Anna Kendrick est l’héroïne de cette série fraîche et sympathique, Love Life, jolie romcom qui se déguste comme un bonbon.
C’est quoi, Love Life ? Darby Carter (Anna Kendrick) est une jeune new-yorkaise qui mène une vie agréable entre son groupe d’amis et son travail dans le domaine de l’art. Seule ombre au tableau : sa vie sentimentale, ses relations successives finissant toujours par un échec. Sa première histoire sérieuse avec Augie (Jin Ha), sa relation avec son ex-patron Bradley (Scoot Mc Nairy), son mariage avec Magnus (Nick Thune), sa liaison avec Danny (Gus Halper) : on suit la jeune femme au fil des années et des romances qui, d’une manière ou d’une autre, l’ont marquée et lui permettent d’évoluer.
Dans la programmation de la nouvelle plate-forme HBO Max, c’est sans doute la série Love life qui a le plus retenu l’attention. Écrite et réalisée par Sam Boyd, avec en vedette l’égérie millenial Anna Kendrick (vue notamment au cinéma dans la saga Twilight), cette comédie romantique est diffusée à partir du 9 Juillet sur OCS. Comédie romantique, oui : classique mais fraîche et charmante – et avec une petite touche qui lui permet d’aller légèrement au-delà.
L’héroïne de cette histoire s’appelle Darby. Comme tant d’autres personnages féminins avant elle, elle cherche l’Amour avec un grand A… mais a incontestablement du mal à le trouver. De sa première relation importante jusqu’à la plus récente, en passant par une aventure sans lendemain, les retrouvailles avec son béguin de lycée ou un mariage raté, on la suit au fil de ses histoires dans un récit chronologique. Les différents épisodes suivent tous un schéma similaire : Darby fait une rencontre, la relation s’épanouit… et quelque chose foire. Parfois à cause de lui, parfois à cause de Darby, parfois simplement en raison des circonstances. On voit le couple se lier, évoluer et se séparer ; Darby souffre de la rupture, s’en remet et rencontre quelqu’un d’autre.
En vrac (et donc pas par ordre d’apparition ou d’importance), nous avons : Augie, sa première histoire sérieuse ; Bradley, son ancien patron plus âgé qu’elle et tout juste divorcé ; Danny « two phones », une aventure d’un soir dont elle ignore le nom de famille ; Grant, qu’elle rencontre lors d’un mariage ; Augie, deuxième round; Luke, son amour du lycée avec qui elle va renouer ; Magnus, son futur ex-mari … Soit une galerie de personnages masculins divers et variés, du plus charmant au plus toxique.
Une héroïne adorable à la fois drôle et touchante, l’humour des commentaires en voix off d’une observatrice omnisciente (Le saviez-vous ? En moyenne, nous connaissons sept relations au cours de notre vie amoureuse), le ballet des prétendants successifs, le cadre fantasmé d’un New York de carte postale : Love Life s’empare des caractéristiques et même des clichés de la romcom. Le format judicieux de dix épisodes de trente minutes donne du rythme à l’ensemble mais a priori, ce n’est pas une série qui révolutionne le genre. A posteriori non plus. Pourtant, à mesure que le récit progresse, Love Life y apporte sa petite touche personnelle. Ce n’est pas immédiatement perceptible, mais l’angle change subtilement et donne une autre dimension à l’histoire et à son héroïne.
Darby pourrait être la fille d’un des personnages si souvent incarnés au cinéma par Meg Ryan, la petite sœur de Carrie Bradshaw ou encore l’une des protagonistes de la série Modern Love. Sous les traits de la jolie Anna Kendrick, elle a ce côté girl next door accessible, ce mélange d’humour et de charme, cette douceur et un fort tempérament. Elle est mignonne, touchante, attachante et un peu paumée. C’est aussi une jeune femme terriblement romantique, qui s’attache à l’idée qu’elle doit absolument avoir un homme dans sa vie pour accéder au bonheur. Du moins, au début…
Car au fil des épisodes, Darby gagne en maturité et atteint une profondeur psychologique inattendue. D’abord, le récit s’étend progressivement pour englober d’autres aspects de sa vie. Bien que la plupart des épisodes se focalisent sur ses histoires de cœur, ils intègrent petit à petit ses relations amicales ou professionnelles. Par exemple, lorsqu’elle vient en aide à sa meilleure amie Sara (Zoe Chao), une jeune femme perturbée au comportement autodestructeur ; lorsqu’elle se dispute avec sa mère (Hope Davis), avec qui sa relation est faite de non-dits ; ou quand elle gravit les échelons pour tenter de concrétiser ses ambitions professionnelles.
On la découvre ainsi en dehors de la sphère amoureuse, avec ses rêves et ses désirs… et aussi le bagage émotionnel qu’elle trimballe. Il y a quelque chose de psychologique mais finement amené, dans Love Live. Les échecs amoureux et les désillusions provoquent à chaque fois une petite prise de conscience : Darby entrevoit ses fragilités, le schéma récurrent qui la pousse à chercher une sorte de validation dans le regard de l’autre. Elle évolue, comprend qu’elle doit exister pour et par elle-même. Love Life est donc bien une (ou des) histoire(s) d’amour : celles de Darby avec ses petits amis successifs et aussi celle de Darby avec elle-même. Et c’est ce qui rend la série si charmante, plus moderne et moins naïve que ce qu’on pourrait penser au premier abord.
Au départ, on se dit que Love Life est une comédie romantique légère et sympathique, quoi que sans grande portée et pleine de clichés. Or, comme Darby, Love Life grandit au fil de ses épisodes – soit parce que l’histoire elle-même réserve des surprises, soit en raison des changements qui affectent l’héroïne, soit parce qu’apparaissent des nuances qui infléchissent subtilement le ton. Oui, c’est une comédie romantique fraîche et agréable, mais moins basique que ce qu’on pourrait penser. Love Life a par ailleurs été renouvelée pour une deuxième saison et elle prendra la forme d’une anthologie : on y croisera à nouveau Darby mais on suivra un autre personnage, déjà présent cette saison. Qui ? Les paris sont ouverts…