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On a vu pour vous… Single drunk female, drama et comédie dans un cocktail sans alcool

Single drunk female allie drama et humour pour raconter le parcours délicat de son héroïne, Sam, vers la sobriété.  

C’est quoi, Single drunk female ? Samantha (Sofia Black-D’Elia), 28 ans, est licenciée après avoir frappé son patron alors qu’elle était ivre. Pour éviter la prison, elle suit une cure de désintoxication et, à sa sortie, retourne vivre auprès de sa mère à Boston. La jeune femme doit en outre respecter les consignes de son agent de probation (Madison Shepard) et assister aux réunions des Alcooliques anonymes si elle veut  rester en liberté conditionnelle. Commence pour Sam un combat difficile, alors qu’elle tente jour après jour de  reconstruire sa vie. Encore faut-il rester sobre, et il n’est pas certain que Sam n’y soit prête, voire qu’elle le veuille vraiment. 

Diffusée aux États-Unis sur Freeform et désormais disponible en France sur Disney Plus, Single drunk female a le mérite d’annoncer clairement de quoi il retourne : cette petite série de dix épisodes de 25 minutes environ nous entraîne en effet dans le sillage d’une jeune femme contrainte et forcée d’arrêter de boire lorsque sa vie part à vau-l’eau (ou à vau-la-vodka ?) 

Sam, 28 ans, travaille chez un éditeur à New York. Tout commence lorsque, ivre comme à son habitude, elle agresse son patron et se fait virer. Au fond du trou, risquant une peine de prison, elle n’a d’autre choix que d’entrer dans un centre de désintoxication puis, une fois sobre, de retourner dans sa ville natale de Boston, pour y vivre avec sa mère Carol (Ally Sheedy) en dépit de leurs mauvaises relations. En liberté conditionnelle, elle doit également respecter un certain nombre d’obligations sous l’œil de son agent de probation (Madison Shepard) : Sam effectue des heures de travaux d’intérêt général, trouve un job dans un supermarché, se rend aux réunions des alcooliques anonymes… 

Sam retourne vivre chez maman

Mais la jeune femme a d’autant plus de mal à rester sobre qu’elle  rechigne à reconnaître qu’elle est alcoolique. Et même lorsqu’elle prend conscience de son addiction, elle se retrouve confrontée à son passé et plus précisément aux raisons qui l’ont poussée à boire au départ. Comme son ex sur le point d’épouser son ancienne meilleure amie, ou sa copine de beuverie Felicia (Lily Mae Harrington) qui, elle, n’a pas renoncé à lever le coude…

Un sujet aussi sérieux que l’alcoolisme, une héroïne avec ses fragilités psychologiques et un passé compliqué, un ton léger et humoristique : mettez tout ça dans un shaker, mélangez et vous obtenez Single drunk female – un cocktail à déguster frappé. Certes, le thème induit des thématiques potentiellement délicates ; c’est pourtant bien une comédie. Non pas une comédie outrancière qui provoque de grands éclats de rire, mais une série dans le style de ce qu’a su faire Chuck Lorre avec La méthode Kominsky en traitant de la vieillesse ou avec B Positive en parlant de greffe d’organes– c’est-à-dire une comédie dramatique qui  s’empare de son sujet en y insufflant ce qu’il faut d’humour pour trouver un bon équilibre entre émotions et légèreté.  

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Entre blagues plus ou moins osées, dialogues pétillants et enlevés et situations tragi-comiques, la série arrive à plaisanter et à amuser, tout en restant extrêmement réaliste et honnête lorsqu’elle parle de l’alcoolisme. Sa créatrice, Simone Finch, s’est inspiré de sa propre expérience et on ressent clairement à l’écran qu’il y a quelque chose d’authentique dans le parcours de Sam. Non seulement alors qu’elle tente de rester sobre mais aussi à mesure qu’elle prend conscience des raisons qui l’ont amenée à boire et du nécessaire travail qu’elle va devoir effectuer sur elle-même. 

Au fil des épisodes, c’est en fait une sorte de parcours de reconstruction et de prise de conscience qui se dessine. Le chemin est extrêmement ardu pour Sam, bien qu’il soit balisé : par les différentes étapes du programmes des Alcooliques anonymes comme admettre qu’on a un problème ou faire des excuses aux gens qu’on a blessés ; par le décompte des jours passés sans boire (qui apparaît régulièrement à l’écran ; par les jetons durement gagnés au fils des réunions. Si Sam peut compter sur de nombreux soutiens, dont sa marraine Olivia (Rebecca Henderson), elle va devoir se confronter à des relations toxiques, à la mort de son père, à ses difficultés relationnelles avec sa mère, aux choix qu’elle a pu faire sous l’emprise de la boisson. Autant de difficultés qui l’ont poussée vers la boisson et qu’elle avait pris l’habitude de gérer grâce à un verre (ou plusieurs), et qu’elle doit maintenant affronter en étant sobre, consciente d’elle-même et de ses sentiments.  Toute la difficulté est là… 

Sans alcool, la fête est plus… folle ?

Et pourtant, Single drunk female est étonnamment positive et optimiste. L’écriture est solide, s’appuyant notamment sur des personnages nuancés, au premier rang desquels cette héroïne fragile à laquelle on a aucun mal à s’attacher. Le mérite en revient aussi à l’excellente Sofia Black-d’Elia qui parvient à être touchante et surtout drôle dans le rôle de Sam, cette jeune femme qui a tout perdu à cause de l’alcool – sa carrière, son fiancé et les derniers vestiges de son amour propre – mais qui, pourtant, a bien du mal à décrocher de son addiction. A travers elle, Single Drunk Female raconte un parcours semé d’embûches vers une forme de rédemption et décrit avec finesse, humour et sensibilité quelque chose de plus profond : tout le mécanisme, complexe et fait de hauts et de bas, par lequel un addict se reconstruit. 

Avec une bonne rasade d’humour, d’ironie et quelques gouttes d’auto-dérision, Single drunk female suit les  mésaventures quotidiennes auxquelles Sam doit faire face sans la béquille de l’alcool, la résurgence des fragilités psychologiques qui l’ont poussé vers la bouteille, le long processus de reconstruction de soi, la tentation d’un petit verre… Souvent drôle et légère, émouvante et sérieuse lorsqu’il le faut, la série est une excellente comédie dramatique, à consommer sans autre modération que la brièveté de ses dix épisodes. 

Single drunk female
10 épisodes de 25′ environ.
Disponible sur Disney Plus.  

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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