Blanca, l’enquêtrice italienne non-voyante, est de retour avec une deuxième saison dans la lignée de la première.
C’est quoi, Blanca (Saison 2) ? Blanca (Maria Chiara Giannetta) est désormais officiellement nommée consultante auprès de la police de Gênes : grâce à son instinct et son audition sur-développée, la jeune femme non-voyante collabore toujours avec l’inspecteur Liguori (Giuseppe Zeno) pour résoudre des affaires de meurtres. Entourée de l’adolescente Lucia (Sara Ciocca) qu’elle a pris sous son aile, de son indispensable chien Linneo et de sa nouvelle aide ménagère Elena (Michela Cescon), Blanca semble avoir trouvé un équilibre. Mais lorsqu’un poseur de bombes surnommé Polibomber s’en prend aux policiers, Blanca et Liguori se lancent sur sa piste…
Après avoir séduit le public italien puis français avec une première saison très réussie, Blanca est de retour, en diffusion sur M6 le samedi soir depuis le 10 Février. Pour rappel, il s’agit d’une adaptation des romans de Patrizia Rinaldi dont l’héroïne a perdu la vue à l’âge de 12 ans mais qui, grâce à ses capacités auditives sur-développées, parvient à être engagée comme spécialiste de l’écoute analytique des matériaux audio par la police de Gênes. La première saison évoluait entre les enquêtes propres à chaque épisode et une affaire impliquant personnellement Blanca, avec son lot de révélations sur le passé de la jeune femme.
Une nouvelle saison, une nouvelle menace
A l’instar de la saison précédente, celle-ci repose sur une construction classique mais toujours efficace : une intrigue résolue à chaque épisode et un fil rouge sur l’ensemble de la saison. Après la conclusion de la première saison, qui permettait à Blanca de résoudre le mystère de la mort de sa sœur, c’est une nouvelle menace qui frappe la police de Gênes : un poseur de bombes dont les engins explosifs visent les policiers en patrouille et le commissariat de San Teodoro.
La traque de celui que la presse surnomme Polibomber est au cœur de ces nouveaux épisodes. Du premier au dernier, on prend progressivement la mesure de la menace que représente ce terroriste dont les motivations restent mystérieuses jusqu’à l’épilogue, et dont la montée en puissance sert de moteur à toute l’intrigue – avec un certain nombre de rebondissements inattendus, dont l’implication d’un personnage proche de Blanca. Cette révélation et la mort d’un autre protagoniste de la saison précédente sont les deux moments clés.
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Dans le même temps, la plupart des épisodes présente un meurtre, élucidé au bout de 90 minutes (soit un épisode dans la version originale italienne, deux dans la version française redécoupée en 12 épisodes de 45 minutes). A chaque fois, le duo formé par la jeune consultante et l’inspecteur Liguori se retrouve confronté à des enquêtes surprenantes qui abordent des thèmes parfois délicats comme la cause animaliste, le racisme ou la traite des migrants en provenance du Moyen-Orient. Bien menées, ces intrigues sont prenantes sans toutefois jamais faire perdre de vue le cœur névralgique de la saison (Polibomber) et sans négliger non plus la vie privée des protagonistes.
A commencer par celle de Blanca. D’abord, la série continue de jouer sur l’ambiguïté de sa relation avec Liguori : l’attirance de Blanca pour son collègue est-elle réciproque, le lien qui s’est construit entre la consultante et le séduisant enquêteur bourru ira-t-il au-delà de l’amitié ? Situation d’autant plus délicate que Blanca rend régulièrement visite à Sebastiano, désormais incarcéré pour tentative de meurtre sur la jeune femme… qui envisage de témoigner en sa faveur pour le faire libérer. On approfondit également la relation que l’héroïne a forgé avec la jeune Lucia, et vient s’ajouter Elena, la femme de ménage qui joue un rôle essentiel dans les nouveaux épisodes (et évidemment, on ne vous révélera pas lequel !)
Une réalisation originale et immersive
L’un des points forts de Blanca reste sans conteste la mise en scène, qui exploite au maximum les mêmes ressources que dans la saison précédente pour rendre accessible au spectateur le ressenti et le vécu de son héroïne. Enrichie par un son à 360° qui permet de partager le point de vue (ou l’absence de point de vue) de Blanca, la série joue aussi avec l »imagination de la jeune femme avec de nombreuses séquences oniriques ou fantasmées, souvent drôles et décomplexées. Dans la première scène, Blanca fait une entrée triomphale dans le commissariat où elle est accueillie par le Président de la République en personne ; elle fantasme sa relation avec Liguori à la manière de Officier et Gentleman. Une approche amusante mais surtout pertinente avec le caractère du personnage, à la fois forte et fragile, perspicace et fantasque.
L’autre atout maître de la série, c’est Maria Chiara Giannetta. Tout le récit repose sur sa performance, les autres personnages évoluant autour d’elle tandis que le récit la prend comme centre de gravité. Elle parvient à trouver l’équilibre délicat entre légèreté et complexité, excentricité et sérieux, mais elle est surtout tellement convaincante qu’on en vient à oublier que l’actrice n’est pas non-voyante elle-même, tant le moindre de ses gestes ou de ses expressions est naturel et semble authentique. Et à ce titre, le thème du handicap dans la série est toujours traité avec finesse et sensibilité et s’enrichit cette fois d’une réflexion sur les différentes manières de vivre le handicap : lorsque Blanca rencontre une jeune fille aveugle qui, elle, a sombré dans la dépression au point d’envisager le suicide, c’est un contrepoint parfait à la résilience et la force de l’héroïne.
Blanca continue à entremêler parfaitement des éléments classiques – enquêtes policières, nuances comiques, relations amoureuses et personnelles, thèmes de société – tout en conservant son identité. Avec de nouvelles intrigues bien menées et un fil rouge plein de rebondissements inattendus, Blanca signe un retour gagnant. Et ce, malgré un dénouement de fin de saison un peu facile… mais qui a le mérite de laisser la porte grande ouverte pour une troisième saison qu’on attend déjà avec impatience.
Blanca
Saison 2 – 12 épisodes de 45′ environ.
Diffusion sur M6 et en replay sur 6Play.