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On a vu pour vous…Eiffel, son histoire d’amour qui lui a inspiré la Tour Eiffel

Film très attendu en cette année 2021, Eiffel voit une nouvelle fois sa date de sortie repoussée, elle est à ce jour fixée au 18 octobre 2021.

C’est quoi, Eiffel ? Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté́, Gustave Eiffel (Romain Duris) est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu’il crée quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Gustave Eiffel ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain. Tout bascule lorsqu’il recroise son amour de jeunesse, Adrienne Bourgès (Emma Mackey). Leur relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours…

Eiffel, de la réalité historique à la fiction 

Le film s’est attaché à rester dans une réalité historique la plus juste et factuelle possible. Pour y parvenir, des centaines de documents ont été consultés et des historiens ont été interrogés. De nombreuses informations ont pu être vérifiés, comme par exemple l’histoire d’amour passionné de Gustave Eiffel et Adrienne Bourgès. 

Cependant, veillez à ne pas à confondre le film avec un « biopic » ou même un documentaire, il reste avant tout une fiction. Ainsi, ne vous attendez pas à retrouver la copie conforme de Gustave Eiffel, son personnage a été romancé et cela comme dans tout le reste du film. Les scénaristes ont fait en sorte que l’ingénieur ressorte à l’écran plus attrayant et romantique qu’il ne l’était réellement. Par exemple, sa chemise a été laissé entrouverte sur plusieurs plans alors qu’historiquement rien le faisait remarquer.

De même, l’homme du film semble se concentrer que sur une seule et même jeune femme, Adrienne, alors qu’en réalité il en côtoyait plusieurs. Après 1h40 de visionnage, on laisse penser aux spectateurs que la lettre « A », que forme la Tour Eiffel, serait en réalité un hommage à son amour de jeunesse. Encore une fois, cette information reste à nuancer puisqu’il ne s’agit que d’une simple légende…

Un film de Martin Bourboulon

Le réalisateur français, fils du producteur Frédéric Bourboulon, est à l’origine des comédies Papa ou Mamanet Papa ou Maman 2. C’est à la suite d’une rencontre avec la productrice Vanessa van Zuylen, qu’il s’empare de l’idée du film et du scénario original à Caroline Bongrand, en 2017. Le réalisateur de 42 ans confie lors de l’avant-Première du film « j’ai flashé à titre personnel sur le challenge de me lancer dans un autre registre ». Il confie également avoir beaucoup apprécier l’ambition du projet : raconter une grande histoire d’amour romanesque sur fond de construction de la Tour Eiffel.

Martin Bourboulon et son équipe de co-auteurs ont veillé à ce que se nourrissent l’un de l’autre, la grande histoire d’amour croisé avec l’histoire de la construction de la Tour Eiffel. L’objectif de faire comprendre aux spectateurs que la Tour a été construite dans un geste d’amour pour Adrienne, a été réussi. 

On remerciera Tatiana de Rosnay qui est à l’origine des idées de flashback sur le passé d’Eiffel. Les spectateurs alternent aisément entre le présent et le passé de l’ingénieur : dans une scène on pourra découvrir un jeune veuf, père de cinq enfants, à la veille de construire la Tour Eiffel et dans la scène suivante, un jeune prodige de 29 ans en proie à la passion amoureuse. La pari est gagné, puisque l’histoire reste clair et les scènes s’enchaînent sans difficultés. 

Eiffel : Photo Emma Mackey, Martin Bourboulon, Pierre Deladonchamps, Romain Duris
Emma Mackey, Pierre Deladonchamps, Romain Duris et le réalisateur Martin Bourboulon

Au casting, le couple formé par Romain Duris et Emma Mackey 

Avant même la fin de l’écriture, le réalisateur a confié avoir eu Romain Duris en tête pour le rôle de Gustave Eiffel. Il décrit un acteur « rock et moderne dans sa gestuelle et dans sa manière de se mouvoir dans l’espace », un homme « très romantique » et « qui sait tout jouer ». Le principal intéressé a rapidement accepté le rôle, lui-même étant fasciné par la Tour Eiffel et désireux « de refaire rêver Paris ». 

L’acteur français de 47 ans est principalement connu pour être le héros de la trilogie de Cédric Klapisch, l’Auberge Espagnole (1999-2013). L’acteur nommé quatre fois au César du meilleur acteur, sans jamais l’emporter, a également été à l’affiche de l’Arnacoeur (2010), Populaire (2012) et de L’Écume des jours (2013). 

Pour ce qui est du rôle d’Adrienne, c’est Emma Mackey, star de la série britannique Sex Education qui a été repéré par Vanessa van Zuylen. L’actrice du futur film Mort sur le Nil, décrit la proposition du rôle comme « un énorme cadeau », tombé pile au moment où la jeune femme exprimait l’envie de faire du cinéma français. 

Les difficultés de ce film 

Un film qui a mis près de 24 ans à se réaliser 

Dans son livre Eiffel et moi, Caroline Bongrand, scénariste du film Eiffel, raconte le très long processus de création du film. 

Alors qu’un film met en moyenne « entre trois et sept ans à se faire », l’écrivaine a mis « un quart de siècle » avant de voir son scénario sortir sur grands écrans, confie-t-elle au site de Samuel Massilia. Elle explique cette lenteur par de nombreuses désillusions avec des tentatives qui n’aboutissent pas avec d’autres metteurs en scène, d’autres producteurs et d’autres équipes artistiques.

Le tournage impacté par le covid-19

Au final ce sont 55 jours de tournage et 36 semaines de montage qui ont été nécessaire à la réalisation du film. L’équipe  a été forcé d’éteindre ses caméras après l’annonce du 1er confinement, le 16 mars 2020. À la reprise, huit mois plus tard c’est toute l’équipe du film qui a dû s’adapter au nouveau protocole de tournage : gestes barrières, masques, organiser les tests anti-covid, aseptiser tous les accessoires d’époque etc. 

La complexité du travail des lumières 

Matias Boucard, le chef opérateur du film confie qu’il existe une certaine complexité à travailler la lumière d’un film « il fallait respecter des créneaux horaires précis pour essayer d’avoir la même lumière naturelle pour chaque plan qui ont été tourné à des jours différents ». Ainsi, l’équipe était contrainte de suivre un emploi du temps de tournage stricte et bien définis à l’avance. 

En ce qui concerne l’étalonnage, on apprécie ce côté « ancien » et « vieux » qui a été donné au film et qui nous plonge bien dans l’époque du 19ème siècle, Néanmoins,  on reprochera un manque d’éclairage pour certaines scènes qui nous plongent dans une obscurité parfois totale. 

Pour en apprendre plus, le lien d’une conférence de Paris Images sur les coulisses de la réalisation du film : https://youtu.be/k6MErBpHvDU

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Journaliste et étudiante à l'École d'Histoire de La Sorbonne.
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