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On débriefe pour vous … From, la série pour les nostalgiques de Lost

Avec son histoire surnaturelle qui enchaîne les mystères et les questions, From ne cache pas qu’elle s’inscrit dans la lignée de Lost – avec les mêmes atouts et les mêmes écueils. 

C’est quoi, From ? Dans une petite ville en apparence banale au milieu des bois, le shérif Boyd (Harold Perrineau) patrouille tous les soirs pour signaler l’heure du couvre-feu.  Car cette petite localité est tout sauf tranquille : tous les résidents sont arrivés là par hasard, il est impossible de repartir et surtout, la nuit venue, des créatures maléfiques d’apparence humaine massacrent tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin. Pour leur échapper, il faut se calfeutrer chez soi et ne jamais les laisser entrer. C’est là qu’arrive la famille Matthews. Jim (Eion Bailey), sa femme et leurs deux enfants sont loin de savoir ce qui les attend…. Entre angoisse et désespoir, chacun tente de survivre et certains s’interrogent : où sont-ils exactement ? Comment et pourquoi sont-ils piégés ici ? Que sont les monstres qui les attaquent ? Et surtout, existe-t-il un moyen de s’échapper ? 

Disponible sur Paramount+ avec l’arrivée sur la plate-forme de la deuxième saison, From est typiquement une série high concept à la Lost. Et elle a des arguments pour prétendre au titre tant convoité de « nouveau Lost ». D’abord, la présence de Harold Perrineau (Michael sur l’île) ; ensuite, un lieu mystérieux et inconnu impossible à quitter où où est attaqués par des « autres » ; également un duo de producteurs exécutifs (Jack Bender et Jeff Pinkner). Et surtout, les deux séries partagent la caractéristique qui a séduit puis exaspéré les spectateurs de la série de JJ Abrams : beaucoup de questions et aucune réponse. 

Imaginez : vous roulez tranquillement sur une route déserte au milieu des bois. Soudain, un arbre entrave le passage et vous prenez un détour jusqu’à une petite ville ; après l’avoir traversée, vous retrouvez le même arbre, puis la même ville. Vous êtes piégés et, pire encore, vous apprenez que la nuit, des créatures cauchemardesques apparaissent et déchiquettent et éviscèrent tous ceux qui croisent leur chemin, à moins qu’ils ne soient enfermés à l’intérieur avec un talisman sur le mur.  Bienvenue à Fromville.

Une petite ville… pas si tranquille

C’est là qu’arrivent Jim, Tabitha et leurs enfants Julie et Ethan. Découvrant la ville, ses mystères, ses règles ésotériques et ses habitants, ils vont être nos guides dans les premiers épisodes. A leurs côtés, on fait ainsi la connaissance de la galerie de personnages qui peuplent la série. A commencer par Boyd, le shérif qui tente de faire régner l’ordre et de protéger les résidents, de contrôler la peur et la claustrophobie de la population. Mais aussi de toute une galerie de personnages, certains vivant dans leur propre maison et d’autres cohabitant dans une grande demeure, en communauté. On rencontre notamment Victor (Scott McCord), un type bizarre et surtout le plus ancien résident, le fils du shérif, ou encore son adjoint Kenny. 

A part Lost, From puise aussi du côté de Stephen King.  Le village est nu et désolé, les environs boisés denses et inhabités, les cadavres horriblement mutilés abondent et les monstres ont des airs de fantômes macabres lorsqu’ils se jettent sur les victimes pour les dévorer. La série joue sur une ambiance oppressante et ne lésine pas sur le gore ni les jumpscares, avec notamment un générique angoissant, une scène d’ouverture  éprouvante et les premiers épisodes qui plongent directement dans l’action. 

From est donc la série parfaite pour ceux qui veulent se faire peur. Et  aussi pour ceux qui aiment se triturer les méninges et élaborer toutes sortes de théories. Les rebondissements sont là, les indices potentiels soigneusement disséminés, ce qui permet au spectateur d’imaginer et de subodorer. Ou d’avoir l’impression de se faire balader.  Car il y a beaucoup de questions, beaucoup de pistes, beaucoup d’allusions, beaucoup d’hypothèses… et absolument aucune réponse. Qui ou quoi sont les monstres, d’où viennent-ils, pourquoi certains entendent-ils des voix, pourquoi les amulettes fonctionnent-elles, où se trouve cette ville, comment et pourquoi les protagonistes sont-ils arrivés là, qui est Victor, quels rôles jouent les dessins et symboles qu’il trace ?  Les mystères sont nombreux et la série ne veut visiblement pas les résoudre. Du moins pour le moment. Avec la même tactique irritante que Lost où chaque nouvelle réponse ne soulève que plus de questions, dont les réponses amènent encore plus de questions. Les scénaristes sont visiblement partis pour faire durer l’histoire plusieurs saisons.

Jim et Boyd, Lost in Fromville

C’est ce qui se passe en deuxième saison.  Les créatures sont toujours terrifiantes  et le sentiment de danger est même accru grâce aux multiples cliffhangers de la saison précédente… mais on n’est pas plus avancé. On n’en sait pas plus sur les monstres nocturnes, les origines de  la ville, etc.  En soi, le problème n’est pas tant que la série garde jalousement ses secrets (après tout, la frustration fait partie du jeu.) En revanche, on a parfois la sensation que certaines intrigues font office de « remplissage » et ne font strictement rien progresser dans la narration. Si on l’accepte, From a toutefois suffisamment d’atouts pour donner envie aux amateurs du genre de débarquer à Fromville. Finalement, la série est à l’image de la ville qu’elle met en scène : une fois qu’on y est entré, on tourne en rond pendant des heures en espérant trouver une issue.

High concept qui joue sur l’horreur et le surnaturel, From est portée par une prémisse forte, de bonnes  idées et un excellent Harold Perrineau. Une histoire intrigante mais dont on ne sait absolument pas où elle compte nous mener, des scènes chocs et des séquences plus faibles, une ambiance angoissante, des personnages emblématiques et d’autres moins intéressants… Bref, une série qui ne tient pas toutes ses promesses, mais pour le moment suffisamment réussie pour venir ajouter Fromville à la liste des villes comme Twin Peaks, Wayward Pines et Castle Rock. On veut bien y passer 45 minutes par semaine, mais on ne voudrait surtout pas y vivre. 

From
2 saisons – 20 épisodes de 45′ environ.
Sur Paramount+. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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