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On débriefe pour vous … Peaky Blinders (BBC2) en 5 scènes

A l’occasion de la diffusion de la saison 4 sur ARTE, on revient sur Peaky Blinders à travers 5 scènes emblématiques de cette série remarquable.

C’est quoi, Peaky Blinders ? Dans les années 1920 à Birmingham, les frères Shelby forment le clan des Peaky Blinders – en référence aux lames de rasoirs qu’ils cachent sous leurs bérets. Exerçant leur domination grâce à la violence, ils sont impliqués dans des affaires illégales, reposant principalement sur les paris clandestins et les trafics. A leur tête,Thomas (Cillian Murphy) nourrit de grandes ambitions… En cherchant à étendre sa sphère d’influence, il va se confronter à des ennemis toujours plus puissants et se retrouver au cœur de conspirations politiques. La saison 4 débute en 1925 : suite à des circonstances que nous ne révélerons pas, les membres de la famille sont plus divisés que jamais ; le gang va pourtant se rassembler pour faire face à Luca Changretta (Adrien Brody), boss de la mafia italo-américaine venu venger son père. Une nouvelle menace, plus dangereuse encore que les précédentes, qui met une fois de plus en péril les Peaky Blinders.

Si une série fait l’unanimité, c’est bien Peaky Blinders. Au départ confidentielle, elle a conquis son public au fil des saisons grâce au bouche-à-oreille, gagnant rapidement en popularité et en notoriété, jusqu’à s’imposer comme l’un des grandes séries de ces dernières années.  A l’occasion de la diffusion de la saison 4 sur ARTE, on revient sur 5 scènes marquantes, emblématiques de la série. A noter que nous avons écarté de cette sélection des séquences qui risquaient de spoiler les spectateurs… On vous laisse indiquer en commentaires celles que vous auriez ajoutées.

Saison 1, épisode 1. La série se focalise sur les frères Shelby, et plus précisément sur leur charismatique leader Thomas, surnommé Tommy (magnifique Cillian Murphy). Il est le meneur des Peaky Blinders , et si son autorité est parfois remise en question par sa tante Polly (Helen McCrory) ou sa sœur Ada, il apparaît comme le Roi du quartier ouvrier de Small Heath – comme le montre l’une des premières scènes de la série, où il y fait une entrée majestueuse, dans un style qui ne manque pas d’évoquer un western. Une séquence qui, d’emblée, démontre l’esthétique quasi picturale et le soin apporté à la mise en scène.

En elle-même, l’histoire est classique : c’est celle d’une famille de gangsters, emportée dans une escalade de violence au gré des affrontements avec ses rivaux. L’action se déroulant dans les années 1920, la reconstitution de l’époque (costumes, décors, contexte historique) tient évidemment une place importante. Mais ce qui frappe immédiatement dans Peaky Blinders, c’est le décalage entre le fond et la forme, la série se distinguant par sa modernité. A commencer par la musique, actuelle et donc anachronique. La bande-son réunit des artistes comme PJ Harvey, The White Stripes ou Nick Cave. C’est clairement un coup de génie. Contre toute attente, le décalage ne nuit en rien à la sensation d’immersion ; le pari est d’autant plus réussi qu’il permet au public d’entrer en phase avec l’histoire en soulignant toute sa violence intrinsèque. On avait le choix entre une multitude de scènes où la musique occupe une place prépondérante : on a choisi cette vidéo, avec la chanson Red Right Hand, devenue l’emblème de la série.  

Saison 1, épisode 2. Si elle en est la manifestation la plus évidente, la musique n’est pas le seul aspect incroyablement avant-gardiste de la série. Certaines séquences violentes au ralenti, la photographie souvent crépusculaire, la mise en scène soignée : si elle renvoie indéniablement aux grands films de gangsters, Peaky Blinders s’appuie sur une mise en œuvre extrêmement moderne pour en tirer une  atmosphère, un ton caractéristique et immédiatement reconnaissable.

Saison 4, épisode 4. D’abord centrée sur l’enquête menée par l’inspecteur Campbell (Sam Neill) et sur la relation amoureuse entre Tommy et l’agent Grace Burgess (Annabelle Wallis), la série a eu l’intelligence de conclure l’intrigue pour étendre son propos et son univers. Pensant gagner avec l’argent le respect qui lui est refusé en raison de son extraction populaire et de son ascendance gitane, Tommy parvient à imposer son clan au-delà de Birmingham, se trouve de nouveaux alliés… mais également de nouveaux ennemis. Apparaît ainsi le juif orthodoxe Alfie Solomons (Tom Hardy). Entre fascination et rivalité, la relation conflictuelle et ambiguë qui le lie à Tommy ne va cesser de gagner en intensité et en importance. D’abord en saison 3, où Solomons joue un rôle prépondérant dans l’affrontement entre les Shelby et des Russes blancs en exil ; puis en saison 4, où elle culmine dans un final sensationnel. Tom Hardy est époustouflant , et le duo qu’il forme avec Cillian Murphy donne lieu à dès scènes magistrales, à l’instar de celle où Solomons arrive dans le fief des Peaky Blinders.

Saison 2, épisode 6. On a insisté sur la réalisation, la mise en scène, la musique. Des éléments qui font toute l’originalité de Peaky Binders mais qui seraient bien peu de choses sans un  scénario solide. En mêlant habilement intrigue criminelle et politique, scènes violentes, relations entre les personnages, le showrunner Steven Knight construit un récit complexe et riche, d’autant plus intense qu’il est concentré en saisons courtes de 6 épisodes. Chacune se concluant sur un cliffhanger haletant, qui plonge la famille Shelby dans des situations toujours plus explosives.

Cinq scènes, parmi les plus mémorables et caractéristiques d’une série magistrale. Au fil des saisons, Peaky Blinders n’a cessé de gagner en intensité et en qualité, avec un scénario toujours aussi palpitant, que la mise en forme moderne parvient à transcender. La saison 4 s’inscrit dans la même ligne : spectaculaire, haletante, sublime. Avec, là encore, des scènes qu’on n’est pas près d’oublier – comme celles réunissant Cillian Murphy, Tom Hardy et Adrian Brody. A voir ou à revoir d’urgence – by order of the Peaky Blinders – en attendant la cinquième et dernière saison.

Peaky Blinders – saison 4

6 épisodes – diffusion sur ARTE les 18 et 19 Janvier 2018.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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