de rue, Ginger se produit sur scène tous les soirs ou auditionne pour un spectacle. Les numéros musicaux sont nombreux et s’insèrent au récit avec fluidité – bien qu’ils ne soient pas forcément réussis (la reprise du Material Girl de Madonna est assez médiocre)
Plus fantaisiste que réaliste, Katy Keene est pour l’instant comme un bonbon : sucrée et pétillante, mais sans réelle consistance. C’est ce qui rend les premiers épisodes charmants, joyeux et sympathiques ; mais si les enjeux sont posés, ils manquent encore d’épaisseur, tout comme les personnages. Katy Keene a donc encore tout à prouver, et il faudra attendre quelques semaines supplémentaires pour voir si la série peut gagner en intensité tout en exploitant cette atmosphère si différente de celle de Riverdale. Pour le moment, au moins, personne n’est mort…
Pour ses débuts, Katy Keene est pleine d’énergie, d’entrain et de bonne humeur : à la fin du pilote, on est à deux doigts de tout plaquer pour partir tenter sa chance à New York ! Si elle paraît encore un peu superficielle, la série dérivée de Riverdale a néanmoins plusieurs cartes à jouer, avec des personnages sympathiques, de grands thèmes et des histoires à développer, et une ambiance pop et colorée. Pour l’instant, c’est une agréable surprise.